Mise à jour économique du ministre des Finances - Les restaurateurs ne pourront survivre sans un véritable plan d'aide
MONTRÉAL, le 12 nov. 2020 /CNW Telbec/ - Alors qu'un nouveau sondage dévoilé aujourd'hui nous apprend qu'une majorité des gestionnaires de restaurant se disent inquiets (63 %), ou extrêmement inquiets (26 %) de leur avenir et qu'ils sont toujours une majorité (56 %) à penser ne pouvoir survivre plus de six mois dans les circonstances actuelles, l'Association Restauration Québec (ARQ) déplore qu'aucun nouveau plan pour soutenir précisément cette industrie n'ait été annoncé aujourd'hui par le ministre des Finances, M. Éric Girard, lors de sa mise à jour économique.
« La très grande majorité des salles à manger des restaurants du Québec est encore aujourd'hui fermée et les impacts de l'actuelle pandémie se feront sentir certainement encore de nombreux mois dans la restauration, voire plus longtemps encore, observe le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'ARQ, M. François Meunier. Le gouvernement du Québec doit s'assurer que l'aide promise arrive à destination. Or, notre dernier sondage montre une réelle insatisfaction quant au programme annoncé le 1er octobre dernier ».
En effet, près de la moitié des répondants (44 %) se disent insatisfaits du programme d'aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM) mis en place par le gouvernement du Québec. Les deux raisons principales de ce mécontentement sont le montant potentiel de l'aide, qui serait insuffisant (37 %), ainsi que la non-admissibilité des entreprises ou les critères trop restrictifs du programme (28 %). Par comparaison, seulement 23 % des gestionnaires de la restauration se déclarent insatisfaits des mesures et programmes annoncés par le gouvernement fédéral.
Ces données ont été recueillies entre le 13 et le 29 octobre dernier, en plein cœur de la 2e vague, auprès de 1 147 gestionnaires de la restauration du Québec.
Mets pour emporter et en livraison : pas une panacée
Malgré le fait que beaucoup de restaurants aient décidé de continuer leurs opérations depuis les débuts de la crise, même s'ils ne pouvaient que vendre pour emporter ou en livraison, les ventes réalisées dans cette catégorie démontrent malheureusement qu'elles ne permettront pas aux restaurants de rester en vie à long terme. En effet, celles réalisées au cours de l'été (juillet à septembre), n'auraient permis de faire que 30 % ou moins des ventes habituelles pour 50 % des répondants au sondage. Seuls 22 % des restaurateurs sondés auraient réussi à atteindre plus de 30 % de leurs ventes habituelles par le biais des ventes à emporter ou de la livraison.
Par ailleurs, seulement 42 % des exploitants disent avoir fait, de juillet à septembre, plus de 60 % des ventes habituelles réalisées au cours de la même période l'an dernier.
Des restaurateurs prêts à faire plus pour rouvrir
Malgré le fait que les restaurateurs aient déjà eu à faire de nombreuses concessions pour demeurer ouverts depuis les débuts de la crise, plusieurs se disent prêts à mettre en place encore plus de mesures pour rouvrir en zone rouge ou demeurer ouverts dans les autres zones. En effet, 51 % des répondants seraient d'accord pour tenir un registre de clients comme dans les bars, 41 % accepteraient de cesser la vente d'alcool à 22 h, au lieu de 23 h et 40 % seraient d'accord pour fermer leur établissement plus tôt.
Les restaurants n'ont pas été des lieux d'éclosion
Finalement, 95 % des répondants disent ne pas avoir eu à déclarer un ou des cas de contamination à la COVID-19 dans leur établissement.
Portrait des répondants et méthodologie
Les répondants au sondage de l'ARQ, au nombre de 1 147, sont à 64 % des restaurants indépendants. Ils proviennent principalement des régions de Montréal (19 %), de la Capitale-Nationale (14 %) et de la Montérégie (13 %). L'enquête a été réalisée par Internet, entre le 13 et le 29 octobre 2020.
Faits saillants du sondage
- 63 % des exploitants se disent inquiets de leur avenir dont 26 % sont extrêmement inquiets.
- Ils sont 56 % à croire ne pas être en mesure de rester en vie plus de 6 mois dans les conditions d'exploitation actuelles.
- Seulement 42 % des répondants ont fait, au cours de l'été 2020, 60 % et plus des ventes réalisées habituellement. L'absence de clients (37 %) et la capacité d'accueil réduite (33 %) pour respecter la distanciation physique sont les deux principales raisons expliquant la situation.
- 50 % ont fait 30 % ou moins de leurs ventes habituelles dans un mode commande pour emporter et en livraison de juillet à septembre.
- 44 % se disent insatisfaits du programme annoncé par le gouvernement du Québec le 1er octobre, principalement parce que le montant potentiel de l'aide n'est pas suffisant (37 %) ou, encore, parce qu'ils ne sont pas éligibles ou que les critères sont trop restrictifs (28 %).
- Seulement 26 % sont insatisfaits des mesures annoncées par le gouvernement fédéral le 9 octobre, mais qui ne sont pas encore en vigueur.
- Dans un objectif de réouverture des salles à manger en zone rouge ou du maintien de leur ouverture dans les autres zones, 51 % seraient d'accord pour tenir un registre comme dans les bars et 41 % accepteraient de cesser la vente d'alcool à 22 h. 40 % jugent qu'ils pourraient fermer plus tôt.
- 95 % des exploitants n'ont pas eu à déclarer de cas positif à la COVID-19 dans leur établissement.
Les résultats complets du sondage peuvent être consultés en CLIQUANT ICI.
Fondée en 1938, l'ARQ regroupe près de 5 500 membres ayant réalisé, en 2019, plus de 6 milliards de dollars de ventes, soit environ la moitié du total des recettes de toute l'industrie de la restauration au Québec.
SOURCE Association Restauration Québec
François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales, ARQ; Dominique Tremblay, agente à l'information et aux communications, ARQ, T. : 514 527-9801, C. : 514 217-4559, 1 800 463-4237
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