MOURIR DANS LA DIGNITÉ : LA FMOQ SOUHAITE UN DÉBAT SUR L'ENSEMBLE DES ENJEUX
ENTOURANT LES SOINS DE FIN DE VIE
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Fédération des médecins omnipraticiens du Québec - FMOQ28 sept, 2010, 14:00 ET
QUÉBEC, le 28 sept. /CNW Telbec/ - La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a réitéré, au moment de la présentation de son mémoire à la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, son vœu que les élus ne restreignent pas le débat actuel aux seules questions de l'euthanasie et du suicide assisté. Dans l'esprit de la Fédération, le développement des soins palliatifs et de façon plus générale, des soins de fin de vie, constitue dans notre société la meilleure voie pour accompagner les personnes en fin de vie.
« L'euthanasie ne devrait être considérée que dans la mesure où une meilleure organisation des soins de fin de vie aura d'abord été privilégiée dans le réseau de la santé. L'euthanasie ne devrait être que l'ultime étape permettant d'assurer des soins de qualité, et ce, dans la dignité et le respect de la personne. Selon notre vision des choses, les actes d'euthanasie devraient donc être exceptionnels, voire rarissimes », a affirmé le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.
Ces prémisses posées, la FMOQ serait favorable à l'ajout d'une exception au Code criminel. Exception qui viserait, de façon spécifique et délimitée, à décriminaliser l'euthanasie pratiquée dans le cadre de soins de fin de vie appropriés uniquement auprès d'une personne apte à consentir. Il est clair toutefois que dans l'hypothèse où l'euthanasie serait un jour autorisée, la Fédération s'opposerait vivement à toute proposition légale ou réglementaire qui pourrait forcer un médecin à procéder, contre son gré, à un tel acte.
Quant à la question du suicide assisté, elle dépasse clairement le cadre thérapeutique médecin-patient. On parle ici souvent de personnes atteintes d'une maladie dégénérative et chronique réduisant gravement leur qualité de vie, mais dont la mort n'est pas nécessairement imminente. Si nous devons forcément nous interroger comme société sur l'accompagnement des personnes, et de leur famille, qui souffrent de maladies chroniques dégénératives ou d'autres affections très graves, il nous semble évident que prôner la légalisation du suicide assisté n'est pas une avenue à privilégier d'un point de vue médical. Surtout que cette question dépasse largement le strict contexte médical.
« Comme instance représentant les médecins qui bien souvent soignent et accompagnent les patients donc la mort est imminente, entre autres en soins palliatifs, la FMOQ croit qu'un examen de conscience collectif s'impose concernant les conditions d'accompagnement et de soins actuels des personnes en fin de vie ou de celles qui sont confrontées à des maladies ou à des conditions imposant des souffrances parfois atroces. Ce n'est qu'une fois cet exercice accompli que la société québécoise sera en mesure de déterminer comment elle peut permettre à chacun de mourir dans la dignité et, s'il y a lieu, de modifier les lois qui régissent l'euthanasie et l'aide au suicide. Cependant, en aucun temps l'euthanasie et le suicide assisté ne devraient s'avérer un expédient pour pallier des manques sur le plan de la qualité des soins et des services offerts aux personnes gravement malades », a conclu le Dr Godin.
Syndicat professionnel représentant l'ensemble des médecins omnipraticiens du Québec, la FMOQ compte plus de 8000 membres. Sa mission consiste à veiller aux intérêts professionnels et scientifiques de ses membres. Pour plus de renseignements sur la FMOQ, consultez son site Internet au www.fmoq.org
Renseignements:
Source: Fédération des médecins omnipraticiens du Québec,
Jean-Pierre Dion, directeur des Communications, [email protected] Marie Ruel, conseillère aux Communications, [email protected] | Tél. : 514 878-1911 ou 1 800 361-8499 | Ligne média : 514 878-9160
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