MQRP dénonce l'amendement déposé par le ministre Barrette visant à légitimer des frais accessoires pourtant illégaux
MONTRÉAL, le 1er oct. 2015 /CNW Telbec/ - Médecins québécois pour le régime public (MQRP) s'élève publiquement contre la décision du ministre de la santé et des services sociaux d'entériner les frais accessoires sous le couvert d'un encadrement des tarifs. L'organisation médicale, qui lutte pour la défense du système public de santé, rappelle qu'elle réclame depuis longtemps des actions concrètes afin qu'aucun patient n'ait à payer de tels frais pour recevoir des soins médicalement requis, pourtant couverts par notre régime public de santé.
« Le ministre dit négocier des tarifs adéquats pour « limiter les abus », alors que la grande majorité des frais exigés actuellement aux patients sont illégaux. C'est inacceptable. » affirme Dre Isabelle Leblanc, présidente de l'organisation. « Ces frais, que des médecins facturent en plus d'être rémunérés par le régime public d'assurance maladie, enfreignent de manière évidente la Loi sur l'assurance-maladie. La loi énonce clairement que tout service médicalement nécessaire doit être couvert par le régime public. »
MQRP réfute l'argumentaire du ministre Barrette qui justifie les frais accessoires par leur soi-disant acceptabilité sociale. Comme le souligne Dr Francis Livernoche, secrétaire-trésorier du regroupement : « L'important recours collectif déposé il y a un an contre les frais accessoires, de même que les centaines de plaintes déposées par des patients à la RAMQ au cours des dernières années, sont des manifestations claires de l'indignation des patients contre cette surfacturation. »
« En entérinant le principe de l'utilisateur-payeur, notre système de santé se rapproche encore davantage d'un régime à deux vitesses, où le porte-monnaie détermine l'accès aux soins plutôt que les besoins de santé. » a pour sa part déclaré la Dre Karyne Pelletier, vice-présidente de MQRP.
MQRP veut également dénoncer le procédé antidémocratique utilisé par le ministre pour légaliser ces frais abusifs. Rappelons que le projet de loi 20 initial ne concernait aucunement l'enjeu des frais accessoires. « L'amendement ainsi déposé place donc les citoyens devant un fait accompli, sans recours, face à un enjeu important qui aura des impacts majeurs sur l'accessibilité aux soins médicaux. Nous nous inquiétons de la désassurance à la pièce des services de santé. Les soins doivent demeurer accessibles, sans barrière financière. Il est inacceptable de refiler la facture aux patients, et encore plus de le faire de façon insidieuse via un amendement qui ne permet aucun débat public sur la question. » a résumé Dre Isabelle Leblanc.
Médecins québécois pour le régime public regroupe plus de 500 membres médecins, résidents et étudiants en médecine, qui se vouent à la défense et l'amélioration de notre système public de santé. Sa démarche se fonde sur les réalités de la pratique de la médecine, l'analyse des données scientifique et de l'économie des systèmes de santé et le dialogue interdisciplinaire.
SOURCE Médecins québécois pour le régime public (MQRP)
Marie-Alberte Soudan, (514) 638-6659, [email protected], www.mqrp.qc.ca
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