Nouvelle-Écosse : interdire le menthol alimentera la contrebande
Nouvelles fournies par
Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC)20 avr, 2015, 12:37 ET
Le menthol représentera un marché clandestin annuel de 30 millions de cigarettes illégales additionnelles en Nouvelle-Écosse
OTTAWA, le 20 avril 2015 /CNW/ - La Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC) est très inquiète de la proposition du gouvernement de la Nouvelle-Écosse d'interdire les cigarettes au menthol : ce ban contribuera au problème de contrebande local. L'interdiction proposée le 17 avril dernier entrerait en vigueur aussi tôt que le 31 mai prochain.
« L'enjeu n'est pas tant celui des cigarettes au menthol mais plutôt de la création d'un contexte qui alimentera davantage la contrebande et le crime organisé. Avec cette loi, la Nouvelle-Écosse servira au crime organisé 30 millions de cigarettes clandestines additionnelles sur un plateau d'argent, » de déclarer Michel Rouillard, sergent à la retraite de la Sûreté du Québec et porte-parole de la CNCTC.
« La Journée mondiale sans tabac 2015 célébrée le 31 mai prochain a pour thématique l'endiguement de la contrebande de tabac. La triste ironie du sort pour la Nouvelle-Écosse est que cette année, si son gouvernement va de l'avant avec un ban des cigarettes au menthol, la Journée mondiale sans tabac sera soulignée par l'ajout de 30 millions de cigarettes clandestines additionnelles au marché illicite de la contrebande, » de poursuivre M. Rouillard.
« Il y a déjà deux fois plus de cigarettes au menthol disponibles sur le marché illégal que sur le marché légal, ce qui veut dire que l'effet premier de cette loi sera d'augmenter la part de marché des cigarettes illégales en Nouvelle-Écosse. Malheureusement, les criminels qui profitent de ce commerce illicite en tirent déjà profit et sont prêts à en tirer davantage profit. »
La GRC estime que 175 groupes criminels organisés profitent activement de la contrebande de tabac et que 50 fabriques clandestines de cigarettes illégales sont en opération au pays. chacune pouvant produire jusqu'à 10 000 cigarettes par minute. Ces groupes criminels organisés utilisent les profits des ventes de tabac de contrebande pour financer leurs autres activités, notamment le trafic de drogue, d'armes à feu ainsi que de proxénétisme et la traite humaine. Et c'est payant : le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada a identifié 100 millions de dollars en transactions financières suspectes entre 2006 et 2012 rattachés à une seule zone géographique à haute incidence de contrebande. La contrebande de tabac est également une source directe de tabagisme chez les jeunes car les contrebandiers ne vérifient pas l'âge de leurs acheteurs, tournant en dérision les stratégies gouvernementales de lutte au tabagisme.
« Avant d'envisager des changements aussi dramatiques au marché règlementé du tabac, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse devrait plutôt s'inspirer de mesures plus rigides et plus efficaces de lutte à la contrebande de tabac, » poursuit M. Rouillard. « Par exemple, le Québec a réussi à accorder des pouvoirs supplémentaires à ses policiers ainsi que les ressources financières nécessaires à leur mise en œuvre, ce qui a permis de s'attaquer au problème. Aujourd'hui, le problème québécois de contrebande de tabac est moins généralisé qu'il y a 6 ans, mais la proximité avec la réserve de Kahnawake où sont situées une quarantaine de fabriques de cigarettes clandestines qui produisent elles aussi déjà des cigarettes au menthol de contrebande pose problème. Un ban des cigarettes au menthol en Nouvelle-Écosse, en Ontario et ailleurs résultera inexorablement en des débouchées très payantes pour le crime organisé qui n'attend que ça pour continuer à voler les contribuables et financer ses activités criminelles, » de conclure M. Rouillard.
Présentement, une interdiction semblable proposée en Ontario intègre une mise en place graduelle de 2 ans pour tenir compte de la problématique de la contrebande de tabac. La CNCTC recommande que cette interdiction soit reportée jusqu'au moment où de vraies mesures efficaces de lutte à la contrebande soient adoptées et déployées en Ontario. La recommandation de la CNCTC est la même pour la Nouvelle-Écosse.
AU SUJET DE LA CNCTC
La Coalition nationale contre le tabac de contrebande est constituée d'organismes et d'associations préoccupés par la problématique des cigarettes illégales. Les membres de la Coalition partagent un objectif commun et travaillent ensemble pour sensibiliser le public, le gouvernement et les médias à cette grave problématique qui sévit partout au Canada.
Les 17 membres de la Coalition sont : l'Association canadienne et québécoise des dépanneurs d'alimentation (ACDA-AQDA), l'Association des détaillants en alimentation (ADA), l'Association frontière hors taxe (AFHT), l'Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ), Canadian Taxpayers Federation, la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), le Conseil canadien des fabricants des produits du tabac, le Conseil du patronat du Québec (CPQ), Échec au crime, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Manufacturiers et exportateurs du Canada, l'Association nationale des distributeurs aux petites surfaces alimentaires (NACDA), Ontario Chamber of Commerce, le Syndicat des Douanes et de l'Immigration, Toronto Crime Stoppers et le United Korean Commerce & Industry Association of Canada.
SOURCE Coalition nationale contre le tabac de contrebande (CNCTC)
Carlos A. Godoy L., relationniste, (c) 514 458-9660, (e) [email protected]
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