MOURIR DANS LA DIGNITÉ : LES SOINS PALLIATIFS AU CŒUR DE LA RÉFLEXION DE
L'AREQ
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AREQ (CSQ) - Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec30 sept, 2010, 11:20 ET
QUÉBEC, le 30 sept. /CNW Telbec/ - À l'occasion des auditions publiques de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité qui se déroulent à l'Assemblée nationale, l'AREQ, qui représente 54 000 personnes retraitées, a présenté un mémoire dans lequel les soins palliatifs occupent une place centrale. L'Association souhaite également élargir le débat aux questions liées au vieillissement et à l'âgisme. Sa réflexion s'appuie notamment sur un sondage CROP auprès de ses membres.
« En nos rangs, les avis sont très partagés quand il est question de soins de fin de vie. La légalisation de l'euthanasie soulève des enjeux éthiques et moraux très délicats. Des questions et des craintes subsistent. Nous devons aussi nous interroger sur nos priorités, comme société, et sur les ressources disponibles pour accompagner les personnes qui souffrent. Le débat est loin d'être réglé », a souligné la présidente de l'AREQ, Mariette Gélinas.
Sondage CROP-AREQ
L'AREQ appuie notamment sa réflexion sur un sondage CROP* auprès d'un millier de ses membres. Les résultats de ce sondage illustrent bien la complexité de la question des soins de fin de vie : même si une majorité des répondants se prononcent en faveur de la légalisation de l'euthanasie, ils sont plus nombreux encore à demander que le gouvernement investisse en priorité dans les soins palliatifs. Le sondage CROP-AREQ révèle par ailleurs que plus les gens sont âgés, moins ils sont favorables à la légalisation de l'euthanasie.
Une question de priorités
Pour la présidente de l'AREQ, rares sont les situations où, avec des soins palliatifs appropriés, on ne peut pas apporter réponse et soulagement aux inquiétudes et souffrances des patients. Considérant que l'euthanasie et l'aide au suicide ne concernent qu'un faible nombre de cas où les souffrances sont telles qu'aucun soulagement adéquat ou décent ne peut être offert au patient, l'Association se questionne à savoir si l'État doit légiférer à partir de l'exception.
L'AREQ place donc les soins palliatifs au cœur de sa réflexion parce qu'elle soupçonne que cette actuelle demande du droit à l'euthanasie soit justement une réponse au manque flagrant de ressources pour offrir des soins de fin de vie adéquats et suffisants. Le gouvernement reconnaît d'ailleurs lui-même, dans sa Politique en soins palliatifs de fin de vie, que des lacunes sont bien présentes et que les besoins sont immenses.
Contrer l'âgisme et l'isolement
L'AREQ rappelle enfin que les conditions de vie de plusieurs personnes aînées, la marginalisation dont elles sont victimes et les manifestations d'âgisme peuvent devenir un terreau fertile pour faire grandir la peur de la vieillesse et de la fin de vie pour bien des tenants du droit de mourir dans la dignité. « Plutôt que s'interroger uniquement sur la manière de mourir dans la dignité, ne devrait-on pas, avant toute chose, nous pencher sur les moyens de vivre dans la dignité? », se questionne Mariette Gélinas.
Parmi les solutions proposées par l'AREQ afin de permettre aux personnes aînées de vieillir et de mourir dans la dignité :
- Il s'avère urgent de combattre les préjugés et l'âgisme tant dans la population en général qu'auprès du personnel médical et infirmier pour éviter qu'ils ne deviennent un terreau fertile pour faire grandir la peur de la vieillesse et de la fin de la vie.
- Le gouvernement doit corriger les lacunes qu'il constate lui-même dans sa Politique en soins palliatifs et revoir l'organisation des soins de fin de vie, tant en institution qu'à domicile.
- Le personnel médical et infirmier, comme les personnes préposées aux soins des personnes aînées et aux personnes en fin de vie, devront être mieux formés, mieux préparés, face à la question des soins de fin de vie.
- Les services d'aide psychologique devront être plus largement répandus.
- La réflexion doit se poursuivre sur les cas extrêmes où la douleur et la souffrance ne peuvent être soulagées. Il faut, parallèlement, travailler à raffiner le traitement de la douleur.
« Le débat doit se poursuivre et doit dépasser largement le droit à l'euthanasie. Ces questions sont complexes, les citoyennes et les citoyens doivent se sentir concernés et nous devons avancer toutes et tous ensemble vers le plus large consensus social possible », a conclu la présidente de l'AREQ.
*Le mémoire de l'AREQ et les résultats détaillés du sondage CROP sont disponibles au www.areq.qc.net.
Profil de l'AREQ
Fondée en 1961, l'AREQ (CSQ) - Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec, compte plus de 54 000 membres. Ils sont issus des secteurs de l'éducation, de la santé, des services de garde, des communications, des loisirs, de la culture et du milieu communautaire. L'AREQ est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Renseignements:
Dominic Provost
Conseiller en communication
Tél. : 418 929-4082
[email protected]
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