OTTAWA, ON, le 14 juin 2021 /CNW/ - La langue est au cœur de l'identité culturelle; elle détermine qui nous sommes et comment nous pensons. Lorsque nous parlons nos langues, nous racontons nos histoires, transmettons des connaissances et créons des liens durables qui traversent les générations. Dans le cadre de la Loi sur les langues autochtones, le Bureau du commissaire aux langues autochtones aidera les peuples autochtones à assurer la croissance et la prospérité de leurs langues afin qu'elles puissent être partagées et parlées pendant de nombreuses années.
Aujourd'hui, l'honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien, a annoncé les premières nominations au nouveau Bureau du commissaire aux langues autochtones, soit :
- Ronald E. Ignace, commissaire
- Robert Watt, directeur
- Georgina Liberty, directrice
- Joan Greyeyes, directrice
Le commissaire et les directeurs ont été choisis à la suite d'un processus de sélection ouvert, transparent et fondé sur le mérite. Le gouvernement du Canada a veillé à ce que le comité de sélection comprenne des représentants des Premières Nations, des Inuits et des Métis, qui ont évalué et identifié des personnes hautement qualifiées en vue de leur nomination par le ministre.
Le commissaire et les directeurs ont été choisis pour leur connaissance et leur compréhension des communautés, des cultures et des langues autochtones, notamment leur compréhension de la vitalité des langues et des menaces qui pèsent sur elles, et pour leur capacité à représenter les intérêts des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ils possèdent des atouts uniques qui serviront les intérêts, les besoins actuels et l'orientation future du Bureau. Collectivement, leurs connaissances, leur expertise et leur leadership permettront de faire avancer la cause des langues autochtones.
Des séances d'échange avec le public au sujet de la Loi sur les langues autochtones et des consultations récentes avec divers gouvernements et autres instances dirigeantes autochtones ainsi que de multiples organisations autochtones ont permis de confirmer le rôle et les responsabilités du commissaire et des directeurs et de guider le processus de sélection. Le Bureau fonctionnera de manière indépendante du gouvernement du Canada et soutiendra les peuples autochtones dans leurs efforts visant à se réapproprier, à revitaliser, à maintenir et à renforcer leurs langues; il sensibilisera le public aux langues autochtones; il entreprendra des recherches sur l'octroi de financement et l'usage des langues autochtones au Canada; il fournira des services de règlement des différends adaptés à la culture et examinera les plaintes.
Citations
« C'est avec grand plaisir que je félicite le commissaire Ronald E. Ignace, le directeur Robert Watt, les directrices Georgina Liberty et Joan Greyeyes, pour leur nomination au tout premier Bureau du commissaire aux langues autochtones. Je suis convaincu qu'ils joueront un rôle clé dans la promotion des langues autochtones et le soutien des efforts et des aspirations des peuples autochtones, ce qui favorisera l'épanouissement et la croissance de ces langues. »
- L'honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien
« Aujourd'hui, avec les premières nominations au Bureau du commissaire aux langues autochtones, nous franchissons une étape importante dans la protection des langues autochtones. La protection, la revitalisation et la promotion des langues des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont essentielles à une identité culturelle personnelle sûre. Je tiens à féliciter personnellement le commissaire Ronald E. Ignace, le directeur Robert Watt, et les directrices Georgina Liberty et Joan Greyeyes. De concert avec le gouvernement du Canada et le Bureau du commissaire, nous continuerons à répondre aux appels à l'action et aux appels à la justice. »
- L'honorable Carolyn Bennett, ministre des Relations Couronne-Autochtones
« Je tiens à féliciter les nouvelles personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones : le commissaire Ronald E. Ignace, le directeur Robert Watt, et les directrices Georgina Liberty et Joan Greyeyes. Les langues autochtones font partie intégrante de la réconciliation, et les membres du Bureau veilleront à ce que toutes les langues autochtones soient protégées et soutenues. »
- L'honorable Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones.
« Le gouvernement du Canada, en collaboration avec ses partenaires, continuera de soutenir les communautés autochtones partout au Canada et dans le Nord pour protéger, défendre et renforcer les langues et les cultures autochtones. Je me réjouis des nominations du commissaire Ronald E. Ignace, du directeur Robert Watt et des directrices Georgina Liberty et Joan Greyeyes au tout premier Bureau du commissaire aux langues autochtones. »
- L'honorable Dan Vandal, ministre des Affaires du Nord
« Nous célébrons ce jour où nous donnons un nouveau souffle à toutes nos langues autochtones pour l'avenir. Nos langues ne seront plus dans l'ombre des autres langues ici, sur notre territoire. Puissions-nous toujours rendre hommage à nos langues autochtones. »
- Ronald E. Ignace, commissaire
« Toutes les langues sur cette Terre sont uniques et précieuses. Accueillons cette diversité à bras ouverts. »
- Robert Watt, directeur
« C'est un honneur pour moi d'avoir été choisie pour préserver, revitaliser et renforcer notre langue michif. Je suis aussi honorée de siéger en compagnie de mes collègues et partenaires autochtones. »
- Georgina Liberty, directrice
« J'ai hâte de contribuer à garder bien vivantes les langues des Premiers Peuples. »
- Joan Greyeyes, directrice
« La langue, c'est la vie. Elle est au cœur de nos identités et de nos cultures. Nos langues doivent être des langues vivantes, issues de nos terres, exprimant nos histoires de création et parlées dans nos cérémonies et notre quotidien. La revitalisation des langues renforce la santé, le bien-être et la réussite en général et est fondamentale pour l'autodétermination des Premières Nations. Je salue le commissaire Ron Ignace pour le leadership dont il a fait preuve pendant de nombreuses années afin de revitaliser et de se réapproprier les langues des Premières Nations, ainsi que pour son travail en vue de l'adoption d'une loi fédérale révolutionnaire. Je salue les réalisations à ce jour des directeurs nouvellement nommés qui appuieront le commissaire Ignace. J'ai hâte de voir tous les efforts déployés en vue de la mise en œuvre complète de la Loi sur les langues autochtones. Ce que je souhaite le plus, c'est d'entendre nos anciens murmurer à l'oreille de nos jeunes les histoires de nos ancêtres, dans nos langues. »
- Perry Bellegarde, Chef national, Assemblée des Premières Nations
« Je me réjouis de l'annonce faite aujourd'hui concernant la nomination du commissaire et des directeurs aux langues autochtones ainsi que de la création de ce bureau indépendant chargé de soutenir les Inuits par la recherche et la surveillance, des services de règlement des différends et des conseils d'experts au sujet de la suffisance du financement, ainsi que par d'autres mécanismes, pour assurer la protection, la revitalisation, le maintien et la promotion de l'inuktut. »
- Natan Obed, président, Inuit Tapiriit Kanatami
« La nomination des premiers commissaire et directeurs aux langues autochtones survient à un moment crucial pour les langues autochtones au Canada. Le michif, la langue nationale de la Nation métisse, est gravement menacé, et toutes les autres langues parlées par les citoyens de la Nation métisse sont également en danger. La Nation métisse est heureuse que cet important nouveau bureau soit dirigé par un commissaire et des directeurs qui comprennent l'urgence de protéger et de revitaliser les langues autochtones, et qui apportent l'expertise, l'expérience et l'engagement personnel nécessaires à ce travail essentiel. »
- Clément Chartier, président, Ralliement national des Métis
Les faits en bref
La Loi sur les langues autochtones a reçu la sanction royale le 21 juin 2019. La création du Bureau et la nomination du commissaire et des directeurs font partie de la mise en œuvre de la Loi.
Le commissaire, soutenu par les directeurs, se fera le champion des langues autochtones et dirigera le Bureau de manière indépendante du gouvernement du Canada.
Le commissaire et les directeurs travailleront avec les peuples autochtones et leurs gouvernements respectifs; d'autres instances dirigeantes, communautés et organisations autochtones; les gouvernements du Canada, des provinces et des territoires; et toute la population canadienne pour soutenir le travail autodéterminé des peuples autochtones en vue de se réapproprier, de revitaliser, de maintenir et de renforcer les langues des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones affirme le droit de tous les peuples autochtones « de revivifier, d'utiliser, de développer et de transmettre aux générations futures » leurs langues. L'article 13 de la Déclaration appelle les États à prendre des « mesures efficaces » pour protéger ce droit.
L'appel à l'action numéro 15 de la Commission de vérité et de réconciliation demande au gouvernement fédéral de « nommer, à la suite de consultations avec les groupes autochtones, un commissaire aux langues autochtones. Plus précisément, nous demandons que ce commissaire soit chargé de contribuer à la promotion des langues autochtones et de présenter des comptes rendus sur l'efficacité du financement fédéral destiné aux initiatives liées aux langues autochtones. »
En 2020, le gouvernement du Canada a organisé une série de consultations virtuelles avec les peuples autochtones d'un bout à l'autre du pays au sujet de la nomination du commissaire et des directeurs des langues autochtones et de l'élaboration conjointe d'un modèle de financement des langues autochtones.
Produits connexes
Document d'information - Bureau du commissaire aux langues autochtones
Ronald E. Ignace, commissaire
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Stsmél̓qen, Ronald E. Ignace, est membre de la Nation Secwepemc dans la région intérieure de la Colombie-Britannique. Il a été le chef élu de la bande indienne de Skeetchestn pendant plus de 30 ans, depuis le début des années 1980. Il a aussi présidé le Shuswap Nation Tribal Council ainsi que sa société culturelle, où il a mis sur pied un vaste programme de recherche et de réappropriation de la langue et de la culture secwepemc, comprenant notamment un programme novateur avec l'Université Simon Fraser. Il est titulaire d'un baccalauréat et d'une maîtrise en sociologie de l'Université de la Colombie-Britannique, et a obtenu un doctorat en anthropologie de l'Université Simon Fraser en 2008 grâce à une thèse sur l'histoire orale secwepemc. Il a corédigé de nombreux articles et chapitres de livres sur l'histoire, l'ethnobotanique, la langue et la culture secwepemc, notamment l'œuvre mémorable Secwepemc People, Land and Laws: Yerí7 re stsq̓ey̓s-kucw, qui présente 10 000 ans d'histoire secwepemc. De 2003 à 2005, il a présidé le Groupe de travail ministériel sur les langues et les cultures autochtones, et de 2016 à 2021, il a coprésidé le Comité des Chefs sur les langues de l'Assemblée des Premières Nations, où il a joué un rôle fondamental dans l'élaboration du projet de loi C-91, la Loi sur les langues autochtones. Élevé par ses arrière-grands-parents, Sulyen et Edward Eneas, et malgré le fait qu'il a été envoyé au pensionnat autochtone de Kamloops pendant plusieurs années quand il était enfant, Ron parle couramment le secwepemctsin et met en pratique depuis plus de 60 ans les habiletés traditionnelles secwepemc axées sur la terre. Ron et sa femme Marianne Ignace ont reçu en 2019 le Prix du Gouverneur général pour l'innovation en hommage à leurs décennies de recherche collaborative avec les Autochtones et leurs communautés. |
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Robert Watt, directeur
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Depuis le début de sa carrière, Robert Watt participe à la promotion, à la protection et à la préservation de l'inuktitut. Il a organisé et animé des ateliers de terminologie; il a créé des bases de données pour les traducteurs et les interprètes; et il a personnellement contribué à l'élaboration et à l'enseignement du programme de traducteur et d'interprète pour l'éducation des adultes. Sa vision est façonnée par sa détermination et son héritage inuit, au Kativik School Board Adult Education Department.
En tant que président élu de l'Institut Culturel Avataq de 1998 à 2001, Robert a co-créé et mis sur pied la production commerciale et la mise en marché des cinq mélanges de tisane Avataq. Il a veillé à ce que tous les profits soient consacrés à la protection et à la préservation de la langue et de la culture inuites.
Robert a aussi animé le tout premier rassemblement national d'interprètes de chant guttural inuit, organisé par l'Institut Culturel Avataq. Cet événement a ouvert la voie pour que le gouvernement du Québec accorde au chant guttural un statut spécial au titre du patrimoine culturel.
Codirecteur de la Sous-commission des Inuits de la Commission de vérité et réconciliation, il a visité de nombreuses communautés canadiennes et recueilli les déclarations de près de 800 survivants des pensionnats et de traumatismes intergénérationnels. En entendant les blessures et les espoirs racontés dans ces témoignages, Robert a davantage pris conscience de son propre héritage et de sa propre identité.
Plus récemment, Robert a été président et commissaire de Kativik Ilisarniliriniq, une commission scolaire créée en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Dans ce rôle, il a soutenu activement des initiatives favorisant la protection, le renforcement et le développement de l'inuktitut par des programmes éducatifs ancrés dans l'identité et la vision du monde des Inuits. |
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Georgina Liberty, directrice
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Georgina Liberty a consacré sa vie à préserver, à protéger et à nourrir son identité et son esprit métis. À l'adolescence, elle a travaillé comme chercheuse pour la Manitoba Metis Federation afin de retrouver les certificats fonciers des Métis. Elle est membre active de la Manitoba Metis Federation depuis 1969 et est actuellement directrice de Metis Nation 2020 - Metis 150 pour le Ralliement national des Métis, qui a souligné le 150e anniversaire du Manitoba et le rôle historique qu'a joué Louis Riel dans l'entrée du Manitoba au sein de la Confédération.
Ce poste lui a permis de se consacrer à sa passion : faire connaitre l'histoire du peuple métis et son rôle important dans le développement du Manitoba et sa relation avec le Canada.
L'expérience professionnelle diversifiée de Georgina comprend l'embauche et la mobilisation de Métis, de personnes des Premières Nations et d'Inuits afin de miser sur leurs forces et de favoriser les possibilités d'affaires, de leadership et de gouvernance.
Georgina compte de nombreuses années d'expérience dans le domaine de la gouvernance et des politiques, et a acquis un flair politique en travaillant pour le gouvernement métis à la Manitoba Metis Federation depuis plus de 20 ans, ainsi qu'avec d'autres organisations autochtones.
Georgina croit que le talent qu'elle a pour rassembler les autres lui a valu les merveilleuses relations qu'elle entretient aujourd'hui avec la communauté.
Elle croit que son désir de préserver, de protéger et de renforcer les identités des peuples autochtones est le fil conducteur qui relie tous les Autochtones dans une lutte pour faire reconnaître, protéger et respecter leurs droits.
L'expérience qu'elle a vécue en tant que Métisse dans l'Ouest du Canada et le rôle de dirigeant que son père a joué dans la communauté sont à l'origine de son incroyable expérience de vie et de ses antécédents professionnels enrichissants. Elle tire sa force de sa fière famille métisse et de ses quatre magnifiques petits-enfants. |
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Joan Greyeyes, directrice
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Joan Greyeyes est membre de la Nation crie de Muskeg Lake dans le territoire visé par le Traité no 6 en Saskatchewan. Joan a obtenu un baccalauréat en éducation, un diplôme d'études supérieures en administration de l'éducation ainsi qu'une maîtrise en éducation de l'Université de la Saskatchewan. Son expérience en tant que cadre supérieure et ses vastes connaissances des relations avec les organisations, les gouvernements et les Autochtones au niveau postsecondaire ont contribué à son engagement envers l'éducation autochtone. Elle met à profit de vastes connaissances acquises alors qu'elle était présidente du Saskatchewan Indian Institute of Technologies et conseillère spéciale du président sur les initiatives autochtones à l'Université de la Saskatchewan. Elle a négocié avec le gouvernement de la Saskatchewan l'adoption de la première loi au Canada (la Saskatchewan Indian Institute of Technology Act) qui reconnaît un établissement des Premières Nations comme établissement d'études postsecondaires. En collaboration avec SaskTel, Joan a créé un centre d'appels pour assurer une couverture en langues autochtonesen Saskatchewan. Les récents travaux de Joan avec l'Université de la Saskatchewan étaient axés sur la préservation et la revitalisation des langues autochtones. Elle a mis sur pied des programmes et fait des présentations à l'échelle internationale sur divers aspects de la revitalisation des langues autochtones. Son expertise de la négociation avec des institutions et les gouvernements fédéral et provincial pour le compte des Premières Nations l'a aidée à soutenir les efforts des peuples autochtones pour se réapproprier, revitaliser, maintenir et renforcer leurs langues. |
Liens connexes
Loi sur les langues autochtones
Gouverneur en conseil - Possibilité de nomination - Commissaire aux langues autochtones et directeurs Gouverneur en conseil - Commissaire et directeur, Bureau du commissaire aux langues autochtones (njoyn.com)
SOURCE Patrimoine canadien
(médias seulement), veuillez communiquer avec : Camille Gagné-Raynauld, Attachée de presse, Cabinet du ministre du Patrimoine canadien, [email protected]; Relations avec les médias, Patrimoine canadien, 819-994-9101, 1-866-569-6155, [email protected]
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