Nouvelle politique de financement des universités au Québec : un déséquilibre attendu entre Montréal et les régions
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)11 oct, 2018, 05:00 ET
MONTRÉAL, le 11 oct. 2018 /CNW Telbec/ - Dans une note publiée aujourd'hui, l'IRIS analyse les impacts de la nouvelle Politique québécoise de financement des universités. Celle-ci consiste principalement à une refonte en profondeur des frais de scolarité des étudiant·e·s étrangers de 1er et 2e cycles. Avec ces changements, l'État se désengage à hauteur de 95 M$ annuellement.
À partir de 2019-2020, les frais de scolarité facturés aux étudiant·e·s internationaux au Québec seront déréglementés. Chaque institution pourra augmenter à sa guise la facture des étudiant·e·s étrangers. Les sommes ainsi recueillies pourront rester dans les coffres des universités plutôt que d'être versées au gouvernement puis redistribués dans le réseau. On prévoit un déséquilibre dans le financement des universités en faveur des universités anglophones, montréalaises et à charte qui jouissent d'ores et déjà d'une bonne réputation internationale, le tout au détriment des universités francophones et de région. À titre d'exemple, la nouvelle politique entraînera une augmentation du financement de l'Université McGill de 16,84 % alors qu'elle ne sera que de 7,15 % pour l'Université du Québec à Montréal et en Abitibi-Témiscamingue.
Évolution de l'effectif étudiant international dans les universités du Québec, 2010 à 2018
La compétition occasionnée entre les universités les forcera à investir davantage en recrutement, en marketing et en placement international. Ces opérations risquent de distancer les universités de leur mission première d'enseignement et de recherche, en plus de mettre un frein à la collaboration interuniversitaire.
Citations de l'auteur et chercheur associé à l'IRIS, Samuel-Élie Lesage
« Les frais de scolarité facturés aux étudiant·e·s internationaux risquent d'exploser à la suite de la déréglementation. Ce sont les universités anglophones et montréalaises comme McGill, Concordia et l'Université de Montréal qui en sortiront gagnantes, aux dépens des institutions francophones et de région. »
« La course aux étudiant·e·s amène les université à se faire compétition, ce qui est contre productif pour leur mission première d'enseignement et de recherche. »
Institut de recherche à but non lucratif, indépendant et progressiste, l'IRIS a été fondé en 2000. L'Institut produit des recherches sur les grands enjeux de l'heure (partenariats public-privé, fiscalité, éducation, santé, environnement, etc.) et diffuse un contre-discours aux perspectives que défendent les élites économiques.
Pour lire la note : https://iris-recherche.qc.ca/publications/etudiantes-intl.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Laurent Deslauriers, Responsable des communications, 438 862-8051, [email protected]
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