Mise à jour économique et lutte contre la pauvreté - Une indifférence plus alarmante que jamais de la part du gouvernement
QUÉBEC, le 21 nov. 2024 /CNW/ - Qu'il s'agisse d'itinérance, de logement, d'insécurité alimentaire, différentes crises frappent les personnes en situation de pauvreté; des crises qui s'aggravent. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté est renversé de voir que le ministre des Finances du Québec, dans sa dernière mise à jour économique, a réussi le tour de force de les ignorer plus résolument que jamais!
« Dans le passé, il est arrivé au ministre Eric Girard de garder quelques miettes pour les personnes en situation de pauvreté dans ses mises à jour économiques, ne serait-ce que pour donner l'impression de répondre aux urgences les plus pressantes, rappelle le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Mais là, devant l'aggravation des crises de l'itinérance, du logement ou de l'insécurité alimentaire, il n'a rien de mieux à offrir que le statu quo.
« Rien, par exemple, pour améliorer le revenu des quelque 940 000 personnes qui ont recours aux services des banques alimentaires chaque mois. Ce nombre a augmenté de 53 % dans les trois dernières années, mais rien n'y fait. Des gens ont faim, ne mangent parfois qu'un repas par jour, mais le gouvernement n'a rien de mieux à leur offrir que de s'en remettre aux banques alimentaires. Rien pour empêcher la crise de s'aggraver encore et encore.
« Le seul investissement annoncé aujourd'hui qui aurait pu être intéressant, ce sont les 184 millions $ sur quatre ans pour accélérer la construction de logements. Malheureusement, il n'est nulle part mentionné que cette somme sera affectée à du logement social ou même "abordable". Et même si c'était le cas, ce serait nettement insuffisant pour répondre aux besoins actuels.
« En ce qui concerne les 10 millions $ sur cinq ans que le ministre vient d'ajouter pour permettre aux personnes assistées sociales de conserver 25 % plutôt que 10 % de leurs revenus de travail qui excèdent la limite permise, nous pouvons seulement rappeler que cette mesure ne profitera qu'à une infime minorité de des personnes assistées sociales, soit moins de 1 %. Au lieu de se faire couper 90 % de leurs revenus qui excèdent la limite permise, elles se feront couper 75 %. Peut-on vraiment y voir une avancée? »
Pourquoi un tel désengagement?
« Le Collectif pour un Québec sans pauvreté s'explique mal un désengagement aussi décomplexé du gouvernement à l'égard de toutes ces personnes qui n'arrivent pas même à couvrir leurs besoins les plus primaires, poursuit Serge Petitclerc. La Charte des droits et libertés du Québec stipule que "toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d'assistance financière et à des mesures sociales […] susceptibles de lui assurer un niveau de vie décent". Comment peut-il se soustraire avec une telle désinvolture à ses responsabilités?
« Le ministre des Finances a beau jeu d'invoquer le retour à l'équilibre budgétaire pour justifier son refus d'agir pour améliorer le sort des personnes en situation de pauvreté. Mais il est odieux que ces dernières paient le prix de ses mauvaises décisions et de tous les cadeaux qu'il a pu faire aux personnes plus fortunées. N'oublions pas qu'il est l'un des principaux responsables du déficit actuel avec la baisse d'impôt qui est entrée en vigueur l'an dernier et qui prive le gouvernement de 1.8 milliard $ par année ou encore avec les 6.7 milliards $ qu'il a distribués en aides ponctuelles en période électorale.
Des demandes urgentes
Rappelons que, devant l'urgence de la situation pour des centaines de milliers de personnes en situation de pauvreté, le Collectif et d'autres organisations avaient demandé au ministre Eric Girard de prendre des engagements financiers dès la mise à jour économique :
- Pour garantir que toute personne dispose d'un revenu suffisant pour couvrir, au minimum, ses besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (24 200 $ par année)
- Pour réaliser la construction de logements sociaux afin qu'ils composent, d'ici 15 ans, au moins 20 % du parc locatif, ce qui implique le financement annuel d'au moins 10 000 logements sociaux et communautaires sous différentes formes (HLM, coopératives et OSBL d'habitation)
- Pour augmenter le financement des services publics, et ainsi en améliorer l'accessibilité et la qualité.
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Pour information : Patrice Lemieux Breton, [email protected] / 418 930-5969
Partager cet article