Négociation nationale - Devant l'urgence de la situation, la FAE demande la médiation
MONTRÉAL, le 11 mai 2023 /CNW/ - Devant l'urgence de trouver des solutions pour améliorer les conditions de travail des enseignantes et enseignants, qui œuvrent au quotidien dans des conditions difficiles puisque la classe ordinaire ne l'est plus depuis longtemps, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) a demandé hier au gouvernement du Québec de nommer une personne médiatrice dans le cadre de la négociation nationale. L'objectif est de rapprocher les parties et d'ouvrir les discussions sur les enjeux fondamentaux qui minent la profession, en pleine pénurie de personnel.
« Nos personnes représentantes aux tables de négociation constatent un manque d'ouverture pour discuter de ce qui est le plus fondamental pour nous dans le cadre de cette négociation : la composition de la classe. Celle-ci doit être revue si l'on souhaite garder les enseignantes et enseignants en exercice, en attirer de nouvelles et nouveaux dans la profession et idéalement, faire revenir dans le réseau celles et ceux qui l'ont quitté. Il faut d'abord s'entendre sur le cœur du problème. C'est le mandat que nous ont confié les 60 000 membres que nous représentons et qui nous font confiance. Ce n'est qu'ensuite que nous pourrons identifier des solutions au bénéfice de toutes et tous et déterminer si les aides à la classe répondent vraiment aux besoins les plus urgents. Ce n'est pas le cas actuellement. L'intervention d'une personne médiatrice est essentielle à ce point, l'urgence de la situation dans le réseau des écoles publiques l'exige », souligne Mélanie Hubert, présidente de la FAE.
La FAE rappelle au gouvernement qu'elle a été la première organisation syndicale lors de la dernière négociation nationale à s'entendre avec le gouvernement. En demandant une médiation, la FAE souhaite pouvoir faire avancer les travaux aux tables de négociation et outiller les parties afin de faire débloquer la situation. Toutefois, la FAE ne peut accepter que la négociation nationale se fasse en dehors des mécanismes prévus à cet effet, comme tente de faire le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, avec le dépôt du projet de loi no 23.
« En incluant dans son projet de loi des articles qui viendraient modifier certains aspects de la formation continue pour les enseignantes et enseignants, le ministre Drainville utilise des pratiques détournées inacceptables. Les profs n'ont jamais attendu après le gouvernement ou un projet de loi pour se former afin d'être mieux outillés pour faire face aux défis de la classe. Et quoiqu'en dise le ministre, mieux former les profs ne fera pas en sorte que ceux-ci pourront répondre aux besoins de la classe ordinaire, qui sont devenus trop grands. Les élèves, jeunes et adultes du Québec, n'auront pas accès à de meilleurs services éducatifs. La solution passe par une révision de la composition de la classe », précise Mme Hubert.
Par ailleurs, en ouvrant la porte au téléenseignement dans son projet de loi, le ministre Drainville fait complètement fi des conclusions de la Vérificatrice générale qui soulignait en décembre dernier que l'enseignement à distance a entraîné des retards d'apprentissage importants, particulièrement pour les élèves en difficulté ou à risque de décrocher.
« Avec son projet de réforme, Bernard Drainville est au service de certaines personnes, mais pas des élèves. Non seulement certaines des mesures qu'il propose n'amélioreront pas les conditions d'apprentissage des élèves, mais elles les détérioreront. Ce choix est indéfendable auprès des parents. La pérennité de l'école publique est en jeu. Nous demandons au gouvernement de puiser dans sa réserve de courage pour parler des vrais enjeux en éducation, et ce, aux tables de négociation et non sur la place publique », conclut la FAE.
La FAE souhaite d'abord et avant tout donner la chance au processus de médiation de porter ses fruits. À défaut de quoi ses membres exerceront de nouveaux moyens de pression dès la prochaine rentrée scolaire.
La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent plus de 60 000 enseignantes et enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, de l'enseignement en milieu carcéral, de la formation professionnelle, de l'éducation des adultes et le personnel scolaire de l'École Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que 3 000 membres de l'Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE). Elle est présente dans les régions de Montréal, de la Capitale-Nationale, de Laval, de l'Outaouais, des Laurentides, de l'Estrie et de la Montérégie, où se situent les quatre plus grands pôles urbains du Québec.
SOURCE Fédération autonome de l'enseignement (FAE)
Marie-Josée Nantel, conseillère aux communications, [email protected], 514 709-7763
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