Morts par brûlures aux Résidences Soleil: L'AQDR s'inquiète du danger pour les résidents
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Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées18 juil, 2012, 06:30 ET
MONTRÉAL, le 18 juill. 2012 /CNW Telbec/ - On apprenait la semaine dernière que le bureau du Coroner a établi les circonstances du décès de Madame Gisèle Comtois, 81 ans, décédée le 12 décembre 2011 aux Résidences Soleil de Pointe-aux-Trembles, brûlée au second degré sur 27% de son corps par l'eau chaude de son bain.
La préposée, qui s'était rendue à sa chambre pour lui remettre ses médicaments, n'a pas vérifié ce qui se passait dans la salle de bain, car la dame se lavait seule tous les matins. Moins d'une heure plus tard, elle la retrouve inanimée dans son bain alors que l'eau chaude coule toujours. Elle est semi-assise et sa peau est en lambeaux. Il n'y a plus rien à faire.
Récidive du Groupe Savoie
Il ne s'agit pas d'un premier cas au Groupe Savoie : Maurice Laporte, 89 ans, avait été trouvé mort dans sa baignoire le 3 avril 2010 à la Résidence Soleil de St-Léonard. L'autopsie révélera qu'il a subi des brûlures aux premier et deuxième degré sur environ 50% de sa surface corporelle.
Des tests réalisés à la suite de la mort de M. Laporte ont révélé que, dans sa chambre, la température de l'eau chaude du robinet de la baignoire dépassait 60 degrés Celsius après une minute d'écoulement.
Selon la coroner Catherine Rudel-Tessier, les propriétaires de résidences doivent assurer la sécurité de tous leurs résidents en diminuant la température de l'eau dans chaque appartement. Dans les unités où les personnes sont moins autonomes, des dispositifs ont été installés pour que la température ne dépasse pas 43 degrés. Pour les autres, la grande majorité, c'est 49 degrés parfois plus.
Monsieur Eddy Savoie, le président du Groupe Savoie, propriétaire des Résidences Soleil, argumente que «dans les résidences aussi, il y a beaucoup de gens qui sont autonomes. Ces gens-là veulent avoir quand même la température de leur eau comme ils le veulent».
Cet argument ne tient pas la route selon l'AQDR; les résidents n'ont jamais choisi la température de l'eau à 49 degrés, cette température est imposée par le Groupe Savoie qui connaît pourtant le danger de sa conduite. La sécurité des résidents est de la responsabilité des résidences et tous les résidents désirent une eau réellement chaude mais sécuritaire. Comme, de plus, l'évaluation de l'autonomie des personnes est loin d'être rigoureuse actuellement comme le démontre le Coroner, il est essentiel d'assurer cette sécurité de l'eau chaude pour tous les résidents en réduisant les facteurs de risques connus.
Depuis l'an 2000, le Bureau du coroner a produit des rapports sur une vingtaine de cas semblables. Mais malgré les multiples recommandations du Bureau du coroner, l'eau des bains reste trop chaude dans les résidences et les dirigeants attendent que le Conseil des ministres impose par décret la norme de 43 degrés. Autant dire que ces résidences continuent d'exposer à un danger de mort ou de blessures graves des résidents qui ont pourtant choisi de payer cher pour plus de sécurité ! L'AQDR regrette que les ministères concernés tardent à mettre en vigueur la règle explicitement dans le cadre légal.
L'AQDR exige de tous les propriétaires de résidences privées de s'assurer que la température de l'eau ne dépasse pas 43 degrés Celsius chez tous leurs résidents sans quoi ils s'exposent à des recours légaux importants.
et entrevues :
Louis Plamondon, président AQDR, 514 713-7373
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