Mine de graphite Timcal - Vote de grève générale illimitée à 94,4 %
SAINT-JÉRÔME, QC, le 28 mars 2012 /CNW Telbec/ - Réunis en assemblée générale le 25 mars, les travailleuses et les travailleurs de la mine de graphite à ciel ouvert Timcal, de Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles, une municipalité située à 25 kilomètres au sud de Mont-Laurier, ont voté dans une proportion de 94,4 % en faveur du déclenchement d'une grève générale illimitée au moment jugé opportun. Cinquante-quatre syndiqué-es sur une possibilité de 65 ont pris part au vote.
Ces derniers ont été tout simplement abasourdis par les offres salariales soumises par l'employeur, car elles sont inférieures à celles acceptées lors de la dernière négociation, à l'automne 2007, alors que Timcal se trouvait dans une situation moins avantageuse.
Tandis que la compagnie était victime de la crise économique et du faible prix du graphite sur le marché mondial, les travailleuses et les travailleurs avaient alors accepté de faire des concessions importantes, non seulement en ce qui concerne leur salaire mais également dans leurs conditions de travail. Ils avaient signé leur convention collective afin d'assurer la survie de l'entreprise et le maintien des emplois.
Le président du syndicat, Gilbert Bondu, explique : « Au début des années 90, nous avons consenti à une baisse de 10 % de nos salaires pour sauver nos emplois. En 2010 nous avons accepté une prolongation d'un an de la convention collective afin de nous arrimer à la fermeture annoncée de la mine. Aujourd'hui, alors que le prix du graphite atteint des niveaux records sur le marché mondial, que la compagnie a investi beaucoup d'argent pour augmenter la cadence d'extraction du minerai, que la fosse actuelle pourra être exploitée jusqu'à sa capacité maximum finale prévue d'ici trois ans et que la compagnie explore actuellement la possibilité d'ouvrir une seconde fosse dont la durée d'exploitation est évaluée à sept ans, nous recevons ces offres salariales comme une gifle. »
Maintenant que les travailleurs ont assuré la pérennité de l'entreprise par leurs concessions passées, ceux-ci s'attendaient, dans un contexte économique aussi favorable, à plus de reconnaissance et à un retour d'ascenseur.
Le cœur du litige
Pour trois ans, les augmentations proposées sont de 2,75 %, 2,75 % et 3 %. Le hic, c'est qu'elles comprennent tous les aspects monétaires de la convention collective, tels le rattrapage salarial, la bonification du régime des vacances, les congés mobiles, la rémunération des congés fériés, les primes de quart et l'introduction de primes de fermeture comme on les retrouve un peu partout dans l'industrie minière. Ces aspects sont primordiaux pour les syndiqués ; ils sont au cœur même du litige.
La moyenne salariale de ces travailleurs est actuellement inférieure à celles qu'on retrouve dans toutes les mines industrielles du Québec, tous types de minerais exploités confondus. Les salaires sont mêmes inférieurs à beaucoup de carrières qui n'exploitent que du roc, une matière bien moins prisée par le marché international.
Par rapport aux travailleurs des mines d'or, les employé-es de Timcal gagnent actuellement 7 $ l'heure de moins. Comparé aux camionneurs et aux opérateurs de chargeuses dans les carrières, leur salaire horaire est inférieur de 3 $. Leur rémunération moyenne avoisine présentement 20 $ l'heure.
La négociation se déroulait pourtant bien puisque toutes les clauses non pécuniaires ont déjà été réglées. À moins que les offres salariales ne soient largement bonifiées lors des deux séances de négociation prévues en avril, le mandat de grève pourra être appliqué.
Une détermination sans équivoque
Le président du syndicat commente : « Notre détermination est sans équivoque. Lorsque la compagnie était en difficulté, nous avons consenti à réduire nos conditions de travail. Nous les avons hypothéquées. Maintenant que les temps sont meilleurs et que la compagnie fait beaucoup, beaucoup d'argent, nous sommes en droit d'avoir un retour sur notre propre investissement. Nous n'en faisons pas simplement une question d'argent, mais aussi une question de respect. »
La compagnie Timcal est un chef de file mondial de l'exploitation minière. L'un de ses principaux actionnaires est Paul Desmarais de Power Corporation. Elle possède des sites d'exploitation de nombreux types de minerais dans plusieurs parties du monde. Son siège social est situé en Suisse.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Stratmin graphite-CSN est affilié à la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN) et au Conseil central des Laurentides (CSN).
Source : CSN
Renseignements :
Martin Bourgeois, conseiller syndical dans les Laurentides, 450 275-3651
Benoit Aubry, Service des communications de la CSN, 514 704-3297
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