Négociation coordonnée des travailleurs sylvicoles CSN - Un 1er règlement intervient
MONTRÉAL, le 4 juin 2012 /CNW Telbec/ - Un premier règlement est intervenu dans la 2e négociation coordonnée menée par le Syndicat national de la sylviculture (SNS-CSN). Les quelque 65 travailleurs sylvicoles à l'emploi de Francofor, l'une des huit sections concernées par ces pourparlers, ont en effet ratifié à plus de 90 % l'entente de principe intervenue précédemment entre leur comité de négociation et l'employeur.
Les travailleurs ont eu gain de cause, pour l'instant, sur trois de leurs quatre principales demandes. Elles avaient trait à un dédommagement pour leur transport, un dédommagement pour leurs équipements ainsi que la mise en place de congés mobiles.
En ce qui concerne la compensation réclamée pour le transport et les équipements, Francofor fournira à chacun des ouvriers réguliers 20 litres d'essence et 500 millilitres d'huile pour chaque sept jours de travail ainsi que des lames et des limes.
De plus, une allocation non imposable pour le transport du domicile au camp, ainsi que pour l'achat de vêtements et d'équipements de sécurité obligatoires, équivalente à 5 % du crédit alloué par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), leur sera remise en deux versements. Il est à noter que Francofor, dont les salariés sont répartis dans plusieurs régions du Québec, accordait déjà une compensation versée hebdomadairement, pour l'acquisition d'équipements de protection individuelle (ÉPI) et pour le transport.
En ce qui a trait aux congés mobiles, les ouvriers auront droit à une journée de relâche à chaque tranche de 45 jours travaillés et à une demi-journée additionnelle pour assiduité à chaque sept quarts de travail de huit jours.
Le contrat de travail permet également de régler, à la satisfaction du syndicat, un grief portant sur l'ajustement de taux sur un nouveau type de traitement. En vertu de cet accord, les syndiqués recevront des montants rétroactifs compensatoires.
Il est aussi entendu qu'advenant le cas où un mode de rémunération différent de celui présentement en vigueur serait appliqué avant la fin de la convention collective et que celui-ci procurerait une augmentation ou des bénéfices supérieurs à ceux déjà conventionnés, le contrat de travail sera réouvert avec tous les droits prévus au Code du travail du Québec. L'entente sera en vigueur du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2014.
La demande de rémunération horaire est suspendue temporairement
Quant à la demande portant sur la rémunération horaire, plutôt qu'à forfait, elle a dû être suspendue temporairement. Les projets pilotes mis en place l'an dernier pour en évaluer la faisabilité et les coûts qui y sont associés, recommenceront seulement l'an prochain. Entretemps, le MRNF préparera un protocole concernant le type d'encadrement des travailleurs à mettre en place ainsi qu'une méthode de fonctionnement des chercheurs pour la poursuite des travaux.
Les recommandations finales des chercheurs affectés aux projets pilotes devront être remises au ministère en décembre 2013, au plus tard. Ces travaux découlent du comité portant sur l'amélioration des conditions de travail des ouvriers sylvicoles, dont le mandat est d'analyser l'ensemble des conditions de travail applicables au secteur sylvicole et de recommander des mesures réalistes conduisant à leur amélioration. Le SNS-CSN est le seul syndicat à participer aux travaux.
La meilleure entente jamais négociée
Selon son président, René Martel, cette entente est la meilleure jamais négociée par des travailleurs sylvicoles au Québec. Il faut savoir que ces derniers reviennent de loin, de très loin. Ensemble, petit à petit, ils réussissent à obtenir des conditions de travail moins misérables. Pourtant, celles-ci sont encore trop difficiles et médiocres pour attirer une relève qui se fait attendre. Mais grâce aux campagnes de syndicalisation menées par la CSN, l'espoir apparaît.
Depuis 1999, alors qu'ils trimaient dans des conditions moyenâgeuses, ils ont notamment obtenu la reconnaissance de l'ancienneté, des équipements de sécurité fournis ou remboursés, de l'encadrement lors de l'embauche de nouveaux travailleurs, des comités de santé et de sécurité, une hausse des pourcentages payés pour les vacances et des congés sociaux.
La voie est tracée pour les autres sections
L'accord intervenu avec Francofor trace la voie aux sept autres sections du SNS-CSN en négociation coordonnée, qui poursuivent les pourparlers. Il s'agit des sociétés d'exploitation des ressources des Monts, de la Vallée et de la Neigette, des entreprises agroforestières de Percé et de la Péninsule, des groupements du Kamouraska et du Lac Témiscouata. Elles sont situées en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord.
Ces sections regroupent 500 ouvriers sylvicoles. Cependant, le Syndicat national de la sylviculture, affilié à la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), réunit 800 travailleurs de la forêt. Certaines sections se prononceront plus tard sur leur adhésion à la négociation coordonnée tandis que deux autres ne peuvent y adhérer puisqu'elles sont composées de travailleurs d'une scierie et de ceux de la Sopfeu (Société de protection des forêts contre le feu).
La FIM-CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Quant à la CSN, elle représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.
Denis Pineau, coordonnateur de la négociation : 418 731-0578 ; Benoit Aubry, Service des communications de la CSN : 514 704-3297
Source : Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN)
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