Mésentente Québec-Opitciwan sur les services policiers : « Les leaders politiques doivent maintenant assumer leurs responsabilités » - Chef Christian Awashish
QUÉBEC, le 16 avril 2013 /CNW Telbec/ - L'ultime rencontre de négociation s'est conclue hier, 15 avril 2013, à 16h, sans qu'aucune entente ne soit intervenue entre les deux parties. « C'est l'impasse totale », confirme le Chef Christian Awashish qui compte une fois de plus se rendre à l'Assemblée nationale afin d'interpeller les élus du Parti Québécois et ceux des partis d'Opposition. « Depuis son élection, la Première ministre Pauline Marois parle de son intention d'élever les relations avec les Premières Nations au plus haut niveau, soit de Nation-à-Nation. Elle a maintenant une belle occasion de passer de la parole aux actes », soumet-il.
C'est la troisième fois en moins d'un mois que le Chef Atikamekw et une délégation d'Opitciwan parcourent les 650 kilomètres qui séparent leur communauté de la Capitale québécoise. « J'espère que ce sera la dernière fois », dit le Chef Awashish. Hier, lundi 15 avril 2013, les représentants d'Opitciwan ont rencontré les représentants du Ministère de la Sécurité publique (MSP) qui, pendant quatre heures de réunion, n'ont soumis aucune offre répondant aux besoins exprimés et confirmés d'Opitciwan afin d'assurer la survie de son corps de police autochtone.
Rappelons que depuis le 1er avril, c'est la Sûreté du Québec qui assume les services policiers dans la communauté atikamekw, une situation qui déplaît à la population et en inquiète plus d'un. Cette situation est d'autant plus frustrante pour la communauté que le gouvernement québécois se trouve ainsi à assumer 100% des opérations policières à Opitciwan, alors qu'en vertu d'une entente avec le Conseil, la majorité de la facture serait assumée par le gouvernement fédéral.
Essentiellement, les représentants du MSP ont offert à Opitciwan des mesures indirectes palliatives, non-monétaires, qui pourraient avoir pour effet de réduire les coûts des services policiers, allant même jusqu'à proposer que des services soient assumés par la SQ plutôt que par les policiers d'Opitciwan. Mais, ultimement, le Québec n'offre aucune réponse concrète aux besoins du corps de police d'Opitciwan et maintient son sous-financement. « Le Québec est prêt à dépenser plus d'argent pour la SQ plutôt que de reconnaître notre corps de police à son juste mérite. C'est scandaleux! », s'insurge le conseiller Martin Awashish, qui participait à cette rencontre.
Besoins confirmés par un vérificateur externe
Un vérificateur externe indépendant, mandaté par le gouvernement fédéral, vient de soumettre un rapport d'enquête sur la gestion du corps de police d'Opitciwan. Ce rapport démontre sans équivoque la qualité de l'administration du corps de police, validant du même coup les demandes exprimées depuis des mois par Opitciwan. Dans ses conclusions, le vérificateur indépendant recommande d'ailleurs l'augmentation du budget du corps de police d'Opitciwan. « Par exemple, le service de police aurait besoin d'avoir deux inspecteurs qualifiés, mais en raison du coût élevé de la formation requise, cette dernière n'a pas encore été donnée. On doit alors avoir recours aux services des inspecteurs de la Sûreté du Québec, ce qui augmente le temps de réponse aux événements nécessitant la présence d'un inspecteur qualifié, de même que les coûts opérationnels », écrit le vérificateur.
Pour l'instant, le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan continue d'espérer un règlement. Les policiers demeurent d'ailleurs sous contrats et seraient prêts à reprendre du service dès la signature d'une entente. Mais, d'ici peu, le Conseil devra prendre des décisions difficiles, telle que la mise à pied de tous les policiers du corps de police d'Opitciwan.
SOURCE : Conseil des Atikamekw d'Opitciwan
Suzanne Bourdon
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