Mesures de contention abusives à l'hôpital de Valleyfield - L'AGIDD-SMQ interpelle le ministre de la Santé et des Services sociaux
Nouvelles fournies par
Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)15 mai, 2015, 14:53 ET
MONTRÉAL, le 15 mai 2015 /CNW Telbec/ - L'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) interpelle le ministre de la Santé et des Services sociaux. À quand un réel leadership visant à éliminer les mesures de contrôle que sont l'isolement, la contention et les substances chimiques?
La sortie de l'AGIDD-SMQ coïncide avec le règlement hors Cour entériné aujourd'hui par la Cour Supérieure entre Lise Brouard, le Collectif de défense des droits de la Montérégie ainsi que le Centre hospitalier régional du Suroît de Valleyfield.
Ce recours collectif faisait suite à des enquêtes du Protecteur du citoyen, lesquelles ont conclu à l'existence de pratiques systémiques abusives d'isolement et de contention. L'entente hors Cour permettra à toute personne ayant fait l'objet d'une mesure d'isolement et/ou de contention, entre juin 2005 et juin 2008, à l'hôpital de Valleyfield, de recevoir une indemnité. Le montant total de l'entente s'élève à 600 000$.
Pour l'AGIDD-SMQ, ce règlement hors Cour vient confirmer l'existence de pratiques abusives liées aux mesures de contrôle et fait retentir la sonnette d'alarme quant à la responsabilité du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
«En 2002, le MSSS s'est engagé dans ses Orientations ministérielles à réduire, voire à éliminer les mesures de contrôle dans les meilleurs délais, et ce, sur la base de données probantes. Un plan d'action avait été élaboré en ce sens la même année. Treize années plus tard, trop peu a été fait! Résultat, des pratiques barbares comme celles ayant eu cours à Valleyfield traumatisent les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale!», déplore Mme Doris Provencher, tout en détaillant qu'il y a quelques années à peine, à Valleyfield, des personnes subissaient le code 2222.
«Lors l'application du code 2222, six intervenants maîtrisaient une personne, la déshabillaient, lui mettaient une culotte d'incontinence, la saucissonnaient des pieds au cou dans une combinaison en filet que l'on appelle Argentino, l'attachaient sur une civière et lui injectaient un médicament! Si le MSSS avait exercé son leadership dès 2002, de tels événements tragiques auraient pu être évités», de poursuivre Mme Provencher.
L'AGIDD-SMQ milite pour le remplacement des mesures de contrôle par des méthodes alternatives plus humaines. Aujourd'hui, 15 mai, un peu partout au Québec, des organismes membres de l'AGIDD-SMQ participent à une mobilisation pour dire «Non aux mesures de contrôle» et portent fièrement le symbole conçu pour l'occasion, une attache automatique «Ty-Rap» reposant sur un ruban blanc, symbole du refus de la violence.
Fondée en 1990, l'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) a pour mission de lutter pour la reconnaissance et l'exercice des droits des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.
SOURCE Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)
Doris Provencher, directrice générale AGIDD-SMQ, Bureau 514 523-3443 Cellulaire 514 770-2728
Partager cet article