Opposition au projet de ligne de transport d'électricité vers le Massachussetts - Cinq communautés autochtones portent leur cause aux États-Unis
WASHINGTON, le 7 oct. 2020 /CNW Telbec/ - Dans un mémoire déposé au « US Department of Energy » (USDOE - Département américain de l'Énergie) à Washington, les Premières Nations de Pessamit (Innu), Wemotaci (Atikamekw), Pikogan, Lac Simon et Kitcisakik (Anishnabeg), ont à nouveau manifesté leur opposition à l'aménagement d'une ligne de transport d'électricité du Québec jusqu'au sud du Maine pour approvisionner le Massachussetts.
Faisant valoir que 36% de la puissance hydroélectrique totale installée par Hydro-Québec nous a été volée puisque produite sur nos territoires ancestraux respectifs à partir de réservoirs, de barrages, de centrales et de diverses autres installations, sans consultations préalables, sans notre consentement et sans compensation, nos cinq communautés dénoncent ensemble le projet d'exportation connu aux États-Unis sous le nom de New England Clean Energy Connect (NECEC).
Nos alliés américains
Notre mémoire présenté au USDOE chargé d'étudier la demande de permis présidentiel pour la réalisation de la ligne aux États-Unis, est appuyé par une large coalition d'organismes environnementaux, de communautés autochtones et de regroupements de citoyens de la Nouvelle Angleterre, également opposés à ce projet. Plusieurs médias ainsi que diverses instances réglementaires et politiques américaines ont aussi pris acte de notre démarche.
C'est parti comme en '18!
Les chefs de nos cinq communautés ont dit vouloir saisir cette occasion pour forcer le règlement qui nous a toujours été refusé et obtenir justice vis-à-vis ce qui est moralement, légalement et constitutionnellement indéfendable. Déjà en 2018, la Première Nation de Pessamit avait contribué à faire dérailler le projet de ligne de transport Northern Pass devant traverser l'état du New Hampshire du nord au sud. Face à l'immobilisme des gouvernements du Québec et du Canada, et devant cette nouvelle tentative d'Hydro-Québec d'acheminer 9,45 TWh par année vers le Nord-Est des États-Unis, nos chefs rappellent que l'histoire pourrait encore se répéter :
« Si les gouvernements font la sourde oreille au respect de nos droits, Pessamit, Wemotaci, Pikogan, Lac Simon et Kitcisakik mettront tout en œuvre pour faire dérailler à son tour le projet NECEC ! »
Au voleur !
Prenant la parole au nom de ses collègues, le conseiller élu Guy Laloche de Wemotaci a déclaré ce qui suit : « Les infrastructures hydroélectriques sont toujours opérées par Hydro-Québec sur nos territoires ancestraux à l'encontre des droits reconnus par la Loi constitutionnelle de 1982 et de la jurisprudence émanant de la Cour suprême du Canada. Pourtant les Nations Innue, Atikamekw et Anishnabeg, n'ont jamais été conquises. Nous n'avons jamais cédé nos droits ni accepté leur extinction. Mais nous sommes quand même privés de ces droits par Québec et sa société d'État, Hydro-Québec. Notre démarche consiste donc à nous opposer à ce que l'on vende ce qui nous appartient aux États-Unis, sans que nous ayons notre mot à dire. Nous refusons de continuer à nous faire voler! »
Le Québec s'enrichit à nos dépends
Le chef de Kitcisakik, M. Régis Penosway, a ajouté ce qui suit : « Notre communauté est située au pied d'un barrage qui a inondé une grande superficie de notre territoire ancestral correspondant au tiers de l'île de Montréal. Bien qu'entourée d'installation d'Hydro-Québec, nos demeures n'ont ni électricité ni eau courante et ne disposent d'aucune infrastructure de gestion des eaux usées. Nos Premières Nations ont permis au Québec de s'industrialiser et à la majorité de ses citoyens d'accéder à une meilleure qualité de vie, mais les indicateurs de bien-être pour nos communautés continuent d'être comparables à ceux de pays du tiers-monde. »
La machine est en marche
Alors que notre campagne d'opposition au projet NECEC bat son plein et suscite de plus en plus d'intérêt au sud de la frontière, d'autres communautés autochtones au Québec se joignent à nous et plusieurs Premières Nations de la Nouvelle Angleterre ont annoncé leur appui. Pour nos chefs, il n'est plus question de savoir SI les gouvernements du Québec et du Canada nous doivent réparation et compensation, mais bien QUAND et COMMENT ils entendent le faire. (Pour plus d'information, voir: http://quebechydroclash.com/)
SOURCE Conseil des Innus de Pessamit
CONTACTS : Pessamit : Gérald Hervieux, 418 295-6698 ; Wemotaci : Guy Laloche, 819 666-2073
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