Négociations dans le secteur public en Montérégie - Les offres patronales
sont insatisfaisantes
SOREL, QC, le 24 févr. /CNW Telbec/ - Les offres déposées par le gouvernement du Québec dans le cadre de la négociation des conventions collectives du secteur public sont inacceptables à tous les niveaux. C'est le message qu'a porté aujourd'hui la 1re vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot, au cours d'un passage à Sorel effectué dans le cadre d'une tournée du Québec.
Mme Chabot était accompagnée pour l'occasion de Mme Sonia Éthier, présidente du Syndicat de l'enseignement du Bas-Richelieu, M. Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de Richelieu-Yamaska, M. Serge Péloquin, président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy.
Des offres insatisfaisantes pour les employés de l'État... et pour la population
Les offres déposées par le gouvernement sont insatisfaisantes à tous les niveaux, selon Louise Chabot, notamment au niveau salarial : "Quand on considère les hausses projetées du coût de la vie, ces offres sont synonymes d'appauvrissement pour les employés de l'État. Des employés qui, rappelons-le, ont déjà un retard à rattraper sur le privé en termes de conditions salariales."
Rappelons que le gouvernement offre une hausse annuelle moyenne du salaire des employés de l'État de 1 % sur les cinq prochaines années. Pour les deux prochaines années, le gouvernement offre de majorer ce salaire de 0,5 % et 0,75 % alors que les hausses prévues du coût de la vie sont respectivement de 1,7 % et 2,1 %.
Mais au-delà des seules offres salariales, c'est l'ensemble des dépôts patronaux qui sont à rejeter. "Notre gouvernement s'est amené à la table de négociations avec une approche bêtement comptable qui ne tient aucunement compte des besoins de la population et de la façon dont nous allons rendre les services aux Québécoises et aux Québécois au cours des 5 prochaines années", dénonce Louise Chabot.
Les systèmes d'éducation et de santé, par exemple, ont cruellement besoin de moyens. Il faudrait notamment investir 700 millions $ dans le seul réseau scolaire pour que le Québec atteigne la moyenne canadienne, et 300 millions $ dans le réseau collégial. Il y a aussi pénurie notoire de main-d'œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Selon Louise Chabot : "On veut faire porter le poids de la qualité des réseaux sur le personnel, on ne se gêne pas pour leur donner de multiples objectifs ambitieux, mais d'une part, on sabre dans leurs conditions de travail et, d'autre part, on ne leur accorde aucune ressource pour réussir."
Dans la région de Sorel-Tracy : précarité d'emploi et baisse de la clientèle scolaire
Chez les enseignantes et enseignants des commissions scolaires et du collégial, le taux de précarité se situe autour de 25%. On retrouve le même phénomène chez le personnel professionnel. Certains secteurs sont beaucoup plus touchés par cette précarité, en particulier à la formation professionnelle et à l'éducation des adultes où ce taux atteint 80%.
À l'exception de certains secteurs de la formation professionnelle, la région subit lentement et sûrement une décroissance de la clientèle scolaire ce qui fragilise l'emploi dans le secteur de l'éducation. Cette décroissance affecte particulièrement les petits établissements qui se retrouvent avec un manque évident de services professionnels et des classes majoritairement à degrés multiples.
Une issue conflictuelle ?
Puisque l'écart entre les offres patronales et les demandes syndicales est énorme et que la forme des dépôts patronaux n'est pas de nature à favoriser une négociation rapide, la CSQ commence à douter que l'on puisse en arriver à une entente dans l'échéancier prévu, soit pour le 31 mars.
"Pour nous, cette date est une échéance, mais elle n'est pas sacrée", souligne la vice-présidente de la CSQ. "Le gouvernement déclare publiquement qu'il veut un règlement rapide, sans conflit et sans décret. Mais son comportement aux tables de négociations est tout autre. S'il veut vraiment régler dans l'harmonie, il est temps qu'il fasse montre d'un peu de bonne volonté", conclut Mme Chabot.
Profils
La CSQ représente plus de 170 000 membres, dont près de 100 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications. En Montérégie, la CSQ représente plus de 32 000 membres, dont plus de 20 000 dans le secteur public.
Le Syndicat de l'enseignement du Bas-Richelieu représente environ 590 enseignantes et enseignants, le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy, environ 110 et le Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de Richelieu-Yamaska représente environ 50 professionnelles et professionnels dans la région de Sorel-Tracy.
Renseignements: Sonia Éthier, présidente, Syndicat de l'enseignement du Bas-Richelieu, (450) 742-5953; Daniel Bussières, Attaché de presse CSQ, (514) 213-6468; Source: Centrale des syndicats du Québec
Partager cet article