Nouvelle menace à la relation de confiance entre les organismes de la société civile et le gouvernement fédéral
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Association québécoise des organismes de coopération internationale15 mars, 2012, 07:30 ET
MONTRÉAL, le 15 mars 2012 /CNW Telbec/ - L'AQOCI craint que la formulation des lignes directrices du dernier appel de proposition de l'Agence Canadienne du développement international (ACDI), le Fonds canadien pour la résilience climatique en Afrique, permette formellement au gouvernement fédéral de ne plus soutenir les organisations qui se montrent critiques de ses politiques nationales et internationales.
De nouvelles méthodes
Depuis juillet 2010, suite à l'adoption d'un nouveau processus d'attribution du financement, la relation de partenariat entre les organisations de coopération internationale et le gouvernement canadien n'a cessé de se dégrader. Ce nouveau processus concurrentiel fonctionne par appels de proposition dans un cadre préétabli décidé par l'ACDI. Les organisations doivent maintenant entrer en compétition entre elles.
Le 23 décembre dernier, l'ACDI a finalement dévoilé la liste des projets qui seront financés suite aux derniers appels de proposition. Les résultats montrent nettement que les grandes organisations sont favorisées. Le Québec a été mis sur la touche, et plusieurs organisations québécoises vivent aujourd'hui avec leurs dernières liquidités.
Le Québec laissé de côté
Pour les appels de propositions de moins et de plus de 2 millions de dollars, les organisations basées au Québec n'ont reçu que 11,2 % du financement total de 143 millions de dollars, alors que le Québec représente 23% de la population canadienne. L'ACDI a accordé 4,5 millions de dollars à la fondation Lundin for Africa, une fondation appartenant à plusieurs entreprises minières et pétrolières de l'Alberta qui génèrent déjà d'énormes profits.
L'AQOCI refuse l'ingérence politique
Pour l'AQOCI, il va de soi que les processus de sélection lors de demandes de financement doivent être exempts d'ingérence politique et les projets doivent être évalués en fonction de leur mérite, de leur efficacité et de l'expérience de l'organisation, et non de l'appui aux nouvelles politiques du gouvernement. Or, ce n'est pas le cas pour le Fonds sur la résilience climatique annoncé le 13 février dernier. Pour y accéder, les organisations doivent présenter des projets qui « soutiennent et adhèrent » aux « politiques et ses engagements nationaux et internationaux » du Canada (sic).
Pour l'AQOCI, il s'agit d'un changement alarmant dans les méthodes d'accorder des subventions. L'AQOCI demande au gouvernement de rebâtir un partenariat réel et équitable avec les organismes de coopération internationale.
L'AQOCI désire des précisions, mais aucun député(e) conservateur(trice) ne répond à l'appel
Des représentants de l'AQOCI ont rencontré plusieurs représentants politiques de l'opposition hier à Ottawa pour présenter la situation. Depuis 2009, il a été impossible pour l'Association d'obtenir une rencontre avec un(e) député(e) conservateur(trice), malgré des demandes répétées.
Pour lire le communiqué intégral : http://www.aqoci.qc.ca/spip.php?article769
Josiane Cadotte
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