Négociations des conventions collectives - L'heure d'un règlement a sonné
pour les 146 000 travailleurs de la construction
MONTRÉAL, le 29 juin /CNW Telbec/ - Aujourd'hui, lors d'un point de presse, l'Alliance syndicale, formée par le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction - International, la CSD Construction, la CSN-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC) et la FTQ-Construction a fait le point sur l'état de la situation des négociations dans l'industrie de la construction.
Le porte-parole de l'Alliance syndicale, Donald Fortin, a d'entrée de jeu mentionné qu'il n'y aurait pas de grèves, si des progrès significatifs sont enregistrés aux tables de négociations. Cependant, il a précisé que les associations patronales, principalement l'Association de la construction du Québec (ACQ) et l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), devront se mettre au travail et négocier plus sérieusement.
Dans le secteur résidentiel, il précise qu'au cours des derniers jours, les négociateurs de l'Alliance syndicale ont présenté à l'APCHQ une nouvelle proposition afin de permettre un règlement dans ce secteur. Mais l'association patronale leur a réservé une fin de non-recevoir. Le cœur du litige demeure donc toujours le maintien d'écarts de salaire importants entre les travailleurs qui œuvrent dans le résidentiel léger et ceux du résidentiel lourd.
Pour ce qui est de la situation dans les secteurs institutionnel/commercial et industriel, M. Fortin dénonce l'ACQ, qui sous prétexte de vouloir augmenter la productivité, maintient des offres qui sabrent dans plusieurs droits acquis par des hommes et des femmes, dont le salaire annuel moyen se situe à 31 000 $ et qui arrivent à peine à travailler six mois par année. Retour à la rémunération à temps et demi pour les heures supplémentaires, aucune amélioration pour le secteur industriel, une mince augmentation de 1 % la première année, aucune offre pour le régime de retraite aux prises avec un déficit de 1,9 $ milliard ; voilà quelques indications de l'offre de l'ACQ.
D'après le syndicaliste, la façon la plus efficace d'accroître la productivité n'est pas de réduire les conditions de travail, mais de mieux organiser le travail, de mieux le planifier, de mieux choisir et de mieux gérer l'utilisation des équipements et des outils, etc.
L'Alliance syndicale estime que les travailleurs de la construction du Québec sont très conscients de la nécessité d'améliorer la performance de leur industrie. Par exemple, dans les derniers mois, ils ont participé activement à l'amélioration des règles de gestion de main-d'œuvre. Ils ont réformé leur régime d'apprentissage. Ils s'inscrivent massivement à des activités de perfectionnement et de recyclage. Bref, ils interviennent là où ça donne vraiment des gains de productivité. Pas surprenant qu'ils aient acquis une réputation d'excellence à travers tout le pays. Selon une étude récente du Centre d'étude des niveaux de vie, le Québec se démarque dans l'industrie de la construction et a de loin la plus haute productivité de toutes les provinces ; soit une valeur de productivité horaire de 39,91$ (117,8 % de la moyenne nationale).
L'Alliance syndicale indique qu'elle est prête à en faire encore plus, mais elle préconise l'amélioration de la productivité par un partenariat entre les employeurs et les travailleurs. Selon le porte-parole syndical, Donald Fortin, "pour être efficaces et durables, les mesures doivent être profitables pour les deux parties. Là-dessus, l'Alliance est prête à faire preuve de beaucoup d'ouverture, mais n'acceptera pas que les travailleurs soient les seuls à faire les frais d'une vision patronale étroite où seul le profit des entreprises est visé."
Les travailleurs de la construction demandent aux employeurs de donner un mandat clair à leurs négociateurs pour conclure et finaliser les ententes qui permettront le renouvellement des quatre conventions collectives. Les quelque 300 représentants syndicaux de toutes les associations syndicales formant l'Alliance syndicale ont d'ailleurs reçu le mandat de communiquer avec les employeurs à travers tout le Québec pour leur passer ce message : l'heure d'un règlement a sonné ! Ils doivent comprendre que comme la loi interdit tout règlement rétroactif dans la construction, plus la conclusion d'ententes retarde, plus les travailleurs sont privés de leurs augmentations. L'Alliance estime que les travailleurs perdent 20 $ millions chaque mois depuis l'expiration des conventions collectives, soit 55 $ par semaine pour chaque travailleur. Il est évident que si l'Alliance syndicale doit recourir à la grève, celle-ci entraînera pour les employeurs un coût supérieur à celui d'un règlement rapide.
La balle est maintenant dans le camp des employeurs. L'Alliance est disponible sept jours sur sept pour chercher des pistes de règlement. Elle estime qu'il est encore possible de trouver un terrain de compromis, mais que le temps est venu de conclure des ententes.
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QUELQUES DONNÉES
Moyenne d'heures travaillées et salaire annuel moyen ---------------------------------------------------- La moyenne des heures travaillées en 2009 par chaque travailleur était de 919 heures. Le salaire annuel moyen d'un travailleur de la construction en 2009 était de 30 982 $. Source : Statistiques annuelles de l'industrie de la construction 2009, Commission de la construction du Québec Activités de perfectionnement et de recyclage --------------------------------------------- - En 2009, plus de 20 000 travailleurs et travailleuses se sont inscrits à des activités de perfectionnement et de recyclage dans le cadre des cours financés par leurs fonds de formation professionnelle. Source : Fonds de formation de l'industrie de la construction et Plan de formation - Résidentiel, 2009
Renseignements: et demande d'entrevues: Nicolas Roussy, Conseil provincial (International), cellulaire: 514-512-3235
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