Négociations dans le secteur public dans le Bas-Saint-Laurent - Les offres
patronales sont insatisfaisantes, l'échéance du 31 mars apparaît de moins en
moins probable
MATANE, QC, le 3 févr. /CNW Telbec/ - Les offres déposées par le gouvernement du Québec dans le cadre de la négociation des conventions collectives du secteur public sont inacceptables à tous les niveaux et l'échéance du 31 mars pour en arriver à un règlement devient de plus en plus illusoire. C'est le message qu'a porté aujourd'hui le président de la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ), M. Réjean Parent, au cours d'un passage à Matane effectué dans le cadre d'une tournée du Québec.
M. Parent était accompagné pour l'occasion de : Mme Martine M. Cliche, présidente du Syndicat de l'enseignement de la région de la Mitis (SERM), Mme
Des offres insatisfaisantes pour les employés de l'État... et pour la population
Les offres déposées par le gouvernement sont insatisfaisantes à tous les niveaux, selon Réjean Parent, notamment au niveau salarial : "Quand on considère les hausses projetées du coût de la vie, ces offres sont synonymes d'appauvrissement pour les employés de l'État. Des employés qui, rappelons-le, ont déjà un retard à rattraper sur le privé en termes de conditions salariales".
Rappelons que le gouvernement offre une hausse annuelle moyenne du salaire des employés de l'État de 1 % sur les cinq prochaines années. Pour les deux prochaines années, le gouvernement offre de majorer ce salaire de 0,5 % et 0,75 % alors que les hausses prévues du coût de la vie sont respectivement de 1,7 % et 2,1 %.
Mais au-delà des seules offres salariales, c'est l'ensemble des dépôts patronaux et l'approche gouvernementale qui sont à rejeter. "Notre gouvernement s'est amené à la table de négociations avec une approche bêtement comptable qui ne tient aucunement compte des besoins de la population et de la façon dont nous allons rendre les services aux Québécoises et aux Québécois au cours des 5 prochaines années", dénonce Réjean Parent.
Les systèmes d'éducation et de santé, par exemple, ont cruellement besoin de moyens. Il faudrait notamment investir 700 millions $ dans le seul réseau scolaire pour que le Québec atteigne la moyenne canadienne et 300 millions $ dans le réseau collégial. Il y a aussi pénurie notoire de main-d'œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Selon Réjean Parent : "On veut faire porter le poids de la qualité des réseaux sur le personnel, on ne se gêne pas pour leur donner de multiples objectifs ambitieux, mais d'une part, on sabre dans leurs conditions de travail et, d'autre part, on ne leur accorde aucune ressource pour réussir."
Dans le Bas-St-Laurent, les petites cohortes, dues à la baisse de clientèle et à l'exode des jeunes, confrontées au mode de financement non adapté aux réalités régionales provoquent des difficultés par rapport à la survie même des programmes et des institutions.
Des perturbations possibles à l'automne
Puisque l'écart entre les offres patronales et les demandes syndicales est énorme et que la forme des dépôts patronaux n'est pas de nature à favoriser une négociation rapide, la CSQ commence à douter qu'on puisse en arriver à une entente dans l'échéancier prévu, soit pour le 31 mars.
"Pour nous, cette date est une échéance, mais elle n'est pas sacrée. On ne fera pas de compromis sur nos demandes seulement pour pouvoir régler au 31 mars", souligne le président de la CSQ.
À moins que de véritables améliorations surviennent aux tables de négociation, il apparaît donc de plus en plus probable que les deux parties se retrouvent en médiation à partir du mois d'avril et, surtout, que des perturbations, grèves et autres moyens de pression, aient lieu au cours de l'automne.
"Le gouvernement déclare publiquement qu'il veut un règlement rapide, sans conflit et sans décret. Mais son comportement aux tables de négociation est tout autre. S'il veut vraiment régler de façon pacifique, il est temps qu'il fasse montre d'un peu de bonne volonté", conclut M. Parent.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 170 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Dans la région du Bas-Saint-Laurent, la CSQ représente près de 8 000 membres, dont plus de 5 000 dans le secteur public.
Renseignements: Alain Bernard, Conseiller pédagogique, Cégep de Matane, (418) 560-6409, (418) 562-1240, poste 2188; Daniel Bussières, Attaché de presse CSQ, (514) 213-6468; Source: Centrale des syndicats du Québec
Partager cet article