Neptune Sécurité doit des centaines de milliers de dollars aux agent-e-s du centre de détention pour migrants de Laval
Neptune Sécurité, le sous-traitant qui gérait le Centre de surveillance de Laval (CSI), a mis en péril le centre de détention et a multiplié les erreurs de paie. Le gouvernement fédéral doit prendre la pleine responsabilité de cette situation.
LAVAL, QC, le 24 mars 2023 /CNW/ - Neptune Sécurité, le sous-traitant du gouvernement fédéral qui gérait le Centre de surveillance de Laval (CSI), doit plus de 300 000 dollars aux agent·e·s qui travaillent au centre de détention pour migrants. Ces travailleuses et travailleurs sont membres de la Section locale 931 du syndicat des Teamsters.
Neptune Sécurité a multiplié les erreurs de paie et refuse à ce jour de les corriger. L'entreprise n'a aussi toujours pas payé les vacances et journées de maladies, en plus d'avoir mis en péril la sécurité du CSI. Le syndicat des Teamsters emploiera tous les moyens légaux à sa disposition pour que les agent·e·s du CSI reçoivent les sommes qui leur sont dues.
« Il est absurde qu'une entreprise aussi louche ait pu obtenir un si important contrat de sécurité du gouvernement fédéral. Les agents du centre de détention, qui ont porté la prison à bout de bras malgré tout, ont grandement souffert des conséquences de cette décision désastreuse. Le gouvernement fédéral doit prendre la pleine responsabilité de cette situation, » a déclaré le président de Teamsters Canada, François Laporte.
Le CSI est un centre de détention où sont envoyées les personnes en attente de déportation et d'autres personnes migrantes arrêtées par l'Agence des services frontaliers du Canada. La gestion du centre a été sous-traitée par le gouvernement fédéral à Neptune Sécurité en juillet 2022 pour une période de trois ans. Or, Neptune s'est fait retirer le contrat sept mois plus tard, après une série de cafouillages.
Près des deux tiers des 125 agent·e·s du CSI étaient touchés par des erreurs qui pouvaient atteindre jusqu'à 1500 $ par mois. Des erreurs concernant le prélèvement des cotisations syndicales ont aussi été observées. Neptune doit également les vacances et les journées de maladies non payées à l'ensemble des employé·e·s, en raison de la perte de son contrat.
Manque d'effectifs au centre de détention
En raison notamment des problèmes de paie, l'entreprise ne parvenait pas à retenir les agent·e·s de sécurité au centre de détention. L'établissement fonctionnait avec seulement la moitié des 250 agent·e·s nécessaires à son bon fonctionnement. Épuisés, ils devaient régulièrement faire des quarts de 16 heures pour pallier les manquements, causant d'importantes périodes de stress pour les employés·e·s, et une menace à la sécurité publique.
Ces problèmes ont également entrainé une pénurie de femmes disponibles pour travailler, elles qui sont essentielles considérant qu'il y a des familles et des femmes seules qui sont détenues.
« Bien qu'Ottawa a annulé d'urgence le contrat donné à Neptune Sécurité, les dommages restent, et le centre de détention n'a toujours pas assez d'agent·e·s pour veiller à son bon fonctionnement. Le fédéral doit complètement revoir ses façons de faire afin de s'assurer qu'une entreprise comme Neptune Sécurité ne reçoit plus jamais de tels contrats, » a ajouté Pierre-André Blanchard, président de la Section locale 931 des Teamsters.
Avec plus de 125 000 membres, Teamsters Canada est le plus important syndicat du secteur privé fédéral. Elle est affiliée à la Fraternité internationale des Teamsters, qui représente plus de 1,2 million de travailleurs en Amérique du Nord.
SOURCE Teamsters Canada
Demandes des médias : Christopher Monette, Directeur des affaires publiques, Teamsters Canada, Cell : 514-226-6002, [email protected]
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