Négociation avec le groupe White Birch - Au terme de 2 ans de négociation, des ententes interviennent finalement pour les 3 usines québécoises de la papetière
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Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier13 juil, 2012, 10:47 ET
QUÉBEC, le 13 juill. 2012 /CNW Telbec/ - C'est ce matin que les dirigeants des sections locales des usines de Rivière-du-Loup, de Québec et de Masson du groupe White Birch ont signé, en compagnie de Renaud Gagné, vice-président du SCEP-Québec et des représentants de l'employeur, les ententes de principe convenues entre les parties.
Du même coup, l'entente conclue pour l'usine de Québec étant conditionnelle à la réouverture, l'employeur a annoncé la reprise des activités. Le plan exact de redémarrage de Stadacona sera détaillé dans les prochains jours.
Historique
Rappelons qu'en début d'année 2010, la compagnie papetière White Birch s'est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements des créanciers des compagnies (LACC) et entrepris la vente des actifs de ses 3 usines à un consortium composé du Fonds d'investissement Black Diamond et de White Birch. Cette transaction est cependant supervisée par la cour qui suit le processus de protection instaurée par la LACC. Condition essentielle à la conclusion de cette vente, le renouvellement des conventions collectives. « Dès le départ, l'exigence première exprimée par l'acquéreur potentiel a compliqué les choses alors qu'il voulait mettre un terme aux régimes de retraite en place », a expliqué M. Gagné.
Après 2 ans de tractations, au mois de mars dernier, les travailleurs et travailleuses des usines québécoises ont accepté des ententes de principe conditionnellement à certaines exigences, dont des approbations de la Régie des rentes du Québec et la réouverture de l'usine dans le cas de Québec. Afin de répondre aux exigences imposées par la Régie pour protéger les retraités, les négociations ont dû reprendre pour tenir compte des nouveaux paramètres. Ce qui a finalement été possible au terme de négociations intensives au cours des dernières semaines.
Des ententes imparfaites
Plus de deux ans plus tard et bien des embûches, les parties ont finalement réussi à trouver un terrain d'entente. « Dans les circonstances que l'on connaît, avec un marché du papier journal en piètre condition, alors que l'entreprise est sous la LACC et exigeait des concessions énormes, alors aussi que la plus grosse des usines, celle de Québec, était fermée, nous croyons vraiment avoir conclu les meilleures des ententes possibles. Mais on ne s'en cache pas, elles sont très loin de ce que nous aurions souhaité », a indiqué M. Gagné. « Mais entre ça et perdre plus de la moitié dans les régimes de retraite en plus de voir des usines fermées, ce qui aurait risqué d'arriver si nous n'avions pas pu nous entendre, je crois que c'était la seule issue possible », a poursuivi le dirigeant syndical.
Ces ententes prévoient notamment l'implantation d'un nouveau régime de retraite à prestation cible, en remplacement des régimes à prestation déterminée actuels, ce qui n'est pas sans conséquence pour les retraités actuels et les travailleurs. À Rivière-du-Loup et Masson, des pertes de 10% et moins pour les retraités et de 15% pour les travailleurs s'appliqueront après la date de clôture de la transaction. Par ailleurs, il s'agit d'une entente de cinq ans assortie des mêmes conditions salariales que celles prévues au règlement modèle négocié avec Produits forestiers Résolu (anciennement AbitibiBowater) soit moins 10% le 1er juillet 2012), 1% au 1er mai 2012 et 1,5% au 1er mai 2013, de même, une clause taxi s'appliquera pour le règlement modèle qui sera négocié en 2014 par le SCEP.
Pour l'usine de Québec, la situation est plus difficile encore alors que les retraités devront encaisser des pertes de 30% et 50% pour les futurs retraités. Au niveau des concessions salariales, les travailleurs ont dû en donner plus. Il faut rappeler que les membres ont approuvé cette entente dans un contexte où leur usine était fermée et menacée de l'être définitivement. « C'est le fusil sur la temple que les travailleurs se sont résignés, malheureusement. Au moins, les emplois sont maintenus et ils conservent un régime de retraite », a expliqué M. Gagné.
La solidarité, ça rapporte malgré tout
Cette saga aura drainé bien du temps et des efforts de la part des dirigeants locaux dans les usines qui se sont trouvées face aux travailleurs et travailleuses, à subir les critiques et les commentaires pas toujours agréables dans pareille situation. « Ça été loin d'être facile, mais au moins ensemble, nous avons réussi à sauvegarder des régimes de retraite et des emplois. Croyez-moi, au départ, ce n'était pas si évident que ça que nous pourrions y arriver », a indiqué M. Gagné. Il a d'ailleurs chaleureusement remercié les sections locales et les membres pour leur soutien et leur solidarité dans cette épreuve.
Une autre sonnette d'alarme pour l'industrie
« Ce dossier nous interpelle de manière encore plus criante sur la nécessité de renouveler notre industrie forestière afin qu'elle se tourne vers de nouveaux créneaux de production à partir de la fibre du bois », a tenu à avertir M. Gagné. « À défaut pour nous de le faire, j'ai bien peur que d'autres cas de ce genre ne se répètent, malheureusement », a conclu le dirigeant du SCEP-Québec.
Le SCEP est le plus important syndicat dans le secteur de la forêt et du papier au Québec et est affilié à la plus grande centrale syndicale, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
Source : Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ)
www.scepquebec.qc.ca
Pour information : Marie-Andrée L'Heureux, responsable des communications, SCEP-Québec, (514) 916-7373
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