Négociation des CPE - À défaut d'une entente, les travailleuses débrayeront cette semaine
MONTRÉAL, le 14 févr. 2012 /CNW Telbec/ - Les discussions entre les représentants syndicaux et ceux du ministère de la Famille reprendront cet après-midi, mais sans l'assurance que les employeurs seront présents. Alors qu'ils étaient sur le point de déposer une contre-proposition, ceux-ci ont quitté la table de négociation sans préavis vers 23 h, hier soir, laissant seuls les représentants syndicaux et ceux du ministère de la Famille. Toutefois, le ministère a tenu à poursuivre les pourparlers, en mode exploratoire, jusqu'à peu après minuit.
« Depuis le début de cette négociation, nous sentons que certains employeurs veulent nous forcer à exercer la grève, affirme Jeff Begley, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Nous avions convenu, en décembre dernier, de sursoir à notre mandat de grève afin de laisser toute la place à la négociation. Hier, les employeurs étaient bien au courant de notre grève tournante prévue pour demain et jeudi. En quittant abruptement la table de négociation, ils ne nous donnent d'autre choix que de mettre à exécution notre débrayage cette semaine. »
À défaut d'obtenir une entente, une autre grève nationale est prévue pour lundi et mardi de la semaine prochaine. Les syndicats en profiteront pour tenir des assemblées générales pour faire le point sur la situation.
Des revendications légitimes
Les 8500 travailleuses et travailleurs des CPE affiliés à la CSN désirent confirmer leur présence au sein des conseils d'administration. La majorité des conventions collectives prévoit actuellement que jusqu'à deux travailleuses peuvent participer à ces instances, ce qui respecte les directives du ministère de la Famille. Mais les directions de certains CPE, environ 20 %, refusent encore de reconnaître ce droit à leurs salariées. « Il en va de la bonne gouvernance de nos centres de la petite enfance, souligne M. Begley. Qui sont les intervenantes de première ligne auprès de nos enfants ? La présence de nos travailleuses au sein des conseils d'administration est primordiale pour assurer une approche pédagogique appropriée et une saine administration. »
Les salariées des CPE contestent aussi la volonté des employeurs de mettre fin à leur contribution au régime d'assurance collective. « Pour les travailleuses, cette demande ferait doubler le montant de leur prime. Ça représente une perte nette pouvant aller jusqu'à 2000 $ par année pour plusieurs d'entre elles », indique-t-il.
Par principe d'équité, les travailleuses des CPE tiennent également à bonifier les dispositions relatives aux vacances. Celles-ci ne concernent qu'une faible minorité de syndiquées qui désirent effectuer un rattrapage. Quant aux demandes relatives aux jours fériés et aux congés personnels (qui incluent les congés de maladie), elles ne concernent qu'environ 15 % des salariées, qui n'ont pas, pour l'instant, les mêmes bénéfices que les autres.
Notons que la partie syndicale a démontré son ouverture quant à la question salariale, qui ne constitue pas un point d'achoppement dans la mesure où une entente peut être atteinte sur les autres priorités de négociation.
À moins d'un revirement, les CPE des régions suivantes seront en grève le mercredi 15 février : Montérégie, Estrie, Outaouais, Laurentides, Lanaudière, Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Côte-Nord, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie et Cœur-du-Québec.
Le jeudi 16 février, les CPE de Montréal et de Laval, ainsi que de la région de Québec-Chaudière-Appalaches le seront à leur tour.
Rappelons qu'aucun CPE des Iles-de-la-Madeleine n'est affecté par la grève tournante cette semaine.
La liste complète des syndicats en grève cette semaine est disponible au www.csn.qc.ca.
Les travailleuses et travailleurs des CPE membres de la FSSS-CSN attendent depuis maintenant deux ans le renouvellement de leurs conventions collectives.
La CSN, fondée en 1921, représente plus de 300 000 membres, dont 8500 œuvrant dans 360 CPE, partout au Québec.
SOURCE : Confédération des syndicats nationaux
Pour renseignements :
François L'Écuyer, Service des communications de la CSN
Cell : 514 949-8973
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