MONTRÉAL, le 11 août 2022 /CNW Telbec/ - À l'aube des campagnes de vaccination contre la COVID-19 et l'Influenza, l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) constate avec déception l'état de ses négociations avec le gouvernement du Québec. L'entente qui permet, entre autres, la facturation de la distribution des médicaments, la surveillance de la thérapie médicamenteuse et les actes cliniques effectués par les pharmaciens est échue depuis le 31 mars 2022. Les négociations sont dans une impasse malgré les efforts et la bonne foi de l'AQPP qui constate que le gouvernement s'entête à considérer les pharmaciens propriétaires comme des salariés de l'État. Cette semaine, en plus de leur négociation régulière, les pharmaciens ont fait une dernière tentative pour finaliser une entente spécifique sur les tarifs de vaccination, afin de participer activement à la campagne qui débute sous peu, comme le réclament leurs patients. Les négociations ont toutefois achoppé en raison de la persistance du ministère à ne vouloir qu'une entente intérimaire sur les tarifs de vaccination, au détriment des intérêts des pharmaciens et donc de leur capacité à pérenniser cette activité au sein de leurs officines, au bénéfice de leurs patients.
L'inflation évaluée à 8 % en juin 20221 et la pénurie de main-d'œuvre impactent de plein fouet la pharmacie communautaire québécoise. Ces entrepreneurs doivent composer avec les aléas de l'économie en plus de se soucier, en priorité, de la santé de leur patient.
La question fondamentale demeure celle de la rémunération, c'est-à-dire des honoraires des pharmaciens. Les revenus des pharmacies servent d'abord et avant tout à financer les opérations et à investir pour développer les services demandés par la population. Le gouvernement négocie avec les pharmaciens propriétaires comme s'ils étaient des employés de l'État. Contrairement aux hausses de tarifs consentis aux employés du réseau de la santé, les revenus et demandes des pharmaciens visent à couvrir l'augmentation des dépenses d'entreprise et à financer les opérations d'une pharmacie communautaire. Cela ne constitue pas une augmentation de salaire aux pharmaciens. Les pharmaciens propriétaires sont des entrepreneurs qui doivent assumer l'ensemble des frais de leurs entreprises comme les salaires, l'essence pour les livraisons, le chauffage, l'électricité, les loyers, le matériel, etc. Tous ces frais ont été frappés durement par une inflation jamais vue depuis 50 ans. C'est la pérennité des entreprises et le niveau de services pour les patients qui sont en jeu.
Les pharmaciens propriétaires anticipent ce qui s'en vient (nouvelle campagne de vaccination pour la COVID-19 et l'influenza, etc.) et craignent de ne pas être en mesure de livrer les mêmes niveaux de services auxquels la population a eu droit depuis plus de deux ans, faute de ressources et d'investissements adéquats. Rappelons que l'offre de la pharmacie communautaire est un service de santé essentiel, accessible, proche des gens et parfois le seul à des kilomètres à la ronde en région. La pharmacie communautaire en a fait la preuve à maintes reprises au cours des dernières années : c'est la « première, première ligne de soins en santé ».
De plus, les pharmacies communautaires sont un élément essentiel à la réussite du guichet d'accès à la première ligne (GAP) et indispensables pour le Plan santé du ministre Dubé. « Dans les conditions économiques actuelles, les pharmaciens propriétaires devront prendre des décisions difficiles au cours des prochains mois pour maintenir les services à leurs patients et rester en affaires. Le gouvernement doit s'attendre à ce que cette impasse dans les négociations ait un impact sur les services offerts à la population », explique Benoit Morin, président de l'AQPP.
Le gouvernement a pu compter sur le réseau des pharmacies communautaires depuis le début de la pandémie. Des membres importants du gouvernement n'ont cessé de louanger l'implication extraordinaire et indispensable des pharmaciens, les remerciant abondamment sur toutes les tribunes et soulignant au passage le caractère privé de la pharmacie. « Les pharmaciens propriétaires sont déçus que leur contribution au système de santé ne soit pas reconnue. Le gouvernement refuse de soutenir adéquatement cet élément central à la première ligne de soins. Les remerciements ne suffisent plus. Nous sommes navrés de constater que le gouvernement reconnaît seulement la valeur du travail du pharmacien quand cela lui convient. », affirme Benoit Morin.
« J'interpelle le gouvernement et surtout la présidente du Conseil du trésor et le ministre de la Santé et des Services sociaux, afin de trouver une voie de passage qui correspond à l'importance et au rôle central qu'occupe le pharmacien communautaire dans notre système de santé, pour en venir à une entente satisfaisante pour toutes les parties. », conclut M. Morin.
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle regroupe les 2043 pharmaciens propriétaires des 1914 pharmacies du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale. Employant près de 49 000 personnes partout dans la province, la pharmacie communautaire constitue l'un des plus importants employeurs privés du Québec. Plus d'un million de consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui fait du pharmacien l'un des professionnels de la santé les plus disponibles et appréciés au Québec.
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1 https://statistique.quebec.ca/fr/document/indice-prix-consommation-ipc
SOURCE Association québécoise des pharmaciens propriétaires
Marilie Beaulieu-Gravel, Conseillère principale - Affaires publiques et gouvernementales, Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Ligne médias : 438 887-0519, [email protected]
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