TORONTO, le 5 mai 2021 /CNW/ - Faisant fond sur un projet de recherche de longue haleine consacré à l'avenir du travail, mené par le Forum des politiques publiques (FPP) et le Diversity Institute avec le soutien du Centre des Compétences futures, la nouvelle série Compétences dans un monde postpandémique aborde des questions clés auxquelles sont confrontés les décideurs, les employeurs, les fournisseurs de formation et les travailleurs, dans un effort collectif pour aborder de front les compétences, la formation et le recyclage professionnel de l'avenir dans un monde postpandémique. Le premier rapport de cette série, publié aujourd'hui, analyse la polarisation croissante des emplois observée au Canada entre 1989 et 2019 et met en évidence une augmentation constante des emplois hautement qualifiés, ainsi qu'un recul des emplois moyennement qualifiés à l'échelle nationale. Il démontre également que les femmes prennent le dessus dans les emplois hautement qualifiés, tandis que les jeunes et les immigrants occupent plus souvent des emplois peu qualifiés, d'où des inégalités d'accès au marché du travail et d'importants écarts de salaire.
Principaux constats du rapport La polarisation de l'emploi au Canada :
- Le Canada a enregistré une augmentation de 7,5 points de pourcentage des professions hautement qualifiées et une baisse des emplois peu et moyennement qualifiés. Ces changements varient d'une province à l'autre.
- Au cours des trois décennies depuis 1989, la part des emplois moyennement qualifiés est passée de 58,5 % à 52,6 % au Canada. Contrairement à la majorité des autres pays de l'OCDE, la part des emplois peu qualifiés n'a pas augmenté : elle a baissé de 1,6 point de pourcentage.
- Les Canadiennes et les Canadiens qui occupent un emploi hautement qualifié gagnent presque quatre fois plus que ceux qui occupent un emploi peu qualifié.
- Avant la pandémie, la proportion des femmes occupant un emploi hautement qualifié (37,7 %) avait légèrement dépassé celle des hommes qui exercent un emploi hautement qualifié (36,6 %).
- La pandémie a exacerbé la division du marché du travail au regard des titres et des compétences. Il existe une relation claire entre la capacité de télétravailler et l'industrie et le niveau de scolarité d'une personne. Bien que 40 % des travailleurs canadiens puissent travailler à distance, ce pourcentage varie entre 25 %, pour les personnes qui détiennent un diplôme de niveau secondaire, et 60 % pour celles qui ont un baccalauréat, ou un diplôme de niveau supérieur.
Recommandations :
Sean Speer, coauteur du rapport, boursier de la Banque Scotia en compétitivité stratégique au Forum des politiques publiques et professeur adjoint à la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l'Université de Toronto, et Sosina Bezu, membre de l'équipe du Diversity Institute à l'Université Ryerson, sont les auteurs de ce rapport. Ils recommandent aux décideurs de réfléchir à la façon dont ils pourraient créer une nouvelle génération d'emplois pour la classe moyenne, un exercice qui devrait rapprocher les emplois peu qualifiés actuels des emplois moyennement qualifiés.
Voici quelques-unes des actions recommandées :
- Soutenir les technologies d'amélioration de la productivité
- Investir dans les compétences numériques
- Moderniser les normes du marché du travail pour refléter des formes de travail nouvelles et émergentes et hausser le niveau des travailleurs peu qualifiés
- Travailler sur la reconnaissance des titres de compétences étrangers et réformer la réglementation du travail pour s'attaquer aux obstacles comme la discrimination
- Offrir davantage de services de garde d'enfants pour les parents qui travaillent, ce qui pourrait faire une énorme différence
- Accroître l'enseignement professionnel et la microcertification pour aider les travailleurs occupant des emplois peu qualifiés à s'adapter aux demandes changeantes du marché du travail
- Approfondir l'étude de la polarisation des emplois, en s'intéressant plus particulièrement aux répercussions sur les groupes sous-représentés comme les travailleurs noirs, autochtones, racisés et immigrants
Citations :
« La pandémie de COVID-19 a eu d'énormes répercussions sur tous les Canadiens, principalement les travailleurs à faible salaire, les jeunes, les travailleurs racisés, les personnes handicapées et les femmes. Notre gouvernement va s'assurer que la relance économique du Canada soit inclusive pour tous. Nous aiderons à combler les écarts en emplois qualifiés en créant 215 000 nouvelles possibilités d'emploi et d'acquisition de compétences liées à l'emploi pour les jeunes Canadiens et en faisant des investissements pour les femmes dans des secteurs tels que les emplois à faible revenu, les métiers qualifiés, l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. »
- La ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough
« Cette étude révèle le problème de la polarisation des emplois au Canada, lequel s'est accentué sous l'effet de la pandémie. Ces changements touchent beaucoup plus certains groupes et secteurs que d'autres. Les constats formulés dans ce rapport contribueront à mettre en lumière ces écarts et souligneront la nécessité d'élaborer un éventail complet de stratégies et de politiques en matière de compétences pour garantir une relance inclusive. »
- Pedro Barata, directeur exécutif du Centre des Compétences futures
« Il est nécessaire de garantir un accès équitable aux compétences et à la formation pour combler les écarts engendrés par la polarisation croissante des emplois et favoriser la croissance économique dans l'optique de reconstruire en mieux. La pandémie a eu des répercussions négatives disproportionnées sur les groupes sous-représentés en ce qui concerne l'accès à l'emploi, les compétences et la formation. Il est encourageant de constater que Statistique Canada pourrait élargir sa collecte de données afin d'améliorer la compréhension des différentes façons dont la polarisation touche les personnes racisées, les Autochtones, les personnes handicapées et les jeunes travailleurs au Canada. »
- Wendy Cukier, directrice du Diversity Institute à l'Université Ryerson et directrice de recherche universitaire au Centre des Compétences futures
« Ce rapport a pour but d'analyser en profondeur la polarisation continue des emplois et d'attirer l'attention des décideurs sur cette tendance afin qu'ils prennent en compte ses causes et ses effets dans le cadre d'une stratégie des compétences dans un monde postpandémique. »
- Sean Speer, coauteur du rapport, boursier de la Banque Scotia en compétitivité stratégique au Forum des politiques publiques et professeur adjoint à la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l'Université de Toronto.
« Le déclin des emplois moyennement qualifiés est un problème qui doit faire l'objet de plus amples discussions et recherches dans l'optique de mieux comprendre la polarisation des emplois, y compris les causes, les effets et les différences entre les provinces, les secteurs et les travailleurs. Ce rapport livre une analyse importante qui, nous l'espérons, ouvrira le débat sur la façon dont on pourrait atténuer les effets économiques et sociaux plus néfastes de la "disparition de la classe moyenne". »
- Sosina Bezu, coauteure du rapport, associée de recherche principale du Diversity Institute à l'Université Ryerson
À propos du Centre des Compétences futures
Le Centre des compétences futures est un centre de recherche avant-gardiste consacré à la recherche et à la collaboration en vue de préparer les Canadiens à réussir sur le plan professionnel et à satisfaire aux besoins émergents des employeurs. En tant que groupe pancanadien, le CCF réunit des experts et des organismes de tous les secteurs pour trouver, évaluer et partager des approches novatrices afin de perfectionner les compétences nécessaires à la prospérité et à l'inclusion. Le CCF participe directement à l'innovation en investissant dans des projets pilotes et des travaux de recherche universitaire sur l'avenir du travail et les compétences de demain au Canada. Le Centre des Compétences futures est financé par le programme Compétences futures du gouvernement du Canada.
À propos du Diversity Institute de la Ted Rogers School of Management à l'Université Ryerson
Le Diversity Institute mène et coordonne des travaux de recherche pluridisciplinaires et pluri-intervenants afin de mettre au point des stratégies concrètes visant à promouvoir les compétences et les possibilités d'emploi des femmes, des personnes racisées, des nouveaux arrivants, des Autochtones et des personnes handicapées, entre autres. Le Diversity Institute héberge des programmes exclusifs comme ADaPT (Advanced Digital and Professional Training Program), mais aussi le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat visant à construire un écosystème d'innovation inclusif.
À propos du FPP
Bonnes politiques. Meilleur Canada. Le Forum des politiques publiques (FPP) rassemble différentes parties prenantes au processus d'élaboration des politiques. Il leur offre une tribune pour examiner les questions et apporter de nouveaux points de vue et de nouvelles idées dans des débats cruciaux sur les politiques. Nous croyons que l'élaboration de bonnes politiques est essentielle à la création d'un Canada meilleur - un pays cohésif, prospère et sûr. Nous contribuons en :
- réalisant des recherches sur des questions cruciales
- stimulant des dialogues sincères sur nos sujets de recherche
- célébrant le travail de leaders exceptionnels
Le FPP est un organisme de bienfaisance indépendant et non partisan qui compte parmi ses membres différents organismes privés, publics et sans but lucratif.
SOURCE Institut sur la Diversité de l’Université Ryerson
Kathleen Powderley, Responsible Communications, [email protected] 416-803-5597
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