« Je suis très fier de pouvoir présenter pour la première fois aux visiteurs du MAC cette œuvre importante de Cyprien Gaillard, d'autant plus nous sommes le seul Musée en Amérique du Nord qui en détient une édition dans sa collection. C'est une œuvre au contenu extrêmement riche qui peut, et même qui doit, se voir plusieurs fois, pour en saisir toutes les significations », indique John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC.
Nigthlife : une expérience de visite unique
Le public peut s'attendre à une expérience muséale particulièrement différente et inusitée. Muni de lunettes 3D, le visiteur vit d'abord un voyage psychédélique en visionnant des images léchées époustouflantes sur une musique reggae du musicien Alton Ellis, l'une des voix les plus expressives de l'histoire de la musique jamaïcaine. Le chanteur interprète en boucle deux versions d'une chanson intitulée Blackman's World, dont le refrain résigné « I was born a loser » est transformé pour proclamer « I was born a winner ».
Au fil des visionnements, le visiteur est appelé à découvrir de nouvelles couches d'interprétation, puisque les images montrées connotent toutes des événements historiques ou sociaux et portent une réflexion sur le lien entre l'homme et son environnement naturel. La puissance de cette œuvre immersive repose entre autres sur sa capacité à relier Histoire et Nature, en nous repositionnant dans nos rapports de pouvoir face à ces deux éléments.
« Un ballet sans humains »
Nightlife est un film réalisé à partir des vestiges de l'histoire coloniale visibles dans le paysage contemporain et est composé en quatre actes. Le fil narratif, poétique et historique, débute au pied de la sculpture Le Penseur, d'Auguste Rodin, conservée au Cleveland Museum of Art, pièce qui fut partiellement détruite lors de l'attentat à l'explosif orchestré en 1970 par un groupe politique protestataire connu sous le nom de Weather Underground. La caméra nous transporte ensuite dans une danse nocturne singulière, celle de la végétation luxuriante de Los Angeles -- composée de plantes exotiques importées dans la ville à l'occasion des Jeux olympiques de 1932. Une lente et éblouissante ascension structure le troisième segment du film : grâce à l'usage d'un drone, l'artiste nous offre un point de vue inédit sur un événement de pyrotechnie organisé au stade olympique de Berlin, hôte des Jeux de 1936. La descente de la caméra se conclut auprès d'un chêne aujourd'hui mature, reçu par Jesse Owens aux Jeux de Berlin et planté au lycée à Cleveland où le célèbre athlète américain et médaillé olympique s'est entraîné.
« Depuis mon adolescence, je rêve de chorégraphier un ballet sans humains », a auparavant commenté Cyprien Gaillard à propos de Nightlife. La démarche de l'artiste repose sur une archéologie visuelle basée sur l'érosion des formes physiques, du sens social et du regard historique. Profondément intéressé par la ruine, il œuvre sur le caractère récurrent du temps, sur l'héritage et sur l'avenir de l'architecture.
L'exposition est présentée dans le cadre de la série Tableau* d'une exposition.
Biographie
Né à Paris, Cyprien Gaillard vit et travaille à Berlin. Lauréat de plusieurs prix prestigieux, dont le prix Marcel-Duchamp en 2010, il est l'un des artistes marquants de sa génération. Son travail a fait l'objet d'expositions solo dans plusieurs institutions de renommées internationales, notamment au Hammer Museum (Los Angeles), au MoMA PS1 (New York), à la Fondazione Nicola Trussardi (Milan), au Centre Georges Pompidou (Paris), à la Kunsthalle Basel (Basel), au Schinkel Pavillon, (Berlin) et au Museum für Moderne Kunst, Zollamt, Frankfurt am Main.
Commissariat
L'exposition est commissariée par Marie-Eve Beaupré, conservatrice de la collection du MAC.
Gratuit pour les membres du MAC
Les visiteurs peuvent devenir membres du Musée au tarif de 80 $ pour 4 ans. L'accès aux expositions est gratuit et illimité pour les membres.
https://macm.org/renseignements/membres/
Photo
Cyprien Gaillard, Nightlife, 2015
Vue d'installation, Gladstone Gallery, New York. Collection Musée d'art contemporain de Montréal.
Photo : avec l'aimable permission de l'artiste et de la Gladstone Gallery, New York et Bruxelles
Remerciements
Le Musée d'art contemporain de Montréal (MAC) est une société d'État subventionnée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et il bénéficie de la participation financière du gouvernement du Canada et du Conseil des arts du Canada.
Musée d'art contemporain de Montréal
Situé au cœur du Quartier des spectacles, le Musée d'art contemporain de Montréal fait vibrer l'art actuel au centre de la vie montréalaise et québécoise. Lieu vivant, le MAC assure, depuis plus de cinquante ans, la rencontre entre les artistes locaux et internationaux, leurs œuvres et un public toujours plus vaste ; lieu de découvertes, le Musée propose aux visiteurs des expériences sans cesse renouvelées, souvent inattendues et saisissantes. Le MAC présente des expositions temporaires consacrées à des artistes actuels - pertinents et marquants - qui sont des témoins privilégiés de notre société, de même que des expositions d'œuvres puisées dans la riche collection permanente qu'abrite l'institution. Ici, toutes les formes d'expression sont possibles : œuvres numériques et sonores, installations, peintures, sculptures, œuvres immatérielles et autres. Offrant un éventail d'activités éducatives qui familiarisent le grand public avec l'art contemporain, le MAC est aussi l'instigateur de performances artistiques uniques et d'événements festifs. Voilà une fenêtre ouverte sur mille expressions d'avant-garde qui font rayonner l'art dans la ville et dans le monde. www.macm.org
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SOURCE Musée d'art contemporain de Montréal
Roxane Dumas-Noël, Responsable des relations publiques, T. 514 944-4472, [email protected]
Liens connexes
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