Nouvelle exposition - du 9 décembre 2021 au 16 octobre 2022 - menm vye tintin. les vies possibles de Stanley Février - Lauréat de la 4e édition du Prix MNBAQ en art actuel
QUÉBEC, le 7 déc. 2021 /CNW Telbec/ - La première exposition muséale du lauréat de la quatrième édition du Prix en art actuel du MNBAQ, l'artiste Stanley Février, réalisée en collaboration avec RBC Fondation, son partenaire financier, était très attendue. Depuis quelques années, l'œuvre de Février questionne, mobilise et bouleverse. Pour lui, l'art a le pouvoir de changer les choses et est, comme véritable vecteur de transformation sociale, le moteur même de sa création. Du 9 décembre 2021 au 16 octobre 2022, les visiteurs vivront une expérience inoubliable et sensible en découvrant les œuvres de l'exposition menm vye tintin. les vies possibles, puisqu'elles abordent des thèmes aussi puissants et cruciaux que la violence policière, la maladie mentale, les armes à feu et le racisme, des sujets au cœur des réflexions de Février, qui se penchent sur la condition humaine au 21e siècle et sur la valeur de la vie, dans le contexte de globalisation. L'expression de la fragilité des choses humaines tous azimuts n'aura jamais eu un messager aussi dédié.
Un titre intriguant, mais percutant
Depuis plus de 20 ans, Février s'applique à refermer des blessures. L'artiste a d'abord proposé un titre en anglais pour ce premier solo au MNBAQ : Same Old Shit. Sa version française aurait été : Plus ça change, plus c'est pareil. Et sa version québécoise : La même crisse d'affaire. Finalement, c'est l'expression en créole haïtien menm vye tintin qui a été retenue. Est-ce dire que la roue tourne et que rien ne change? Stanley Février interroge la discrimination et la ségrégation à partir d'une veine dénonciatrice qui parcourt toutes ses œuvres. Son travail s'active sans relâche sur le revers du social dans l'espoir d'avoir un impact au-delà de la pratique artistique.
Glisser de l'artistique vers le social
Artiste multidisciplinaire né en 1976 à Port-au-Prince, en Haïti, Stanley Février s'est établi au Québec il y a de cela plus de 30 ans. Cette exposition bilan rassemble tous les aspects de son travail, anciens et méconnus, ainsi que des créations récentes. L'exposition est organisée en collaboration avec le Musée d'art contemporain des Laurentides (MAC LAU), à Saint-Jérôme, qui présente d'autres œuvres de l'artiste jusqu'au 13 février 2022.
Les drames environnementaux et humains actuels sont des thèmes qui traversent l'entièreté de la pratique de Février, notamment la brutalité policière, la santé mentale, le désarmement citoyen, les migrations de masse et les enjeux liés à la surconsommation. Face à ces questions de première importance, en lien avec des enjeux politiques, raciaux, humains et culturels qui secouent les sociétés dans le monde, le travail de Stanley Février vibre avec les préoccupations sociétales actuelles.
Des œuvres chocs, tout sauf l'indifférence
Le travail de Stanley Février aborde une étendue de pratiques allant de la photographie à la performance, en passant par la sculpture et le dessin, faisant de ses réflexions sur l'état du monde des œuvres renversantes.
Parmi les incontournables de l'exposition : La Clairvoyance (2014), où Février se représente dans une situation d'extrême vulnérabilité. Cette image dramatique de la série Ce n'est pas la vie même, qui porte sur les fusillades survenues dans le monde de 1927 à 2014, donne à voir l'artiste anticipant ici sa propre mort violente.
Dans plusieurs séries, dont Les Grands Espoirs (2019-2020), le motif de la cagoule se répète chez Février. Il fait référence à la technique du hooding, cette méthode d'humiliation et d'oppression par privation sensorielle, considérée comme un acte de sadisme qui est d'ailleurs fréquemment employé comme prélude à des exécutions. Dans ces œuvres, c'est l'artiste lui-même qui s'inflige ce traitement déshumanisant.
L'installation 1927 (2015) porte sur le massacre de la Bath Consolidated School, au Michigan, et sur le sort de ses 45 victimes, pour la plupart des enfants, représentées au mur par autant d'armes de poing. Février redonne à l'art sa capacité de réparer, pour que les violences se gravent dans les esprits et que le poids de la création se joigne, entre autres, à celui des manifestations, qui se sont multipliées avec le mouvement Black Lives Matter, dans le but de dénoncer les sévices qui s'abattent sur les personnes racisées ou les plus démunies.
Enfin, les œuvres d'Au commencement était… Alphonse Allais (2020) se présentent com me des simulacres en plâtre de tableaux tordus, triturés, par lesquels Février rappelle l'existence d'œuvres ayant figuré parmi les premiers monochromes de l'histoire. Février vient ainsi compenser certains angles morts de l'histoire de l'art abstrait, en faisant un détour par la peinture monochrome.
En complément de cette exposition, une publication éponyme présentera l'œuvre du quatrième lauréat du Prix MNBAQ en art actuel. Réalisé avec l'équipe du MAC LAU, le livre, en français et en anglais, laissera une trace indélébile de ce premier solo muséal de Stanley Février au MNBAQ et viendra propulser son travail vers la reconnaissance internationale.
S'exprimer et prendre un pas de recul
Autour de l'exposition, un volet radio a été élaboré avec l'artiste, qui proposera une série d'émissions à horaire variable à l'antenne de la Radio Les vies possibles au début de l'année 2022. Au cours de ces émissions, Février mènera des entrevues avec des membres de la communauté artistique québécoise, devant public et sur les réseaux sociaux. Ces entretiens porteront sur les difficultés rencontrées par les artistes et accueilleront la participation des membres de l'auditoire. Il s'agit encore une fois de tendre la main aux autres. Dans cette section, des codes QR sont offerts au public afin de se rendre sur un site Internet sur lequel Février recueille des témoignages à la suite des visites des expositions au MNBAQ et au MAC LAU.
Après leur visite de l'exposition menm vye tintin. les vies possibles, les visiteurs pourront aussi s'arrêter dans une zone située à l'entrée du pavillon Gérard-Morisset, afin d'apprécier d'autres œuvres de Stanley Février, mais surtout pour prendre un temps d'arrêt ou encore un moment de réflexion, afin d'exprimer les émotions suscitées par ses œuvres. Encore une fois, le pouvoir des mots permettra ici de se libérer.
Enfin, toujours en parallèle avec ce travail, où la prise de parole importe, la banquette S.O.S., dessinée par Février et présentée dans le pavillon central du Musée, agira aussi comme un signe fort sur lequel il sera possible de prendre appui, de s'asseoir.
Biographie de Stanley Février
Né en 1976 à Port-au-Prince, Stanley Février est un artiste québécois multidisciplinaire établi à Longueuil, à proximité de Montréal, depuis plus de 30 ans. Février a d'abord été travailleur social, avant de toucher progressivement à l'art et de finalement devenir artiste à temps plein en 2012. Les deux pratiques sont aujourd'hui indissociables. En 2018, il obtient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de la Faculté des arts de l'Université du Québec à Montréal. Dans sa pratique, Février touche à la photographie, à la numérisation, au dessin, à l'installation et à l'assemblage, à la sculpture ainsi qu'à l'art participatif et à la performance. Février a réalisé depuis 2007 plus de 20 expositions individuelles et il a participé à une quinzaine d'expositions collectives, et ce, dans plusieurs villes du Québec, à Ottawa, ainsi qu'à l'international : aux États-Unis (New York), à Cuba, en France, en Allemagne, en Espagne, en Bulgarie et en Chine. Ceci, sans compter les interventions qu'il effectue dans l'espace public en dehors des cadres d'exposition, au Québec, en Grèce et en Espagne. Il participe également à une dizaine de festivals d'art contemporain depuis 2012 au Québec, au Mexique, en Bulgarie, en Serbie et en Chine.
Les crédits
Cette exposition, qui a lieu du 9 décembre 2021 au 16 octobre 2022, est organisée par le Musée national des beaux-arts du Québec en collaboration avec le Musée d'art contemporain des Laurentides (MAC LAU). Stanley Février est le lauréat du Prix MNBAQ en art actuel 2020, remis grâce à la généreuse participation financière de RBC Fondation.
Direction
Jean-Luc MURRAY
Directeur général, MNBAQ
Annie GAUTHIER
Directrice des expositions et des relations internationales, MNBAQ
Commissariat
Bernard LAMARCHE
Responsable du développement des collections et conservateur de l'art actuel (de 2000 à ce jour), MNBAQ
Design et graphisme
Yzabel Bédard
Médiation en salle
Justine BOULANGER
Chargée de contenu éducatif numérique, MNBAQ
Jacinthe OTIS
Responsable de la médiation adulte, MNBAQ
Gestion
Marie-Hélène AUDET
Chef du Service de la médiation, MNBAQ
Yasmée FAUCHER
Chef du Service de la muséographie, MNBAQ
Catherine GAUMONT
Chef du service des collections, MNBAQ
Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le gouvernement du Québec.
menm vye tintin. les vies possibles
de l'artiste Stanley Février
Lauréat de la 4e édition du Prix MNBAQ en art actuel
Pavillon Gérard-Morisset du MNBAQ
Du 9 décembre 2021 au 16 octobre 2022
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
(418) 643-2150 ou 1-866-220-2150
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