Nouvelle publication scientifique d'Éduc'alcool : Notre génétique serait responsable de 50 % du risque de développer un trouble lié à l'usage de l'alcool
MONTRÉAL, le 5 avril 2022 /CNW Telbec/ - « Ils boivent beaucoup trop, c'est de famille », « Chez nous, on supporte bien l'alcool ». Certains ont tendance à expliquer leurs habitudes de consommation d'alcool par l'hérédité et à excuser des comportements ou des façons de réagir à ses effets alors que d'autres craignent d'hériter des tendances abusives de leurs parents. Pour jeter un éclairage sur ce sujet, Éduc'alcool lance aujourd'hui L'alcool et la génétique, une nouvelle publication scientifique qui propose des pistes de réponses à ces questions qui demeurent malgré tout complexes.
Les plus récentes données démontrent que la génétique expliquerait environ 50 % du risque de développer le trouble lié à l'usage de l'alcool (ou TLUA, autrefois appelé alcoolisme) alors que les comportements acquis, surtout issus de l'environnement familial et social, expliqueraient l'autre 50 %. Ainsi, certaines personnes seraient plus sujettes à évoluer rapidement d'une consommation d'alcool régulière, mais non problématique, à un TLUA.
L'alcool n'affecte pas tout le monde de la même manière et cela découle en partie de raisons biologiques. En effet, la façon dont l'alcool interagit avec nos différents organes dépend de plusieurs éléments, comme des enzymes, des hormones ou des neurotransmetteurs, dont les fonctions sont dictées par le code génétique. Par conséquent, le risque de développer certains problèmes de santé liés à l'alcool, comme le cancer ou une maladie du foie, varie non seulement en fonction de la quantité d'alcool consommée, mais aussi selon certaines susceptibilités génétiques que peuvent avoir ceux qui en consomment.
« En plus de la fréquence de consommation et de la quantité d'alcool que l'on a l'habitude de boire, on sait maintenant que le code génétique a aussi son rôle à jouer dans la susceptibilité de ses effets sur le corps », mentionne Marie-Pierre Dubé1, Ph.D., directrice du Centre de pharmacogénomique Beaulieu-Saucier de l'Université de Montréal, qui a participé à l'élaboration de cette publication. « Il est donc important d'être vigilant quant au risque de développer des problèmes liés à la consommation d'alcool, surtout lorsqu'il y a des indicateurs d'un historique familial », ajoute-t-elle.
Il est encore trop tôt pour pouvoir prédire de façon précise les personnes à plus haut ou à plus faible risque de développer un TLUA ou, encore, celle susceptible de subir les méfaits de l'alcool sur leur santé à cause de leur bagage génétique. Toutefois, les scientifiques s'entendent pour dire que plusieurs gènes sont impliqués et les études en cours tentent de faire la lumière sur les mécanismes liés à ces gènes afin de mieux guider l'usage de l'alcool.
« L'alcool est une substance qui interagit de façon complexe avec plusieurs éléments du corps humain. Il est ainsi toujours bon de s'interroger sur les habitudes familiales quant à la consommation d'alcool, de se questionner sur l'état de santé de chacun et de demeurer à l'affût de ses propres habitudes de consommation afin d'en éviter les méfaits », souligne Geneviève Desautels, directrice générale d'Éduc'alcool. « Peu importe son bagage héréditaire, la modération a toujours bien meilleur goût », conclut-elle.
Pour consulter la publication scientifique L'alcool et la génétique, visitez : https://www.educalcool.qc.ca/publication/alcool-et-genetique/
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SOURCE Éduc'alcool
Camille Riverin, 418-717-2403, [email protected]
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