Montréal et Québec défendent des modes de vie sains - Des centaines de millions de dollars en fonds de pension investis dans le tabac
MONTRÉAL, le 16 nov. 2016 /CNW Telbec/ - La motion du conseiller municipal M. Marvin Rotrand, appuyée par les conseillers Mme Justine McIntyre, M. Steve Shanahan et Mme Lorraine Pagé, demandant à la Ville de se départir de tous les investissements de ses fonds de pension en actions et en obligations dans l'industrie du tabac sera débattue à l'assemblée du conseil municipal du 21 novembre 2016.
M. Rotrand rappelle que la Ville a défendu plusieurs mesures de santé publique ces dernières années et adopté de nombreuses politiques sur les saines habitudes de vie. «Dans ce contexte, soutenir l'industrie du tabac par des investissements serait une contradiction évidente», dit le conseiller.
Dans une lettre en date du 23 août 2016, le président du comité exécutif M. Pierre Desrochers a argumenté que les régimes sont des entités distinctes de la Ville, qu'ils sont administrés par des comités de retraite, et qu'en conséquence l'administration ne peut donner d'instructions précises.
M. Rotrand croit que ces arguments contournent la politique des droits de vote du régime des cadres sur la responsabilité sociale des entreprises, qui obligent à certains standards environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance. Le conseiller déclare qu'il s'agit d'une question d'orientation politique et que Montréal doit veiller à ce que ceux qui gèrent ces fonds de pension soient informés que l'investissement dans le tabac est contraire à la volonté du conseil municipal.
Pour sa part, la conseillère Mme Justine McIntyre a indiqué que le conseil municipal doit s'assurer que les règlements de la Ville répondent aux politiques publiques adoptées lors des assemblées. «Le conseil municipal a adopté l'an dernier trois motions non-partisanes visant à réduire le taux de tabagisme. À un moment donné, il faut que les gestes suivent les paroles; sinon, ça reste des vœux pieux.» a-t-elle renchéri.
M. Rotrand affirme que la Caisse de dépôt et placement du Québec est plus transparente que la Ville quant à ses investissements dans l'industrie du tabac. Par ailleurs, l'information transmise est peu encourageante. Le rapport annuel de la Caisse de dépôt et placement de 2015 révèle que cette dernière détient des actions dans toutes les grandes sociétés de tabac.
Selon le rapport, la valeur de ces investissements en 2015 était de:
75 M$ pour Altria
121.3 M$ pour la British American Tobacco
59.2 M$ pour Imperial Tobacco
36 M$ pour Japan Tobacco
120.3 M$ pour Philip Morris International
32.5 M$ pour Reynolds American
Ces entreprises représentent 81% du marché mondial du tabac.
(Sources : Eriksen M, Mackay J, Ross H. The tobacco Atlas. Fourth Ed. Atlanta, GA: American Cancer Society; New York, NY: World Lung Foudation)
Les maladies liées au tabac tuent 6 millions de personnes par an, dont 80% dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
M. Rotrand a écrit à Mme Lucie Charlebois, Ministre déléguée à la réadaptation, à la protection de la jeunesse, à la santé publique et aux saines habitudes de vie pour lui demander que le gouvernement envoie un signal clair à la Caisse de dépôt et placement du Québec de se départir de ses investissements dans l'industrie du tabac. En effet, le gouvernement vient de lancer un programme de prévention des méfaits du tabagisme pour améliorer la santé publique et a approuvé la politique défendue par la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac de réduire le taux de tabagisme de 10% en 10 ans.
Il convient de noter que l'année dernière, la Caisse de retraite de l'Alberta ainsi que des compagnies d'assurances comme Axa, des universités américaines notamment Harvard et Stanford ainsi que la University of Toronto ont adopté des politiques de désinvestissement de l'industrie du tabac.
«C'est simplement une question de leadership politique», réaffirme M. Rotrand.
SOURCE Marvin Rotrand
Marvin Rotrand, Cellulaire 514 774-1073 ; Sophie Mauzerolle, Cellulaire 514 217-7040
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