Négociation avec le personnel professionnel des collèges - Le gouvernement
dit NON à une économie de 1 million de dollars
MONTRÉAL, le 15 avr. /CNW Telbec/ - À quelques jours de la date butoir du 20 avril, le gouvernement s'entête toujours à refuser de reconnaître toute demande de reconnaissance de la scolarité du personnel professionnel des collèges, ce qui lui ferait pourtant épargner un million de dollars sur deux ans comparativement à sa propre proposition.
Une situation que ne s'expliquent pas le président de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), M. Bernard Bérubé, et le représentant de la section N-Collèges du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), M. Guy Cazeault.
M. Bernard Bérubé soutient que la position patronale est un véritable mystère dans le contexte actuel de resserrement budgétaire où le gouvernement entend donner l'exemple à la population.
"Le gouvernement tient obstinément à une offre de prime temporaire, à durée indéterminée qui ne s'appliquerait qu'à un seul des treize corps d'emplois de personnel professionnel. Cette mesure lui coûterait environ 3 M$ sur deux ans. En contrepartie, la partie syndicale a déposé une demande de reconnaissance de scolarité qui ne coûterait au gouvernement qu'environ 2 M$ pour la même période. La différence n'est pas banale puisque l'on parle d'une économie de 1 million de dollars pour l'État québécois", explique M. Bérubé.
Un coût plus élevé pour le contribuable
Le président de la FPPC-CSQ ne comprend pas que la partie patronale puisse s'accrocher ainsi à une proposition par laquelle on viendra chercher un million de plus dans la poche des contribuables, alors qu'on leur demande de se serrer la ceinture.
"Il n'y a aucune logique budgétaire qui justifie pareil entêtement. Nous espérons donc sincèrement que la partie patronale va revenir sur terre et reconnaître que la demande syndicale est beaucoup plus profitable aux contribuables et conforme au discours public du gouvernement", commente M. Bérubé.
Une reconnaissance qui existe déjà
Pour sa part, le représentant de la section N-Collèges du SPGQ ajoute que le refus patronal est d'autant plus nébuleux que cette demande de reconnaissance de scolarité ne constitue pas un précédent pour le réseau collégial, ni même pour le réseau scolaire.
"Une telle reconnaissance de scolarité existe déjà pour le personnel enseignant des collèges et, en partie, pour le personnel professionnel des commissions scolaires. Ce qui revient à dire qu'il n'y a que dans les cégeps où le personnel professionnel tarde à se voir reconnaître pleinement ses compétences et ses diplômes.", rapporte M. Guy Cazeault.
Une attitude qui contredit le discours
M. Cazeault constate que les représentants syndicaux sont d'autant plus déçus que cette attitude du gouvernement est contraire au discours des porte-parole patronaux.
"L'employeur est arrivé à la table de négociation en prétendant être préoccupé par les problèmes d'attraction-rétention du personnel professionnel dans les cégeps. Pourtant, ce n'est sûrement pas en méprisant ou en ignorant les compétences et les diplômes de ce personnel professionnel qu'on va réussir à attirer une relève", affirme M. Guy Cazeault.
Une demande juste et équitable
Les deux leaders syndicaux soutiennent que la demande syndicale de reconnaissance de scolarité s'inscrit en droite ligne des solutions réelles aux problèmes d'attraction-rétention qui affligent le réseau collégial.
"C'est d'abord une demande qui est juste et équitable envers l'ensemble du personnel professionnel, peu importe l'emploi que le personnel occupe. C'est aussi une demande qui valorise l'idée que l'éducation c'est pour la vie, qu'on peut toujours se perfectionner pour améliorer ses compétences et que notre employeur apprécie nos efforts et le reconnaît de façon tangible", argumentent MM. Bernard Bérubé et Guy Cazeault.
Le retour des mesures inéquitables
Par ailleurs, le président de la FPPC-CSQ et le représentant de la section N-Collèges du SPGQ font valoir qu'outre la raison budgétaire, la proposition patronale est également inacceptable du fait qu'elle réintroduit des mesures inéquitables entre les différentes catégories de professionnels.
"Il a fallu dix années d'efforts et de recours de toutes sortes pour régler le dossier de l'équité salariale et le gouvernement ne trouve pas mieux que de réintroduire de nouvelles mesures inéquitables chez le personnel professionnel. Pourquoi est-ce si compliqué de reconnaître la scolarité du personnel professionnel, alors qu'on le fait déjà pour le personnel enseignant ? Se pourrait-il que le fait que près de 60 % des postes de professionnels soient occupés par des femmes ait quelque chose à y voir ? Nous espérons que ce ne soit pas le cas, mais force est de constater que les faits ne dissipent pas les doutes", concluent MM. Bérubé et Cazeault.
Profils
La FPPC-CSQ représente près de 1200 professionnelles et professionnels répartis dans 34 collèges. Elle regroupe exclusivement des professionnelles et professionnels de cégeps. La CSQ représente près de 170 000 membres, dont plus de 100 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La section N-Collèges du SPGQ compte 640 professionnelles et professionnels répartis dans 16 collèges. Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et professionnels du Québec. Il représente près de 21 000 personnes, dont plus de 18 000 de la fonction publique et près de 3000 provenant des sociétés d'État, des réseaux de l'éducation et de la santé du Québec, rattachées à 37 unités de négociation.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, (514) 237-4432; Source: Centrale des syndicats du Québec
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