Novago met ses quincailleries locales (BMR) en danger
JOLIETTE, QC, le 13 mai 2022 /CNW Telbec/ - Après plus de six mois de grève à la coopérative Novago de Joliette, c'est maintenant la moitié des employé-es permanents de Novago (BMR) de St-Tite qui ont quitté l'entreprise pour obtenir de meilleurs salaires, ce qui menace la pérennité de cette quincaillerie.
Dans les deux cas, Novago et son directeur général, Dany Côté, ne comprennent pas la nouvelle réalité du marché du travail. Le directeur exige toujours un recul salarial à Joliette et le maintien d'un salaire plus bas à son BMR de St-Tite. « Avec l'inflation actuelle et la hausse généralisée des salaires, l'intransigeance de Novago est incompréhensible. Le directeur parle d'agilité et d'équité, mais, en réalité, il veut niveler les salaires vers le bas sur le dos de nos membres », indique Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière-CSN. Novago fait partie du grand groupe coopératif québécois Sollio (La Coop fédérée) qui fête d'ailleurs son centenaire cette année.
Le BMR de Novago à Joliette est déjà fermé et celui de St-Tite a perdu la moitié de ses employé-es permanents. « Ce n'est pas rassurant pour les clients qui comptaient sur ce service de proximité. Les services pour les agricultrices et les agriculteurs pourraient également souffrir du conflit si Novago perd une partie de son personnel par entêtement », affirme Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN.
Bons résultats financiers
Les travailleuses et les travailleurs de Novago sont d'autant plus en colère de cette situation que l'entreprise a dégagé des ristournes de 3,1 millions de dollars dans son dernier exercice financier, en plus d'investir 200 000 $ dans la communauté. Les travailleurs demandent seulement une augmentation raisonnable en cette période d'inflation élevée. « C'est complètement contre-productif, surtout lorsque l'on sait que certains employeurs, comme Olymel qui fait également partie de grand groupe coopératif Sollio, rouvrent les conventions collectives pour améliorer les salaires de départ et s'assurer de retenir et d'attirer la main-d'œuvre », indique Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce (FC-CSN).
Pour une coopérative à vocation agricole, il est important que les services soient à proximité des membres. Concentrer les succursales dans les villes en procédant à des fusions, comme Desjardins l'a fait dans les dernières années, n'est pas une solution pour ce type de coopérative. L'économie des plus petites villes et des villages est importante et les principaux clients de Novago habitent en zone rurale.
Les quincailleries BMR de Sollio (auparavant La Coop fédérée) forment pourtant le secteur qui a le mieux tiré son épingle du jeu parmi toutes les filiales du grand groupe coopératif québécois dans le dernier exercice financier. Sollio a terminé cet exercice avec des ventes de 8,3 milliards de dollars, en hausse de 10 % en un an. L'engouement de la population pour la construction et la rénovation est d'ailleurs généralisé au Québec.
Présence de scabs en temps de pandémie
Dans une décision rendue le 25 mars dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) a reconnu la présence de six briseurs de grève et a ordonné à la Coop Novago de ne plus avoir recours aux services de ces salarié-es non syndiqués dans ses activités réduites. « Tout emploi de scabs pour remplacer des grévistes est non seulement inacceptable, mais avant tout illégal. C'est d'autant plus surprenant en provenance d'une coopérative qui s'implique dans sa communauté », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Selon le très pertinent jugement du TAT, le travail effectué à la maison dans le cadre de la pandémie est considéré sur le même plan que celui fait dans l'établissement, étant donné les circonstances particulières. La CSN estime que la coopérative Novago et tous les autres employeurs dans une situation semblable devraient démontrer clairement qu'ils respectent la loi et les jugements du Tribunal administratif du travail. Le projet de loi 992 a d'ailleurs été déposé récemment par Québec solidaire pour tenir compte du télétravail dans les dispositions anti-briseurs de grève.
À propos
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière-CSN rassemble 25 membres affiliés au Conseil central de Lanaudière-CSN, lequel regroupe 81 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l'ensemble du territoire de Lanaudière. Le syndicat est également affilié à la Fédération du commerce-CSN qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l'agroalimentaire, de la finance et du tourisme.
Fondée en 1921 et célébrant son 100e anniversaire, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
SOURCE CSN
Thierry Larivière, Service des communications de la CSN, Téléphone : 514 966-4380, [email protected], Martin Bourgeois, Conseiller syndical SAMVR-CSN Lanaudière, Téléphone : 450 759-0762 (sans frais, composer le 1 888 759-0762)
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