Négociations dans le secteur public en Abitibi - Les offres patronales sont
insatisfaisantes
ROUYN-NORANDA, QC, le 16 févr. /CNW Telbec/ - Les offres déposées par le gouvernement du Québec dans le cadre de la négociation des conventions collectives du secteur public sont inacceptables à tous les niveaux. C'est le message qu'a porté aujourd'hui la 1re vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot, au cours d'un passage à Rouyn-Noranda effectué dans le cadre d'une tournée du Québec.
Mme Chabot était accompagnée pour l'occasion de M. Marc Nantel, président du Syndicat de l'enseignement de l'Ungava et de l'Abitibi-Témiscamingue (SEUAT).
Des offres insatisfaisantes pour les employés de l'État... et pour la population
Les offres déposées par le gouvernement sont insatisfaisantes à tous les niveaux, selon Louise Chabot, notamment au niveau salarial : "Quand on considère les hausses projetées du coût de la vie, ces offres sont synonymes d'appauvrissement pour les employés de l'État. Des employés qui, rappelons-le, ont déjà un retard à rattraper sur le privé en termes de conditions salariales."
Rappelons que le gouvernement offre une hausse annuelle moyenne du salaire des employés de l'État de 1 % sur les cinq prochaines années. Pour les deux prochaines années, le gouvernement offre de majorer ce salaire de 0,5 % et 0,75 % alors que les hausses prévues du coût de la vie sont respectivement de 1,7 % et 2,1 %.
Mais au-delà des seules offres salariales, c'est l'ensemble des dépôts patronaux qui sont à rejeter. "Notre gouvernement s'est amené à la table de négociations avec une approche bêtement comptable qui ne tient aucunement compte des besoins de la population et de la façon dont nous allons rendre les services aux Québécoises et aux Québécois au cours des 5 prochaines années", dénonce Louise Chabot.
Les systèmes d'éducation et de santé, par exemple, ont cruellement besoin de moyens. Il faudrait notamment investir 700 millions $ dans le seul réseau scolaire pour que le Québec atteigne la moyenne canadienne, et 300 millions $ dans le réseau collégial. Il y a aussi pénurie notoire de main-d'œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Selon Louise Chabot : "On veut faire porter le poids de la qualité des réseaux sur le personnel, on ne se gêne pas pour leur donner de multiples objectifs ambitieux, mais d'une part, on sabre dans leurs conditions de travail et, d'autre part, on ne leur accorde aucune ressource pour réussir."
En Abitibi-Témiscamingue : des enseignants préoccupés
En Abitibi-Témiscamingue, les données statistiques démontrent un taux de décrochage scolaire très élevé. "Évidemment, les enseignantes et les enseignants de la région sont préoccupés par de telles statistiques, mais appréhendent que les mesures à mettre en place afin de corriger une telle situation induisent une pression accrue dans l'exercice de leur profession au quotidien", indique Mme Chabot.
"Nous constatons un accroissement de la pénurie d'enseignantes et d'enseignants légalement qualifiés sur le territoire du SEUAT, ce qui force nos commissions scolaires à recourir à des enseignantes et des enseignants non légalement qualifiés pour occuper des tâches d'enseignement. Dans un tel contexte, nous sommes d'avis que le gouvernement devrait tendre l'oreille à nos demandes visant à réduire la précarité en emploi dans l'enseignement", ajoute, par ailleurs, M. Marc Nantel, président du SEUAT.
Parmi les autres enjeux régionaux qui préoccupent les membres du SEUAT, mentionnons que la fermeture de petites écoles, ou à tout le moins la fermeture de groupes dans ces écoles, devrait faire l'objet d'une attention particulière étant donné les impacts négatifs que peuvent avoir de telles décisions dans les localités touchées.
Une issue conflictuelle ?
Puisque l'écart entre les offres patronales et les demandes syndicales est énorme et que la forme des dépôts patronaux n'est pas de nature à favoriser une négociation rapide, la CSQ commence à douter que l'on puisse en arriver à une entente dans l'échéancier prévu, soit pour le 31 mars.
"Pour nous, cette date est une échéance, mais elle n'est pas sacrée", souligne la vice-présidente de la CSQ. "Le gouvernement déclare publiquement qu'il veut un règlement rapide, sans conflit et sans décret. Mais son comportement aux tables de négociations est tout autre. S'il veut vraiment régler dans l'harmonie, il est temps qu'il fasse montre d'un peu de bonne volonté", conclut Mme Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 170 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, la CSQ représente près de 5 000 membres, dont plus de 3 000 dans le secteur de l'éducation (enseignants, professionnelles et professionnels, et personnel de soutien).
Renseignements: Francis Noël, Agent d'information au SEUAT, (819) 762-0929; Daniel Bussières, Attaché de presse CSQ, (514) 213-6468; Source: Centrale des syndicats du Québec
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