Nouvelle exposition - Du 26 octobre 2023 au 7 janvier 2024 - Prix en art actuel du MNBAQ 2023 - Cinq artistes, cinq univers singuliers à découvrir! English
QUÉBEC, le 25 oct. 2023 /CNW/ - Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) et sa fondation sont fiers de lancer la saison automnale en mettant en lumière le travail des cinq lauréates du Prix en art actuel du MNBAQ 2023 : Maria Ezcurra, Anahita Norouzi, Celia Perrin Sidarous, Eve Tagny et Sara A.Tremblay. Cette exposition collective marquante pour ces femmes de talent offre à voir ce qui se fait de plus pertinent en art actuel au Québec.
Présentée du 26 octobre 2023 au 7 janvier 2024 et réalisée grâce à RBC Banque Royale, précieux partenaire depuis 2013, l'exposition aborde, à travers toute une variété de médiums (installation, sculpture, photographie ou vidéo), des enjeux des plus actuels : le phénomène de la migration, la nature et le jardin, la mémoire et l'identité, les expressions de la résilience. Cette aventure plurielle a véritablement tout pour marquer l'imaginaire.
Pour la première fois, le public sera invité à voter pour son Coup de cœur de l'exposition. Cette distinction sera révélée au même moment que la grande gagnante de l'édition 2023 du Prix en art actuel du MNBAQ, en décembre prochain, sélectionnée par un jury d'experts. Le travail de celle-ci fera l'objet d'une publication monographique, à paraître en 2024, ainsi qu'une acquisition d'œuvres pour les collections du Musée.
Cinq femmes aux profils variés, Maria Ezcurra, Anahita Norouzi, Celia Perrin Sidarous, Eve Tagny et Sara A.Tremblay, ont été sélectionnées par un jury sur la base de l'excellence et de la pertinence de leur production. Entrer dans leur univers permet de faire des découvertes riches de sens et surtout des démarches artistiques profondes issues de métissages insoupçonnés.
La recherche artistique de Maria Ezcurra se concentre sur le vêtement, à travers lequel elle explore divers enjeux : la construction sociale du genre, l'identité et l'immigration, dans une perspective écoféministe.
Les sculptures, installations, performances et pièces portables de l'artiste sont réalisées à partir de matériaux domestiques - textiles, chaussures ou autres objets personnels - qu'elle transforme pour examiner leur dimension subjective et leur signification culturelle. Déconstruits pour créer de nouvelles configurations, ces vêtements redéfinissent les limites physiques et émotionnelles du corps.
Dans ses dernières œuvres, l'artiste intègre des valises, métaphores de la mobilité et du déplacement. Ces valises usagées contiennent de savantes constructions en bas-culottes et des chemisiers retenus par des fils et des pierres. Matières souples et translucides, doublures du corps et marqueurs identitaires de la femme moderne, collants et autres vêtements sont étirés pour créer des compositions inattendues, qui repoussent les limites matérielles du tissu.
Maria Ezcurra est née à Buenos Aires en 1973 et a grandi à Mexico. Elle a étudié les arts visuels à la Escuela Nacional de Artes Plásticas de l'UNAM au Mexique, au Chelsea College of Art and Design de Londres et au San Francisco Art Institute. Depuis 2010, elle vit à Montréal, où elle a obtenu un doctorat en éducation artistique de l'Université Concordia. Elle a participé à plus de 60 expositions de groupe et 15 expositions individuelles en Amérique latine, en Amérique du Nord et en Europe. Au cours des 25 dernières années, elle a enseigné dans plusieurs universités et organisations au Mexique et au Canada. Elle a également développé divers projets d'art public, participatif et communautaire dans différents contextes. Elle a reçu le Prix de la diversité en arts visuels du Conseil des arts de Montréal en 2019 et le prix Powerhouse en 2022.
Le travail d'Anahita Norouzi explore les notions de déplacement, de mémoire et d'identité d'un point de vue psycho-historique. L'artiste revisite des récits oubliés pour montrer l'effet du colonialisme sur le monde contemporain, s'intéressant notamment à l'héritage de la botanique et des explorations archéologiques.
En se réappropriant son histoire, elle met en parallèle la migration des personnes, des espèces végétales et des artefacts culturels, ce qui lui permet notamment de révéler comment les intérêts géopolitiques transforment notre perception de la réalité selon les contextes. Entremêlant le passé et le présent, l'ici et l'ailleurs, l'individuel et le collectif, ses œuvres questionnent les liens entre culture et politique dans le contexte de la mondialisation.
Au fil d'une longue enquête qui s'appuie sur une documentation minutieuse, l'artiste a reconstitué l'histoire d'une pièce archéologique provenant des ruines du palais achéménide de Persépolis, en Iran, dérobée sur le site en 1936, acquise par un musée canadien au début des années 1950, volée et redécouverte à nouveau, finalement rendue à son pays d'origine, puis inexplicablement disparue.
Half of the Red Sun (La moitié rouge du soleil) aborde la question de la restitution des trésors culturels pillés à l'époque coloniale et la responsabilité des musées dans ce contexte, alors qu'un nombre considérable d'artefacts ont été exportés illégalement de leur pays d'origine, puis éparpillés à travers le monde, privant les populations locales de leur héritage culturel.
L'installation regroupe un vaste ensemble d'objets et d'images interconnectés - documents d'archives, lithographie du 19e siècle, gravats, sculptures et vidéo - qui représentent autant d'indices de l'objet disparu et de fragments de son histoire mouvementée. On ne voit jamais le relief à l'origine de l'œuvre, qui n'est présent que par son absence, par son ombre ou par l'espace qu'il occupait autrefois.
Anahita Norouzi, née à Téhéran en 1983, est une artiste multidisciplinaire active à Montréal depuis 2018. Elle a obtenu un baccalauréat en arts et en design graphique de l'Université Soureh (Téhéran), puis une maîtrise en beaux-arts de l'Université Concordia. Son travail a été montré à plusieurs reprises au Canada et à l'étranger, notamment au Royal College of Art (Londres) ainsi qu'à BIENALSUR, la Biennale internationale d'art contemporain du Sud (Buenos Aires), et plus récemment à Oboro (Montréal), à la New Gallery (Calgary) et au Royal Ontario Museum (Toronto). Elle a bénéficié d'une bourse de création de la Fondation Grantham pour l'art et l'environnement en 2021 et de la résidence Empreintes du Musée des beaux-arts de Montréal en 2022. Anahita Norouzi est représentée par la Galerie Nicolas Robert (Montréal et Toronto). Elle est la finaliste pour le Québec du prestigieux prix Sobey pour les arts 2023.
Celia Perrin Sidarous crée des suites d'images et des assemblages photographiques d'une grande force poétique, à partir d'un vaste fonds d'objets personnels qu'elle transforme par la prise de vue. Ses mises en scène font notamment référence à l'histoire de la nature morte et brouillent les codes d'appréhension et d'interprétation des objets.
L'artiste réalise aussi des courts métrages expérimentaux conçus comme une forme d'extension de sa pratique photographique et qu'elle considère comme des collages se déployant dans le temps.
Ce terme anglais provenant du lexique de la navigation maritime désigne les débris qui, à la suite du naufrage d'un navire, s'agglutinent sur la plage ou flottent à la surface de l'eau.
Dans ce corpus, Celia Perrin Sidarous explore les liens entre le regard et le toucher, créant des combinaisons de motifs hétérogènes qu'elle associe de manière intuitive et qu'elle fait dialoguer les uns avec les autres. La présence récurrente d'objets familiers - billes, miroirs, vases, flacons - et la palette chromatique caractéristique donnent une dimension éminemment personnelle à l'ensemble.
Œuvre inédite, Vessels for a film (Contenants pour un film) rassemble sept courts métrages où l'artiste explore indirectement son histoire familiale, en tentant de traduire la richesse d'un héritage culturel mixte. Ces films non narratifs, tournés en pellicule 16 mm et en Super-8, décrivent autant de gestes performés autour de matériaux inanimés : amphores et objets sculpturaux, fruits et aliments à coquilles, trajectoires lumineuses ou modulations de volumes plus expérimentaux. Vessels est un film fragmentaire et fragmenté fait de mouvements et d'observations, de transparences et de translucidités, de juxtapositions qui évoquent d'autres vies et d'autres espaces.
Les œuvres de Celia Perrin Sidarous, née à Montréal en 1982, ont fait l'objet de nombreuses expositions individuelles et collectives, notamment au Musée McCord et au Centre Clark (Montréal), à la Galerie Prince Takamado de l'ambassade du Canada au Japon (Tokyo), au Norsk Billedhoggerforening (Oslo), au CONTACT Photography Festival (Toronto), au FOCUS Photography Festival (Mumbai), à Arsenal Contemporary Art (New York), à l'Esker Foundation (Calgary), à la Dunlop Art Gallery (Regina), au Banff Centre (Banff), au Centre VU (Québec) ainsi qu'à 8eleven et à la Gallery 44 (Toronto). Son travail a fait partie de la Biennale de Montréal 2016 - Le Grand Balcon, présentée au Musée d'art contemporain de Montréal. Elle est lauréate du Barbara Spohr Memorial Award (2011) et du prix Pierre‑Ayot (2017). Celia Perrin Sidarous est représentée par Patel Brown (Montréal et Toronto).
Eve Tagny conjugue performance, vidéo et installation dans des œuvres qui explorent différentes formes de deuil. Elle privilégie une approche narrative fragmentée, s'intéressant notamment au rôle du rituel, des gestes de soin ou encore de résistance comme moyen de contrer les violences qui caractérisent nos relations. Sa pratique se déploie principalement autour de la figure du jardin et du paysage, qu'elle considère comme des sites de mémoire et d'identité.
L'installation Unadorned Landscapes (Paysages sans ornement) porte sur la relation entre la terre, son extraction et sa valorisation. On y trouve une photographie grand format, qui montre la façade d'un commerce vide sur Finchley Road, à Londres, reflétant des habitations cossues du quartier, en plus d'une vidéo produite sur un chantier de construction du nouveau campus de l'Université de Montréal, près du lieu où l'artiste a grandi. Tagny y crée une performance gestuelle inédite qui traduit des réponses émotives à ce site en profonde transformation. Ces images proposent des fragments de paysages qui incarnent la mémoire du sol et qui présentent la terre comme une archive recelant les traces des personnes qui y ont vécu.
L'œuvre met ainsi en évidence l'histoire du site : les liens complexes entre le quartier bien nanti d'Outremont et le quartier populaire de Parc‑Extension, les incidences du capitalisme sur le développement foncier, les dynamiques sociales qui déterminent le réaménagement de l'espace. L'artiste préfère travailler sur des sites transformés, voire perturbés par les activités humaines, sur des espaces qui demandent à être restaurés.
Au cœur de l'installation, des tuiles de terre cuite gravées d'inscriptions relatent l'histoire du développement et de la valeur marchande des lieux. L'artiste utilise des matériaux organiques - structures en torchis et bottes de foin - et introduit des motifs architecturaux - arches, plateformes ou escaliers - qui font office de seuils ou de passages. L'installation en vient ainsi à évoquer un paysage à mi-chemin entre jardin, chantier de construction, site d'enfouissement ou découverte archéologique, en tension entre des espaces bouleversés par l'activité humaine et des lieux féconds qui favorisent notre lien avec le vivant.
Eve Tagny, née à Montréal en 1986, est titulaire d'un baccalauréat en production cinématographique de l'Université Concordia et d'un certificat en journalisme de l'Université de Montréal. Elle a présenté des expositions remarquées au Musée d'art de Joliette, au Centre Clark et au Musée d'art contemporain de Montréal, à Cooper Cole, à Franz Kaka et à la Gallery 44 (Toronto), et plus récemment à Platform (Winnipeg) et à la Henry Art Gallery (Seattle). Elle est lauréate du Women Photographers of the African Diaspora Legacy Grant (2018) et de la bourse Plein Sud (2020), et a été présélectionnée pour le Contemporary African Photography Prize (2018), le Burtynsky Photobook Grant (2018), le New Generation Photography Award (2022) et le prix Dynastie (2023). Eve Tagny est représentée par la Cooper Cole Gallery (Toronto).
Adoptant une approche photographique et performative, Sara A.Tremblay recueille des images qui oscillent entre le quotidien ordinaire et l'extraordinaire d'une vie menée à la campagne en Estrie. Au moyen de la vidéo ou de la sculpture, elle documente des objets, des corps, des actions, des interventions et des transformations auxquelles elle assiste au quotidien. Son travail est intimement lié à son lieu de vie, au territoire et aux états d'âme qui s'y logent. Elle capte les traces des forces tranquilles de la nature comme autant d'instants fragiles et éphémères issus des saisons ou des vents. À la fois poétique et conceptuelle, son œuvre décrit des expériences vécues et des paysages investis au fil du temps.
Dans cette œuvre-bilan, qui résume plus d'une décennie de production artistique, Sara A.Tremblay a déposé des vestiges de plusieurs projets réalisés au fil des ans : des séries entières de photographies mutilées, de grands dessins tirés du corpus In and Out, des sphères de béton issues de 277 Days, des amulettes d'argile de Worry Stones, etc. Ce Portrait dans lequel elle recycle ses œuvres antérieures agit comme un geste libérateur : l'artiste fait table rase de son passé pour s'en affranchir et poursuivre de nouvelles voies.
En 2019, Sara A.Tremblay quitte la ville pour s'établir à la campagne, se réfugiant dans une vieille maison au pied du mont Orford. Elle y crée un immense jardin, espace de vie et de subsistance, puis installe un atelier en plein air : un grand canevas posé sur un mur de la grange sert de toile de fond pour mettre en scène son quotidien. L'artiste prend pour sujet le fruit de ses récoltes et divers éléments de son univers domestique, accumulant au fil du temps plusieurs milliers de photographies : courges, melons et autres produits du potager, glaïeuls en quantité, fleurs séchées et herbes sauvages, animaux de compagnie, objets personnels, le tout ponctué de nombreuses variations sur sa propre image.
Montrée à l'origine sur Instagram, dans le cadre d'une résidence virtuelle du Centre d'exposition de l'Université de Montréal, la série d'images et de vidéos intitulée Tout t'empêche propose autant d'actions filmées en direct où l'on voit l'artiste improviser au jardin. Ce projet est né d'une réflexion sur la pression de créer, l'obligation de gagner sa vie et le stress généré par
le manque de temps, de moyens ou de finalités. Dans cette vidéo, Sara A.Tremblay s'affaire à la construction d'un espace où elle pourra enfin prendre le temps de s'arrêter.
Sara A.Tremblay, née aux Éboulements en 1983, vit à Orford depuis 2018. Son installation à la campagne l'a grandement inspirée et s'est avérée déterminante pour la suite de sa carrière. Titulaire d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université Concordia, elle enseigne la photographie à l'Université de Sherbrooke. Au cours des dernières années, ses œuvres ont notamment été exposées au Musée Colby-Curtis (Stanstead), au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, au Centre d'artistes Vaste et Vague (Carleton), à la Maison des arts de Laval, à la Fondation Guido Molinari (Montréal) et à YYZ Artists' Outlet (Toronto). En 2016, elle traverse à pied les 650 kilomètres du Sentier international des Appalaches au Québec dans le cadre d'une résidence de création des Rencontres de la photographie en Gaspésie, de laquelle découle le livre photographique Sentier difficile (2023). Au printemps 2020, en réponse au confinement, elle fonde Les Encans de la quarantaine, un groupe d'enchères virtuelles dédié à la vente du travail d'artistes indépendant(e)s, émergent(e)s ou non représenté(e)s en galerie.
Le Musée national des beaux-arts du Québec, en collaboration avec RBC Banque Royale, présente tous les deux ans depuis 2015 le Prix en art actuel du MNBAQ, un événement majeur sur la scène de l'art contemporain. Ce prix contribue au développement de la carrière d'artistes qui comptent de 10 à 20 ans de pratique en leur offrant une plus grande reconnaissance et une visibilité accrue.
Pour la première fois cette année, le Prix soutient cinq artistes au lieu d'un seul. Sélectionnées par un jury sur la base de l'excellence de leur production, ces cinq femmes d'origines diverses explorent une vaste gamme de disciplines. Conjuguant le poétique et le politique, leurs œuvres montrent un intérêt marqué pour les thèmes de la migration et du déplacement, de l'identité et de la mémoire ainsi que de la nature et du jardin.
Seule distinction en art actuel au Canada qui allie exposition, acquisition et publication, le Prix en art actuel du MNBAQ vient confirmer la volonté du Musée d'exercer un rôle de chef de file en art du Québec, en encourageant des artistes prometteurs et en les accompagnant dans leur cheminement.
L'exposition Prix en art actuel du MNBAQ 2023 est organisée par le Musée national des beaux-arts du Québec.
Commissariat
André GILBERT
Commissaire d'expositions, MNBAQ
Gestion
Yasmée Faucher
Cheffe du Service de la muséographie, MNBAQ
Catherine GAUMOND
Cheffe du Service de la restauration, de l'imagerie et de l'innovation numérique, MNBAQ
Isolda GAVIDIA
Registraire et conservatrice de la collection Rencontres, MNBAQ
Design et graphisme
Marie-France GRONDIN
Designer, MNBAQ
Comité de sélection
Sylvette BABIN
Directrice, Esse
Nuria CARTON DE GRAMMONT
Directrice et conservatrice, SBC Galerie d'art contemporain
Ève DE GARIE-LAMANQUE
Directrice artistique, Jardins de Métis
Dominique FONTAINE Commissaire et fondatrice, Aposteriori
Marc-Antoine K. PHANEUF
Directeur artistique, L'Œil de Poisson
Le Prix en art actuel du MNBAQ est réalisé grâce au soutien financier de RBC Banque Royale.
Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le gouvernement du Québec.
Prix en art actuel du MNBAQ 2023
Pavillon Pierre Lassonde
Du 26 octobre 2023 au 7 janvier 2024
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
418 643-2150 ou 1 866 220-2150 / mnbaq.org
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