Nouveau sondage de l'Observatoire des tout-petits - LE LOGEMENT : UNE SOURCE DE STRESS POUR PRÈS D'UN PARENT DE TOUT-PETITS SUR TROIS
MONTRÉAL, le 29 juin 2022 /CNW Telbec/ - À l'aube du 1er juillet, l'Observatoire des tout-petits (OTP) dévoile aujourd'hui les données d'un sondage réalisé par Léger, qui révèle les besoins des parents d'enfants de 0 à 5 ans en matière de logement.
Alors que la crise du logement touche toutes les régions du Québec, près d'un parent sondé sur trois (30 %) affirme que son niveau de stress en lien avec sa situation d'habitation actuelle est élevé. Cette proportion est encore plus grande chez les locataires (47 %), les familles monoparentales (55 %), les ménages avec un revenu de moins de 40 000 $ (46 %), les familles immigrantes (44 %) et les résidents de la grande région de Montréal (34 %).
De plus, parmi les éléments stressants vécus dans la dernière année chez les parents de tout-petits, la hausse des coûts liée à l'inflation a été nommée par presque 8 parents sur 10 (79 %). Encore plus inquiétant, 36 % d'entre eux étaient stressés de boucler les fins de mois et de payer leurs factures. Cette proportion grimpe à 57 % chez les parents locataires.
Les résultats indiquent que les parents locataires sont presque deux fois plus nombreux à vivre un stress élevé en lien avec leur situation d'habitation (47 %) que les parents propriétaires (25 %).
D'ailleurs, 3 parents locataires sur 5 (60 %) doivent changer leurs habitudes pour arriver à payer leur loyer. Par exemple :
- 39 % doivent limiter les activités qu'ils font avec leurs enfants;
- 25 % doivent réduire les dépenses vestimentaires de leur famille;
- 19 % doivent réduire la quantité des aliments achetés à l'épicerie.
La proportion de parents locataires qui ont dû changer leurs habitudes grimpe à 76 % chez les familles monoparentales.
« Ce nouveau sondage démontre clairement que les parents de tout-petits sont préoccupés par leur situation de logement. Or, on sait que l'accumulation des sources de stress peut rendre les parents moins disposés à bien répondre aux besoins de leur enfant. Aussi, on remarque que les tout-petits qui habitent dans un logement trop cher pour leurs parents ont souvent un plus petit poids que les autres enfants du même âge. Ceci s'explique par le fait que lorsqu'un logement est trop cher, les parents ont alors moins d'argent à consacrer aux besoins de base, comme l'alimentation. Ainsi, il est essentiel de se questionner collectivement sur les meilleures pistes de solution à mettre en œuvre afin de soutenir concrètement ces familles sous pression », souligne Fannie Dagenais, directrice de l'Observatoire des tout-petits.
Pour les parents de tout-petits, le plus grand défi demeure l'accès à une habitation à coût abordable, c'est-à-dire un logement qui coûte moins de 30 % du revenu avant impôt du ménage. Selon les parents, la problématique se serait exacerbée depuis le début de la pandémie :
- Plus de 3 parents sur 5 (61 %) affirment que l'accès à une habitation à coût abordable comporte personnellement plus de défis aujourd'hui qu'avant la pandémie, une proportion qui grimpe à 72 % chez les parents locataires.
- 41 % des parents affirment que l'accès à une habitation de taille suffisante comporte aussi plus de défis qu'avant la crise sanitaire.
« La littérature nous indique qu'il est possible d'agir pour favoriser l'accès des familles à des logements abordables et de qualité, par exemple en assurant un meilleur contrôle des hausses de loyers et en favorisant l'accessibilité aux logements sociaux. À titre de comparaison, le Québec, qui a une population comparable à celle de l'Autriche, compte près de 160 000 logements sociaux et communautaires, alors que l'Autriche en compte 900 000. La ville de Vienne en Autriche est d'ailleurs l'une des rares capitales d'Europe à ne pas connaître de crise majeure du logement. On peut aussi privilégier des logements adaptés aux besoins des familles et pensés comme un milieu de vie, à proximité des services et d'espaces verts. », rappelle Mme Dagenais.
Trouver un logement de taille suffisante est également un défi pour 41 % des parents de tout-petits. D'ailleurs, la raison la plus souvent mentionnée par les parents dont le logement ne répond pas à leurs besoins est le manque de pièces pour que chacun ait son espace (77 %). Cette donnée est inquiétante puisque selon la littérature scientifique, un logement trop petit et bruyant nuit à la qualité des liens parents-enfant. De plus, le fait de vivre dans un environnement bruyant et un logement de taille insuffisante peut aussi miner le sentiment de compétence parentale et augmenter les risques de maltraitance1.
14 % des répondants affirment que leur logement actuel ne correspond pas aux besoins de leurs familles. Cette proportion augmente à 30 % pour les locataires, à 32 % pour les ménages avec un revenu de moins de 40 000 $ et à 24 % pour les familles monoparentales. 14 % des parents locataires sont également préoccupés par la salubrité de leur logement (présence de vermines, moisissures, etc.).
Finalement, alors que la pandémie a chamboulé l'organisation du travail, un parent sur quatre (25 %) mentionne que son logement actuel ne répond pas à ses besoins parce qu'il n'est pas possible d'y aménager un bureau afin de télétravailler confortablement.
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1 OBSERVATOIRE DES TOUT-PETITS. Que faisons-nous au Québec pour nos tout-petits et leur famille ? Portrait des politiques publiques - 2021. p.34 https://tout-petits.org/publications/portraits-annuels/politiques-publiques/ |
Les résultats présentés dans ce document ont été obtenus à l'aide d'un sondage web réalisé par Léger du 16 au 25 mai 2022 auprès d'un échantillon représentatif de 1 001 parents d'enfants âgés de 0 à 5 ans québécois, pouvant s'exprimer en français ou en anglais.
L'Observatoire des tout-petits, un projet de la Fondation Lucie et André Chagnon, a pour mission de communiquer l'état des connaissances afin d'éclairer la prise de décision en matière de petite enfance au Québec, de sorte que chaque tout-petit ait accès aux conditions qui assurent le développement de son plein potentiel, peu importe le milieu où il naît et grandit.
SOURCE Observatoire des tout-petits
Sandrine Gagné, Morin Relations Publiques, [email protected], 438 873-2909 (cell.)
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