Noyade d'un jeune déficient intellectuel laissé sans surveillance - Plus de sécurité pour les personnes vulnérables dans les ressources de répit
MONTRÉAL, le 5 déc. 2012 /CNW Telbec/ - Le manque de surveillance des personnes vulnérables dans des ressources qui offrent du répit aux proches n'est pas un problème nouveau. Il faut dénoncer haut et fort les lacunes observées dans de telles ressources puisqu'il est inacceptable que la vie des personnes vulnérables soit mise en jeu lorsqu'elles vont y passer quelques jours afin de donner un peu de répit à leurs proches.
Des mesures doivent être prises pour assurer la sécurité et la protection des personnes vulnérables dans les ressources de répit. Une poursuite déposée le 3 décembre dernier en Cour supérieure illustre bien un exemple flagrant de négligence au niveau de la surveillance d'une personne vulnérable dans une ressource de répit, une telle négligence ayant entraîné un décès. Médication anti-épileptique non administrée en temps opportun et absence de surveillance alors qu'il était dans son bain, deux composantes de la négligence du cas de Sébastien Roy, décédé le 9 août 2010, à l'âge de 33 ans, par noyade dans son bain.
Plus précisément, Sébastien Roy présente un retard psychomoteur grave, une déficience intellectuelle sévère ainsi que de l'épilepsie. En raison de cette dernière condition, il présente des absences fréquentes qui surviennent surtout le matin en raison desquelles, sa médication anti-épileptique doit lui être administrée dès son réveil. Étant totalement dépendant, Sébastien Roy est toujours demeuré chez ses parents qui prenaient soin de lui.
Le 30 juillet 2010, Sébastien Roy débute un séjour de deux (2) semaines à la Résidence Envol, résidence à assistance continue, affiliée au Centre Notre-Dame de l'Enfant de Sherbrooke, afin de permettre à ses parents d'avoir un peu de répit.
Le 9 août 2010, Sébastien Roy se réveille vers 6h15 et, contrairement à ce qui est prescrit, ne reçoit pas sa médication anti-épileptique dès son réveil.
Ce même jour, vers 7h50-7h55, une préposée à la Résidence Envol aide Sébastien Roy à embarquer dans son bain et quitte la salle de bain, le laissant alors seul, sans surveillance, la porte de la salle de bain fermée.
Ce n'est que vers 8h05-8h10, soit environ dix (10) à vingt (20) minutes plus tard, que la préposée revient dans la salle de bain et constate que monsieur Sébastien Roy est inanimé dans son bain, le torse penché vers l'avant et la tête dans l'eau du bain. Les ambulanciers sont contactés.
Malgré les manoeuvres de réanimation effectuées par les ambulanciers, son décès est constaté à 8h45 le même jour. Le rapport d'autopsie de Sébastien révèle qu'il est décédé des suites d'une «asphyxie par immersion» et d'un «oedème pulmonaire». Sébastien Roy est donc décédé par noyade.
Dans le rapport d'investigation du coroner daté du 25 février 2012, Me Brigitte Morin, confirme que Sébastien Roy n'a pas reçu sa médication anti-épileptique à son réveil le 9 août 2010, tel que requis par une note à son dossier. De plus, elle ajoute que Sébastien a été «laissé seul pour prendre son bain avec les risques que pouvaient comporter un tel geste alors qu'il y avait un risque accru de faire une crise d'épilepsie.» Elle émet des recommandations au Centre Notre-Dame de l'Enfant de Sherbrooke, soit la mise en place d'un protocole de contrôle de la médication, le tout, en s'assurant que les intervenants en prennent connaissance et l'appliquent et également la mise en place d'un protocole afin de s'assurer que les intervenants consultent les notes des usagers lorsqu'ils débutent leur quart de travail afin de leur fournir aide et assistance.
Les parents et la soeur de Sébastien Roy sont dévastés par les circonstances de son décès et ressentent un sentiment d'incompréhension face aux événements qui se sont produits.
Un événement comme le décès tragique de Sébastien Roy est inacceptable et ne devrait pas se produire.
SOURCE : Ménard, Martin, avocats
Me Jean-Pierre Ménard, Ad. E.
Ménard Martin, avocats
(514) 253-8044
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