Nouveau pont Champlain en PPP - Pourquoi Payer Plus?
MONTRÉAL, le 15 janv. 2014 /CNW Telbec/ - Aujourd'hui en conférence de presse le ministre fédéral de l'Infrastructure, Denis Lebel, a refusé de préciser le coût estimé du nouveau Pont Champlain, mais précisa que le pont sera réalisé en partenariat public-privé (PPP). Le modèle PPP, au Canada et ailleurs, n'a jamais réussi à démontrer sa supériorité au modèle public. Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) dénonce le choix du modèle PPP imposé par le gouvernement Harper et demande à celui-ci de revenir à un modèle public qui sera plus transparent et qui coûtera moins cher.
« Quels sont donc les avantages économiques de procéder de cette façon? Combien allons-nous économiser avec ce modèle? Ni le ministre Lebel, ni personne d'autre au gouvernement ne peut répondre puisqu'ils n'ont pas pris la peine de l'étudier sérieusement. Les contribuables vont donc se lancer dans une autre aventure PPP sans même savoir pourquoi ils choisissent ce modèle, ce qui est scandaleux en soi », a expliqué Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec.
« L'expérience des PPP au Québec a pourtant été désastreuse. Selon le chercheur Pierre J. Hamel de l'INRS, on apprenait récemment que le Centre hospitalier de l'université de Montréal (CHUM) construit en PPP pourrait coûter le double. Les haltes routières en PPP furent également un fiasco : l'entreprise Aires de service Québec s'est placée sous la protection de la loi sur les faillites en décembre 2012 suite à une mésentente sur le contrat PPP. Dans le secteur municipal, les centres sportifs construits en PPP à Châteauguay et à Sherbrooke ont connu de nombreux problèmes et coûtent beaucoup trop chers aux citoyens », a rappelé Pierre-Guy Sylvestre, économiste au SCFP.
Pour les ponts des autoroutes A-25 et A-30, le gouvernement a laissé les entreprises privées placer des péages afin de se financer. Les responsables de l'époque se vantaient de retirer une partie des revenus des péages. Par contre, ils n'ont jamais pu expliquer pourquoi ils partageaient ces profits avec une entreprise privée, alors que le risque de perdre de l'argent (soit qu'il n'y ait pas assez de trafic sur le pont) était nul.
« Il n'y a aucune justification économique de procéder en PPP pour le pont Champlain, Ottawa devrait assumer ses responsabilités et payer en entièreté ce pont qui est de responsabilité fédérale », d'ajouter la présidente du SCFP-Québec.
Comptant plus de 111 000 membres au Québec, le SCFP est présent dans 10 secteurs d'activité, soit les affaires sociales, les communications, l'éducation, les universités, l'énergie, les municipalités, les sociétés d'État et organismes publics, les transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.
SOURCE : Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ)
Pierre-Guy Sylvestre, Économiste au SCFP 514 462-6787
Lisa Djevahirdjian, Information SCFP, cell. 514 831-3815
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