QUÉBEC, le 15 déc. 2022 /CNW Telbec/ - La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) a reçu ce matin à Québec les propositions patronales du gouvernement de François Legault, alors que s'entame la négociation du renouvellement de la convention collective des 60 000 enseignantes et enseignants qu'elle représente, qui arrivera à échéance le 31 mars 2023. La FAE fait le même constat que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel : c'est le jour de la marmotte.
Une première analyse à chaud permet de constater que plusieurs des propositions sont les mêmes que lors des derniers dépôts. La situation est paradoxale, considérant que le gouvernement demande aux enseignantes et enseignants d'être agiles et novateurs, de faire preuve de souplesse, de créativité et de flexibilité, et de sortir du cadre traditionnel, alors qu'il leur sert les mêmes recettes. En langage enseignant, l'agilité, la flexibilité et la souplesse demandées tout au long du dépôt dans différentes mesures risquent d'être reçues négativement par les enseignantes et enseignants. La pression que le gouvernement met aujourd'hui sur eux représente un alourdissement de la tâche.
« Actuellement, beaucoup de profs dans le réseau ont étiré l'élastique au maximum et sont en situation de détresse. Nombreux sont celles et ceux pour qui l'élastique s'est brisé. D'autres ont fait le choix de quitter avant que ce soit le cas. Une désertion et une pénurie d'enseignantes et d'enseignants sans précédent sévissent dans le milieu de l'éducation. Malheureusement, malgré la volonté gouvernementale de trouver des solutions pour régler les problèmes les plus criants du système scolaire, le présent dépôt ne remplit pas trois critères : il ne donne pas le goût aux étudiantes et étudiants d'aller se former en enseignement; il contribue peu à l'amélioration des conditions de travail des profs en exercice et il ne favorise pas le retour des enseignantes et enseignants qui ont quitté le réseau. Enfin, en raison de l'urgence de la situation, ce dépôt aurait dû offrir des conditions de travail qui préviennent la détresse psychologique et les absences prolongées, ce qui n'est pas le cas », déclare Mélanie Hubert, présidente de la FAE.
De plus, bien que l'élargissement de l'aide à la classe s'apparente à une bonne nouvelle, ses bienfaits n'ont pas encore été démontrés, puisque les projets pilotes sont en cours. Le gouvernement saute donc aux conclusions avant de connaître les résultats.
« C'est bien beau vouloir aller rapidement pour régler les problèmes dans le réseau scolaire, mais ceux-ci sont le résultat de décennies de mauvais choix organisationnels, politiques et financiers », ajoute Madame Hubert.
Ensuite, les offres salariales de départ sont décevantes, puisqu'elles constituent un recul. Elles ne permettent même pas de rattraper l'inflation des dernières années. De plus, la prime de 1000 $ n'est pas une mesure pérenne, puisqu'elle n'est pas récurrente. Toutefois, la FAE perçoit positivement la volonté d'ajuster la structure salariale, mais il y a encore beaucoup de place à l'amélioration.
Par ailleurs, de façon non équivoque dans ce dépôt, l'intégration des élèves en difficulté a atteint un sommet, celui de l'inclusion. Pour les enseignantes et enseignants, la composition de la classe constitue le cœur du problème : l'intégration est allée trop loin. Or, la levée de tous les éléments que le gouvernement qualifie d'obstacles à l'inclusion et qui sont présents dans ce dépôt représentera un alourdissement encore plus grand pour les profs. Non seulement le gouvernement ne répond pas aux besoins exprimés par les profs, mais il propose des mesures qui vont dans le sens contraire.
La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent plus de 60 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l'enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle, de l'éducation des adultes et le personnel scolaire de l'École Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que 2 600 membres de l'Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE). Elle est présente dans les régions de Montréal, de la Capitale-Nationale, de Laval, de l'Outaouais, des Laurentides, de l'Estrie et de la Montérégie, où se situent les quatre plus grands pôles urbains du Québec.
SOURCE Fédération autonome de l'enseignement (FAE)
Marie-Josée Nantel, conseillère aux communications, [email protected] | 514 709-7763
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