Mouvement « Sauvons les livres » - Des écrivains et des illustrateurs pressent à leur tour le gouvernement du Québec de passer à l'action
MONTRÉAL, le 12 nov. 2013 /CNW Telbec/ - Une dizaine d'écrivains et d'illustrateurs québécois engagés et solidaires du mouvement « Sauvons les livres » ont posé aujourd'hui à Montréal un geste d'éclat pour sensibiliser le public aux menaces qui pèsent sur le secteur du livre, en l'absence d'une réglementation sur le prix des nouveautés.
Devant l'édifice de la Grande Bibliothèque, fréquentée chaque année par des centaines de milliers de lecteurs, dix écrivains et illustrateurs, se tenant côte à côte, ont procédé à la lecture d'un texte revendicateur, laissant les mots s'envoler et les phrases se disloquer pour faire place à un lourd silence. À leurs pieds, des livres gisent sous un linceul, le symbole d'une littérature qui pourrait s'effacer et risquer de disparaître. Ont pris part à l'événement, Tristan Malavoy-Racine, Christiane Duchesne, Véronique Marcotte, Alain Deneault, Nicolas Chalifour, Martine Audet, Yves Dumont, Élisabeth Eudes-Pascal, Jacques Goldstyn et Martin Thibault, l'actuel poète de la cité.
« Tout ce qui encourage la bibliodiversité, c'est-à-dire la possibilité de trouver sur le marché non seulement des titres qui représentent des ventes immédiates importantes, mais aussi toute une déclinaison de pépites de sens et de connaissance, doit être soutenu » a déclaré Tristan Malavoy-Racine. « Je joins ma voix à celles de très nombreux acteurs du milieu du livre qui réclament une réglementation sur le prix des nouveautés. L'heure est venue de nous faire entendre. »
Les auteurs ont voulu exprimer l'urgence d'une intervention du gouvernement du Québec pour mettre un terme à la série noire de fermetures qui frappe de plein fouet les librairies indépendantes. C'est sur ce réseau qu'écrivains et illustrateurs comptent pour assurer la diffusion du livre et l'accès à une offre littéraire diversifiée.
Cette action s'inscrit dans la foulée du die-in des éditeurs et de la journée de deuil observée au début du mois par une soixantaine de librairies indépendantes à travers le Québec. La mesure réclamée est simple : limiter à 10% les rabais consentis sur les nouveaux titres, une limite qui cesserait de s'appliquer neuf mois après leur parution. C'est donc à un prix plancher au cours des neuf premiers mois de vie d'une œuvre littéraire que les auteurs appellent de tous leurs vœux. Au-delà de cette période, c'est le statu quo.
Il s'agit du troisième coup d'éclat du mouvement « Sauvons les livres » qui n'entend pas baisser les bras tant que le gouvernement du Québec n'aura pas donné suite au large consensus en faveur d'une telle réglementation qui s'est dégagé en commission parlementaire l'été dernier. La balle est dans le camp du gouvernement Marois. C'est à lui de saisir l'occasion de défendre concrètement l'identité culturelle québécoise qui est au cœur de son projet de société, en protégeant le livre et en assurant le rayonnement de la littérature d'ici.
SOURCE : Mouvement Sauvons les livres
Louiselle Lévesque
Chargée de communications
Union des écrivaines et des écrivains québécois
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