On réclame aux chefs des partis fédéraux de mettre fin à la crise de l'eau potable dans les collectivités des Premières Nations une fois pour toutes English
OTTAWA, le 13 oct. 2015 /CNW/ - Aujourd'hui plus de quatre-vingt-dix communautés des Premières Nations et leurs organismes alliés ont envoyé une lettre ouverte aux chefs des partis fédéraux, afin d'insister à prioriser des engagements de financères pour mettre fin à la crise de l'eau potable dans les communautés autochtones.
La lettre se lit comme suit : « Malgré de nombreuses promesses du gouvernement fédéral d'assurer la salubrité de l'eau potable, il y a plus de 100 avis en vigueur concernant la qualité de l'eau potable dans les collectivités des Premières Nations, et certaines collectivités doivent se conformer à ces avis depuis plus de 10 ans. » Selon les derniers chiffres de Santé Canada et des autorités sanitaires des Premières Nations, il y a un total de 162 avis concernant la qualité de l'eau potable dans 118 collectivités des Premières Nations.
La semaine dernière, la Première Nation de Neskantaga a réclamé des mesures des partis fédéraux concernant l'avis d'ébullition de l'eau auquel elle est soumise depuis 20 ans. C'est l'avis d'eau potable qui a duré le plus longtemps au Canada.
Les groupes demandent aux chefs des partis fédéraux :
- de s'engager à investir 470 millions de dollars par année pour les 10 prochaines années dans les systèmes de traitement des eaux usées et de l'eau dans les Premières Nations;
- de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et le droit à l'eau et à l'assainissement.
Déclarations
« Nos chefs ont longtemps cherché à mettre un terme à un siècle d'isolement forcé, mais le Canada refuse d'écouter nos réclamations », a dit Erwin Redsky, chef de la Première Nation de Shoal Lake 40. « L'eau qui pourrait nous servir d'eau potable est détournée pour desservir les fontaines et glissades d'eau de Winnipeg, alors que notre peuple subit des avis d'ébullition de l'eau depuis 18 ans. Comment peut-il y avoir une réconciliation dans un pays où ce genre d'inégalité est considéré comme acceptable? »
« La bande indienne de Grassy Narrows a réclamé un état d'urgence parce que notre eau potable est très contaminée par le mercure et d'autres toxines », a déclaré Roger Fobister, chef de Grassy Narrows. « Notre situation est urgente et dure depuis beaucoup trop longtemps. Qu'est-ce qu'il faut faire pour que les personnes au pouvoir prêtent attention et agissent? »
« Il est inacceptable que dans un pays riche comme le Canada, près de 20 % des communautés des Premières Nations vivent quotidiennement un stress causé par l'absence de l'accès à l'eau salubre et potable. Combler l'écart de la santé et sécurité des Premières Nations devrait être une priorité pour le Canada », a déclaré Perry Bellegarde, chef national de l'Assemblée des Premières Nations.
« C'est vraiment consternant que la violation du droit des peuples autochtones à l'eau dure depuis si longtemps au Canada », a déclaré Maude Barlow, présidente nationale du Conseil des Canadiens. « C'est une occasion pour les chefs des partis fédéraux de régler enfin la situation et de s'engager à fournir les fonds nécessaires pour mettre fin à la crise de l'eau chez les peuples autochtones une fois pour toutes. »
« Mon Canada comprend l'eau potable pour les collectivités des Premières Nations. L'eau potable est un droit de la personne et doit être une priorité pour tout gouvernement prêt à diriger ce pays », a déclaré M. Faisal Moola,directeur général de l'Ontario and Northern Canadade la Fondation David Suzuki.
« Il est très choquant qu'il y ait près de 2000 foyers des Premières Nations sans service d'eau publique », a déclaré Alex Neve, secrétaire général d'Amnistie internationale Canada. « Cette crise est le résultat direct d'années de sous-financement fédéral des systèmes d'eau potable dans les réserves. »
Les signataires incluent la Première Nation de Shoal Lake 40, l'Assemblée des Premières Nations, la Union of B.C. Indian Chiefs, le Conseil des Canadiens, Amnistie internationale, la Fondation David Suzuki, l'Alliance de la Fonction publique du Canada, la Fédération canadienne des étudiants, l'Institut Polaris ainsi que d'autres communautés autochtones et organismes alliés.
Lisez la lettre ici.
SOURCE Alliance de la fonction publique du Canada
Leila Marshy, Council of Canadians, (613) 618-4761, [email protected], @CouncilofCDNS
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