Mieux arrimer l'immigration et l'emploi : la FCEI présente ses propositions pour la nouvelle politique québécoise
MONTRÉAL, le 10 févr. 2015 /CNW Telbec/ - À l'occasion de sa participation aux consultations sur la nouvelle politique québécoise en matière d'immigration, de diversité et d'inclusion, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) a souligné l'importance de bien arrimer cette nouvelle politique aux besoins du marché du travail. « C'est un fait incontestable que l'immigration permet d'enrichir les sociétés et contribue à leur développement économique, social et culturel. Pour ce faire, il faut cependant que les personnes que nous accueillons puissent pleinement participer au développement du Québec, notamment en intégrant un emploi. Ainsi, les orientations du gouvernement doivent tenir compte des besoins réels du marché du travail où les employeurs ont grandement besoin de main-d'œuvre tant qualifiée que non qualifiée. Malheureusement, les travailleurs dotés de compétences de base ont été longtemps défavorisés par nos critères d'immigration. Nous souhaitons donc vivement que la nouvelle politique corrige le tir en ce sens », a affirmé Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.
Des besoins pour du personnel de production et de corps de métier
Les données présentées par la FCEI démontrent que les PME qui prévoient embaucher au cours de l'année auront surtout besoin de personnel de production et de corps de métier ainsi que de professionnels de la vente. Or, selon certaines données publiées par le gouvernement, il semble que le niveau de compétences des personnes immigrantes admises au Québec correspond davantage à des postes de gestion ou de professionnels. « L'immigration peut être un élément clé pour aider les employeurs à faire face aux pénuries de main-d'œuvre persistantes que nous connaissons dans certains secteurs et certaines régions. C'est pourquoi il faut assurer que les compétences recherchées par les employeurs soient davantage prises en considération dans l'étude des profils des candidats immigrants », a ajouté Mme Hébert.
La déclaration d'intérêt : une bonne idée? Oui, mais…
Par ailleurs, la FCEI a noté que la notion de déclaration d'intérêt proposée dans le document de consultation se rapproche du système Entrée Express du gouvernement fédéral. « L'un des gros avantages de ce système est qu'il permet aux employeurs d'avoir une voix au chapitre de l'immigration permanente. Cependant, il ne concerne que les programmes pour les travailleurs qualifiés et de métiers spécialisés. Autrement dit, il ne permet pas de répondre aux besoins de main-d'œuvre non qualifiée ou avec une formation technique », a expliqué Martine Hébert.
Trouver une solution permanente au Programme des travailleurs étrangers temporaires
La FCEI est grandement préoccupée par les récents changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) par le gouvernement fédéral. S'ils étaient appliqués au Québec, ces changements pourraient avoir des conséquences importantes, particulièrement sur les secteurs de l'hébergement et de la restauration ainsi que certaines autres industries qui font déjà face à une importante pénurie de main-d'œuvre dans plusieurs régions. La FCEI a donc proposé une alternative visant à remplacer le PTET par un Visa d'introduction au Canada pour les travailleurs peu qualifiés. Grâce à ce visa, les petites entreprises pourraient compter sur des travailleurs dont ils ont absolument besoin en même temps que les travailleurs étrangers jouiraient d'une voie d'accès facilitée au statut de résident permanent. « Pour sa part, le Québec est doté du Programme de l'expérience québécoise. Cependant, ce dernier n'est ouvert qu'aux travailleurs spécialisés ou diplômés et non aux candidats moins qualifiés. Nous estimons que Québec devrait ouvrir ce programme pour permettre aux employeurs ayant besoin de main-d'œuvre pas ou peu qualifiée ou possédant des compétences techniques de pouvoir y accéder », a suggéré Mme Hébert.
Un mot sur la langue française
Bien que la FCEI soit en faveur du fait français et qu'elle reconnaisse l'importance de la francisation, elle craint que l'importance accordée à la maitrise de la langue française ait empêché une réelle diversification des profils et de la provenance des personnes immigrantes au Québec. « Les critères actuels ont favorisé certaines clientèles immigrantes au détriment des autres. Avec des programmes de francisation souples, flexibles et bien adaptés au marché du travail, nous pourrions certainement ouvrir nos portes à des candidats qui correspondent davantage aux besoins des employeurs du Québec », a conclu Martine Hébert.
Le mémoire Mieux arrimer immigration et emploi présenté par la FCEI à la Commission des relations avec les citoyens est disponible au fcei.ca/cfib-documents/qc1106.pdf.
À propos de la FCEI
La FCEI est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions, dont 24 000 au Québec.
SOURCE Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Caroline Emmanuel, coordonnatrice, affaires législatives à la FCEI, Téléphone : 514 861-3234 poste 234, Cellulaire : 514 919-9535, [email protected]
Partager cet article