Ministre Boulet : votre système d'aide sociale abandonne les personnes à la rue!
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Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)29 nov, 2018, 10:30 ET
Combattez la pauvreté, non les personnes qui la vivent!
MONTRÉAL, le 29 nov. 2018 /CNW Telbec/ - Une centaine de personnes sont rassemblées ce matin devant les bureaux du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale à Montréal, à l'appel du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), de Projet Genèse et d'autres groupes et personnes qui luttent contre la pauvreté. En ce temps de fraicheur, les manifestants demandent au Ministre Jean Boulet de bonifier les montants d'aide sociale et d'éliminer les importantes barrières d'accès à cette prestation pour les personnes en situation ou à risque de l'itinérance.
« Le Ministre Boulet doit comprendre à quel point un si petit montant d'aide sociale fragilise une population déjà très précaire et comment les difficultés d'avoir accès à un chèque d'aide sociale contribuent à créer de l'itinérance et à maintenir les gens en situation de pauvreté extrême,» explique Alice Conroy, une conférencière et organisatrice dans le mouvement qui a connu l'itinérance.
« L'accès à un revenu décent pour toutes et tous est une condition essentielle pour permettre à des personnes de sortir de la rue de façon durable et pour prévenir que d'autres s'y retrouvent. Or, le montant du chèque, à 648$ par mois pour une personne seule, est nettement insuffisant quand on considère qu'un studio coûte en moyenne 604$ par mois à Montréal, » explique Alice Lepetit, organisatrice communautaire au RAPSIM.
De plus, le système d'aide sociale contient d'importants obstacles d'accès pour les personnes à risque ou en situation d'itinérance. « D'emblée, une demande d'aide sociale est compliquée, le formulaire est difficile à comprendre et une quantité excessive de documents est requise » soumet Sheetal Pathak organisatrice communautaire au Projet Genèse. Or la préservation des documents personnels est difficile pour les personnes qui vivent dans la rue, ces documents pouvant être facilement volés ou perdus. Il est aussi difficile d'avoir accès à un chèque d'urgence quand les procédures administratives prennent du temps, ce qui met en péril par exemple la capacité d'une personne à rester dans son logement. De plus, le droit des prestataires d'obtenir leurs chèques à l'adresse de leur choix (incluant au bureau d'aide sociale) est peu connu et n'est régulièrement pas respecté.
Ces barrières bureaucratiques peuvent être particulièrement importantes dans des moments de transition tels que la sortie d'un centre jeunesse à l'âge de 18 ans, du milieu carcéral après avoir purgé une peine ou encore à l'issue d'une période d'hospitalisation prolongée. Pour les personnes dans ces situations, l'accès rapide à un revenu stable est primordial pour pouvoir engager rapidement des démarches de stabilisation et éviter ainsi le passage à la rue. « Ainsi, l'accès à un revenu de base doit être vu comme un point de départ auquel toutes les personnes ont droit pour avoir des chances de s'en sortir, et non pas, comme le fait le système actuel, comme une récompense pour celles qui parviennent à passer au travers d'un parcours du combattant - ou de la combattante, » affirme Alice Lepetit.
Les personnes en situation ou à risque d'itinérance font face régulièrement à de la violence systémique, et à du mépris à leur égard. Devant les nombreux obstacles auxquels elles sont confrontées, elles travaillent fort pour non seulement survivre, mais aussi s'en sortir de façon durable. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour combattre la pauvreté et l'itinérance en garantissant leur accès à l'aide sociale et en augmentant de façon importante le montant du chèque. Ce sont des actions essentielles tant pour prévenir l'itinérance que pour la réduire durablement.
Ce rassemblement s'inscrit dans le cadre de la campagne lancée par le Projet Genèse Combattez la pauvreté, non les personnes qui la vivent.
SOURCE Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)
Sheetal Pathak, organisatrice communautaire au Projet Genèse, 514-738-2036 poste 402 (bureau) ou 514-655-1653 (cellulaire); Alice Lepetit, organisatrice communautaire au Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), 514-879-1949 (bureau), (438) 495-2944 (cellulaire); Alice Conroy, une conférencière et organisatrice dans le mouvement qui a connu l'itinérance, [email protected]
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