Mise à jour économique - Et si le gouvernement avait investi les 6,7 milliards $ dans la lutte contre la pauvreté?
QUÉBEC, le 7 déc. 2022 /CNW Telbec/ - Le 7 décembre au matin, le Collectif pour un Québec sans pauvreté a livré un chèque de 6,7 milliards $ au ministre des Finances du Québec pour lui montrer comment tout l'argent qu'il a distribué en « aides ponctuelles » depuis le mois de juin aurait pu être mieux utilisé pour lutter contre la pauvreté; dans l'espoir que cela lui serve d'inspiration pour la suite de son mandat!
« 6,7 milliards $, c'est le montant total que le gouvernement du Québec aura distribué entre le mois de juin et la fin de 2022 pour aider les gens à faire face à la hausse du coût de la vie*, rappelle le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Comme on sait, le gouvernement a privilégié des versements ponctuels qui, en plus d'être nettement insuffisants, ont été critiqués de toutes parts pour leur caractère inéquitable. Pour le Collectif, il est tout simplement indécent, par exemple, qu'une personne gagnant 95 000 $ ait pu recevoir une aide de 900 $ depuis le mois de juin alors qu'une personne survivant de peine et de misère avec un revenu de 15 000 $ n'ait reçu que 200 $ de plus.
« Aujourd'hui, à la veille de la mise à jour économique, nous voulons interpeller le ministre pour la suite de son mandat et lui montrer comment ces 6,7 milliards $ auraient pu être mieux utilisés pour faire reculer la pauvreté au Québec, poursuit Serge Petitclerc. Bien sûr, toute aide financière est la bienvenue pour des personnes en situation de pauvreté et il est urgent de leur donner un coup de pouce car elles sont les plus touchées par la forte inflation. Mais au lieu de mesures ponctuelles et inefficaces, le gouvernement aurait dû opter pour des mesures ciblées et structurantes qui auraient pu les aider durablement.
« Par exemple, il aurait pu augmenter le revenu des personnes à faible ou moyen revenu en bonifiant le crédit d'impôt pour solidarité ou en élargissant le crédit d'impôt pour soutien aux aînés à toutes les personnes de 65 à 69 ans, qui en sont actuellement exclues. Il aurait aussi pu augmenter le revenu des personnes assistées sociales en élargissant l'accès au programme de Revenu de base ou en procédant tout simplement à l'indexation trimestrielle des prestations.
« Et pourquoi ne pas investir dans les services publics et les programmes sociaux? Par exemple, il serait temps d'enfin inclure les soins dentaires et de la vue dans les soins de santé couverts par la RAMQ. On sait aussi que les besoins de logements sociaux et de places en CPE sont criants. Et que dire des secteurs comme la santé et l'éducation, qui ont besoin de réinvestissements massifs pour freiner l'érosion de leur qualité et de leur accessibilité?
« Évidemment, tout cela coûte cher, reconnaît Serge Petitclerc. Mais à en croire le ministre Girard, de l'argent, il en aurait en trop! Ne nous a-t-il pas promis des baisses d'impôt de 7,4 milliards pour le présent mandat? Pourquoi, plutôt que de se priver de cet argent, il ne l'investirait pas dans des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté? Pourquoi faudrait-il respecter la capacité de payer de l'État quand il est question de lutte contre la pauvreté mais pas quand il est question de redonner de l'argent aux personnes mieux nanties? »
Toujours dans le but d'inspirer le ministre Girard pour la suite de son mandat, le Collectif a profité de sa visite matinale pour lui livrer les réponses de près de 200 personnes à un sondage maison. Il pourra constater que plusieurs d'entre elles pensent, comme le Collectif, que les aides ponctuelles sont inefficaces pour aider les personnes en situation de pauvreté et que les sommes qui ont été versées cette année auraient pu être mieux utilisées ou, du moins, mieux ciblées.
En juin dernier, le gouvernement a versé une aide ponctuelle de 500 $ à tout le monde gagnant moins de 100 000 $ (pour un total de 3,2 milliards $). Et d'ici la fin décembre, il versera une nouvelle aide ponctuelle à 6,5 millions de personnes: 600 $ pour celles disposant de revenus de moins de 50 000$ et 400 $ pour celles qui gagnent entre 54 000 et 100 000 $ (pour un total de 3,5 milliards $). GRAND TOTAL : 6,7 milliards $.
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Patrice Lemieux Breton, 418 930-5969, [email protected]
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