Nouvelles expositions - En 2017, le MNBAQ célèbrera L'Art de la joie et les collaborations avec la France
QUÉBEC, le 29 nov. 2016 /CNW Telbec/ - Afin de faire rayonner le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) et le Québec en France, c'est aujourd'hui que Mme Line Ouellet, directrice et conservatrice en chef du Musée, dévoile à la délégation du Québec à Paris, en compagnie de nombreux collaborateurs français, une partie de la programmation 2017. Après une année foisonnante, marquée par l'ouverture du pavillon Pierre Lassonde et de la deuxième phase du redéploiement de ses collections, le MNBAQ est fier de présenter six des expositions de 2017, année qui sera marquée par L'Art de la joie et surtout par de nombreuses collaborations avec l'Hexagone.
En doublant ses surfaces d'exposition avec l'ajout d'un quatrième pavillon, le complexe muséal du MNBAQ fait la part belle aux expositions de sa collection dédiée à l'art du Québec de toutes les périodes, mais il accueillera aussi, dans les salles temporaires du nouveau pavillon de la Grande Allée, quatre expositions élaborées avec des partenaires français : Manif d'art 8 - La biennale de Québec. L'Art de la joie, à l'occasion de l'événement international en art actuel qui se tiendra du 18 février au 14 mai 2017, Philippe Halsman. Étonnez-moi!, une rétrospective du photographe américain offerte en première nord-américaine, ainsi que Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins, l'histoire fascinante de tableaux français ayant marqué l'histoire de l'art au Québec avant de retourner en France 200 ans plus tard, du 15 juin au 4 septembre 2017, et enfin, Joan Mitchell / Jean-Paul Riopelle, une primeur mettant en vedette deux icônes, l'une québécoise, l'autre américaine, dont le travail n'avait jamais été croisé auparavant, du 12 octobre 2017 au 16 janvier 2018.
Parmi les autres moments forts de la programmation 2017 : Le Temps file. Portrait de la vanité dans la collection du MNBAQ, où la collection du Musée sera à l'honneur, et enfin la toute première rétrospective consacrée à l'artiste Carl Trahan, récipiendaire du Prix en art actuel du MNBAQ, deux expositions qui seront présentées du 6 avril au 24 septembre 2017.
L'année 2017 au MNBAQ sera caractérisée par la richesse de la diversité et des partenariats prestigieux.
Les expositions de 2017
Manif d'art 8 - La biennale de Québec
L'Art de la joie
Du 18 février au 14 mai 2017
Nouveau partenaire de La biennale de Québec, le MNBAQ constituera l'épicentre de l'événement international, avec les quatre salles temporaires du pavillon Pierre Lassonde pour accueillir l'exposition centrale de la biennale, dont le commissariat est assuré par Alexia Fabre, directrice du Musée d'art contemporain de Val-de-Marne (Mac Val). Ainsi, Christian Boltanski, Annette Messager, Clément Cogitore ou encore Carlos Amorales mettront leurs œuvres en résonance avec celles des artistes québécois et canadiens, parmi lesquels on retrouve Jacynthe Carrier et l'Orchestre d'hommes-orchestres, Steve Heimbecker ou encore BGL.
L'exposition sera construite en écho à la thématique de la biennale québécoise : L'Art de la joie! Alexia Fabre s'est inspirée d'un roman initiatique de Goliarda Sapienza, L'Art de la joie, dont l'héroïne fait de la joie la quête de sa vie. « Je ne me doutais pas, à l'époque, soutient la commissaire, à quel point ce combat existentiel deviendrait aujourd'hui le combat d'une société, d'un monde. »
Ce thème ouvert, heureux et généreux permettra d'explorer la notion de joie non pas dans l'illustration pure d'un propos, mais plutôt dans l'expression de ses multiples facettes artistiques. Par le biais d'œuvres existantes ou inédites, il permettra de poursuivre et d'interroger cette quête d'un certain rapport au monde, passé et présent, et tout ce qu'il sous-tend. Il s'agit donc de créer pour cette exposition une tension entre la joie et son contraire, sa face radieuse et son revers.
Philippe Halsman. Étonnez-moi!
Du 15 juin au 4 septembre 2017
Après Paris, Lausanne, Rotterdam, Barcelone et Madrid… Québec! Le MNBAQ accueillera en primeur nord-américaine cette exposition, dont chacun se rappelle le succès critique et public au Jeu de Paume, du 13 octobre 2015 au 14 février 2016.
Réalisée par le Musée de l'Elysée à partir des archives de la famille Halsman, cette exposition met pour la première fois en lumière l'ensemble de la carrière du photographe américain depuis ses débuts à Paris dans les années 1930, jusqu'à l'immense succès de son studio new-yorkais, entre 1940 et 1970. Arrivé à Paris grâce au soutien du ministre français, Paul Painlevé, Halsman y restera dix ans, jusqu'en 1940. Une décennie pendant laquelle il collabore avec les magazines Vogue, Vu et Voilà et réalise les portraits de nombreuses célébrités comme Marc Chagall, Le Corbusier ou André Malraux. Il expose plusieurs fois à la galerie avant-gardiste de la Pléiade, aux côtés de photographes comme Laure Albin Guillot, exposée en 2013 au Musée de l'Elysée. En 1940, l'invasion allemande le contraint à fuir pour New York avec sa famille. Il y travaille pour de nombreux magazines américains, dont Life, pour lequel il réalisera 101 couvertures et qui l'entraînera à la rencontre des célébrités du siècle : Marilyn Monroe, Rita Hayworth, Duke Ellington, le duc et la duchesse de Windsor, Richard Nixon, Albert Einstein pour n'en citer que quelques-unes.
C'est en 1921 que Philippe Halsman (1906-1979) découvre le vieil appareil photo de son père, et parle de « miracle » lorsqu'il développe ses premières plaques de verre dans l'évier de la salle de bain familiale. Il a 15 ans, et c'est le premier contact avec la photographie de celui qui va devenir l'un des plus grands photographes du 20e siècle. Loin d'être uniquement un photographe de célébrités, Philippe Halsman n'aura de cesse, toute sa vie, d'expérimenter et de repousser les limites de son médium. Il collabore notamment, pendant plus de 30 ans, avec Salvador Dalí et invente la « jumpology », qui consiste à photographier ses modèles en train de sauter, développant ainsi une véritable approche psychologique du portrait.
Une large sélection d'images exclusives et de documents originaux seront présentés dans cette exposition rétrospective, apportant un éclairage unique sur l'œuvre d'un photographe exceptionnel et atypique.
Le Temps file. Portrait de la vanité dans la collection du MNBAQ
Du 6 avril au 24 septembre 2017
L'exposition s'intéressera aux motifs de la vanité dans les œuvres de la collection du Musée. Elle réunira des œuvres de différentes époques et de diverses catégories - arts décoratifs, graphisme, dessin, estampe, installation, peinture, photographie, sculpture et vidéo - dont la particularité est de nous faire réfléchir sur l'aspect transitoire de notre présence en ce monde. Des œuvres qui évoquent le passage du temps, les cycles immuables et la disparition.
Tirant ses origines du 17e siècle, la vanité est un thème appartenant à la nature morte, mais contenant une symbolique à forte portée philosophique sur la vie humaine, le caractère éphémère de l'existence et la futilité des plaisirs qui l'accompagnent. À cette époque, elle tenait un discours moralisateur pour éveiller les consciences à propos de la montée de l'individualisme et du capitalisme et son essor est intimement lié à la religion. Ses symboles évoquaient la futilité des biens terrestres et l'aspect transitoire de la vie.
Quelle résonnance avec notre époque!
Prix en art actuel du MNBAQ : Carl Trahan
6 avril au 24 septembre 2017
Récipiendaire du Prix en art actuel du MNBAQ 2016, remis en collaboration avec la Fondation RBC, l'artiste, Carl Trahan, approfondit, par le truchement de l'écriture et du dessin, une réflexion sur « les effets bouleversants de la modernité », le poids des mots et les failles de la traduction. Le MNBAQ organisera donc la première monographie de Trahan, sa toute première exposition personnelle dans une institution muséale.
Carl Trahan, en bref
Les œuvres de Carl Trahan ont été présentées depuis près de 20 ans dans plusieurs centres d'artistes et galeries au Québec, au Canada et en Europe. Il a notamment obtenu des résidences aux Studios du Québec à Rome (2012) et à Paris (2007), de même qu'au Pilotprojekt Gropiusstadt, GEHAG et au Kulturnetzwerk Neukölln, à Berlin en Allemagne, de même qu'à Espoo en Finlande, à la Fondation finlandaise de résidences d'artistes (FASF), toutes en 2005. Entre 2005 et 2012, l'artiste s'intéresse à la traduction et à sa transposition dans le domaine des arts visuels. Approche similaire à l'acte d'écrire, Trahan privilégie le dessin, dans sa production récente, pour représenter certaines notions liées à la traduction, mais il ne se limite pas à cette technique. Il a, par le passé, utilisé l'objet, la photographie et l'installation. Sa dernière exposition à Montréal, à la Battat Contemporary, poursuivait une réflexion sur le passé sombre de l'Europe, se penchant sur la période allant de la deuxième révolution industrielle à la Première Guerre mondiale. Il y abordait « à la fois l'excitation provoquée et la crainte suscitée par les avancées techniques et scientifiques de l'époque, ainsi que le nouveau rythme de vie qu'elles imposent. »
Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins
Du 15 juin au 4 septembre 2017
Organisée, en partenariat avec le Musée des beaux-arts de Rennes, en France, et présentée en grande primeur au Québec, à Québec, cette exposition retrace l'extraordinaire épopée de plus de 200 tableaux réalisés entre le 16e et le 18e siècle et saisis pendant la Révolution française. C'est l'homme d'Église Philippe-Jean-Louis Desjardins - connaissant bien la situation des églises du Québec par son frère, Louis-Joseph, aumônier des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec -, qui les acquiert et qui les expédie à Québec en 1817, où ils furent vendus dans les paroisses alors en pleine expansion.
Peu connue en France, cette importante sélection de tableaux religieux a récemment fait l'objet d'études scientifiques. Deux grands moments marquent leur histoire : leur usage français ainsi que leur utilisation et leur impact, au 19e siècle, dans la province de Québec. Ces tableaux rassemblent notamment des œuvres de Claude Vignon, Simon et Aubin Vouet, frère Luc, Charles-Michel-Ange Challes, Jean-Baptiste Corneille, Daniel Hallé, Pierre Puget, Michel Dorigny, Louis Boulogne le jeune, Joseph Christophe, Pierre Dulin, Samuel Massé, Jean-Jacques Lagrenée, François-Guillaume Ménageot ou encore Matthias Stomer.
Dès leur arrivée, ces œuvres ont un impact immédiat sur les peintres de la « belle province ». Ainsi, pour ne citer qu'eux, Jean-Baptiste Roy-Audy, Joseph Légaré, Antoine Plamondon ou encore Théophile Hamel, se forment à la peinture en procédant à la restauration des œuvres françaises puis en les copiant à la demande des commanditaires, palliant ainsi à la pénurie de peintres dans la colonie britannique. C'est la naissance de la peinture canadienne et, de fait, la création des premières collections d'œuvres d'art au Québec avec la création d'un premier musée privé.
Au total, près de 70 œuvres seront exposées, témoignages uniques des relations entre la France et le Québec, témoignages vibrants de l'histoire de la France et celle du Québec, ou quand l'histoire de l'art raconte aussi la grande histoire… Ensuite, une sélection de tableaux refera le chemin vers la France après 200 ans, en retraversant l'Atlantique vers le Musée des beaux-arts de Rennes qui accueillera l'exposition du 14 octobre 2017 au 28 janvier 2018.
Joan Mitchell / Jean-Paul Riopelle
Du 12 octobre 2017 au 7 janvier 2018
Le peintre canadien Jean-Paul Riopelle (1923-2002) et la peintre américaine Joan Mitchell (1925-1992) s'inscrivent, à l'image d'Auguste Rodin et Camille Claudel, de Man Ray et Lee Miller, de Diego Rivera et Frida Kahlo, de Jackson Pollock et Lee Krasner, dans la constellation des mythologies sentimentales et artistiques, aussi tumultueuses que prospères, entre admiration et détestation, émulation et jalousie, solitude et accomplissement.
Pour la toute première fois, une exposition retrace leurs carrières artistiques respectives à l'aune de leur relation, à compter de leur rencontre, en 1955, jusqu'à leur séparation en 1979. Quelque 60 œuvres majeures, fruits de leur travail et de leur histoire d'amour, se retrouveront ensemble.
Organisée en partenariat avec le Musée des beaux-arts de l'Ontario (AGO), avec le soutien de la succession Jean-Paul Riopelle (Montréal) et de la Fondation Joan Mitchell (New York), l'exposition proposera principalement des tableaux de grand format, quelques œuvres sur papier et des documents d'archives, provenant de collections privées et muséales, françaises, canadiennes et américaines. Cette présentation explorera comment ces deux artistes, qui ont partagé leurs vies pendant près de 25 ans, à Paris, puis à Vétheuil (dans la vallée de la Seine), ont développé une pratique d'atelier et un corpus bien distinctifs tout en engageant un dialogue nourri autour de l'abstraction. Leurs goûts pour l'héritage impressionniste, la nature et une forme de provocation les ont certainement rapprochés. Leur conception de la peinture et leurs méthodes de travail, profondément singulières, sont pourtant complètement façonnées par leur relation sentimentale.
Aucune exposition n'a encore porté un regard croisé sur ces deux peintres malgré leurs 25 ans de vie commune et leur notoriété respective. Cette exposition et la publication qui l'accompagnera constitueront une révélation tant pour le public que pour les spécialistes.
Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le gouvernement du Québec.
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
418 643-2150 ou 1 866 220-2150 / mnbaq.org
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