Mise au point du président de l'APGQ, Me Lucien Bouchard
MONTRÉAL, le 21 sept. 2012 /CNW Telbec/ - Voici le texte d'une déclaration du président de l'Association, Me Lucien Bouchard :
L'Association pétrolière et gazière du Québec s'étonne de certaines déclarations faites hier, à l'entrée et à la sortie du premier conseil des ministres du gouvernement de madame Pauline Marois.
La confusion règne, en particulier sur ce qu'il advient du mandat du Comité de l'évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste ainsi que de la suite de ses travaux en cours.
- L'annonce du renvoi du dossier au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) signifie-t-elle la révocation du mandat du Comité et la dissolution de ce dernier?
- Le Comité poursuivra-t-il ses activités et déposera-t-il un rapport soumis pour une deuxième fois au BAPE, qui siégerait alors en appel?
- Qu'entend la ministre des Ressources naturelles par le « moratoire complet » qu'elle a annoncé?
- Le gouvernement a-t-il déjà conclu, à l'instar de la ministre, d'imposer de toute façon un moratoire à l'exploration et à l'exploitation du gaz naturel de schiste, peu importe les résultats des études en cours ou à venir?
- Comment expliquer l'interdit inconditionnel et a priori de la ministre alors que, du côté de nos voisins du sud, le président Obama s'est engagé à poursuivre activement l'exploitation de cette ressource pour des raisons à la fois environnementales et liées à l'atteinte de l'indépendance énergétique de son pays, objectif que s'est également donné la première ministre du Québec, dans sa déclaration d'avant-hier?
- Pourquoi ne pas se réserver la possibilité de prendre en compte les nombreuses études déjà faites ailleurs qui concluent à l'existence de technologies sécuritaires pour extraire cette ressource dont l'exploitation, aux États-Unis seulement, créer jusqu'à 600 000 emplois, selon le président américain?
Il faut signaler que le Comité de l'évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste a déjà confié plusieurs mandats d'études à des groupes spécialisés et qu'une des questions analysées est justement l'examen scientifique des technologies qui permettront le développement du gaz naturel de schiste dans le respect de l'environnement, de manière sécuritaire et de façon responsable.
Si l'existence de ce Comité est maintenue, il serait imprudent d'en devancer les conclusions et encore plus téméraire de nier les innovations technologiques déjà réalisées aussi bien que la possibilité de progresser dans ce domaine. À cet égard :
- Comment comprendre le reproche de partialité adressé par la ministre aux membres du Comité, alors qu'à l'encontre de toutes les règles et de tous les usages, elle se trouve à prévenir le BAPE de sa décision déjà arrêtée de rejeter toute recommandation de sa part qui serait éventuellement favorable à l'exploitation de la ressource?
- Subsiste-t-il, dans ces conditions, une marge à l'arbitrage final du gouvernement?
Rappelons que le BAPE a déjà été saisi de ce dossier et qu'après des audiences publiques, des études et des délibérations, il a conclu, en 2010, à la nécessité de transmettre le tout à des experts, recommandant de constituer à cette fin le Comité d'évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste maintenant dénoncé par la ministre.
De toute façon, une décision gouvernementale d'imposer formellement un moratoire prendrait les allures d'un coup de pied dans une porte ouverte puisque, depuis maintenant plus de deux ans, et certainement encore pour deux ou trois autres années, il n'y a et n'y aura pas d'exploration, et encore moins de production, de gaz de schiste sur le territoire québécois.
De toute évidence, ce n'est pas à tourner en rond dans un processus sans fin ni à changer les règles du jeu en cours de partie que nous pourrons aboutir rationnellement et sereinement à une solution conforme à l'intérêt public, et fondée sur la rigueur scientifique ainsi que sur les avancées technologiques.
Enfin, il y a lieu de rappeler que les entreprises membres de l'APGQ ont pleinement coopéré avec les instances gouvernementales. Elles ont accepté de suspendre toutes leurs opérations et d'attendre les résultats des études en cours. Aussi, réitèrent-elles ici leur engagement à maintenir leur soutien à la démarche déjà fixée par le gouvernement pour éclairer les décisions qu'il devra prendre.
On comprendra dès lors l'APGQ de solliciter une rencontre avec les autorités publiques pour élucider les questions soulevées plus haut et poursuivre le dialogue déjà amorcé avec le gouvernement.
SOURCE : ASSOCIATION PETROLIERE ET GAZIERE DU QUEBEC (APGQ)
Stéphane Gosselin
Directeur général
Association pétrolière et gazière du Québec
Téléphone : 1 877 461 1205
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