OPTILAB : Barrette va frapper un mur
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Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)21 mars, 2017, 07:00 ET
LONGUEUIL, QC, le 21 mars 2017 /CNW Telbec/ - « M. Barrette, maintenir la date du 1er avril pour lancer la centralisation massive des examens de laboratoire est totalement irréaliste et précipité. Si vous persistez, vous allez droit dans un mur », indique la présidente de l'APTS, Carolle Dubé. C'est également le message qui sera envoyé aujourd'hui par des centaines de technologistes médicales aux quatre coins du Québec, notamment dans Chaudière-Appalaches, en Outaouais, dans le Bas-Saint-Laurent et en Montérégie.
« M. Barrette fonce dans un mur pendant que les technologistes médicales continuent de sonner l'alarme. À deux semaines du coup d'envoi d'OPTILAB, nous n'avons reçu aucune garantie que la sécurité des échantillons sera assurée, malgré leur transport sur des centaines de kilomètres dans plusieurs cas, s'inquiète la présidente de l'APTS. Sans compter que les systèmes informatiques sont incompatibles entre eux et que les établissements serveurs n'ont pas la capacité physique de recevoir les milliers de nouveaux échantillons qui déferleront à la suite de l'implantation d'OPTILAB. »
La question du transport sécuritaire est tout particulièrement inquiétante. Rappelons que la proportion des échantillons qui voyageront augmentera à 70 % après le passage de l'ouragan OPTILAB. L'APTS a calculé les distances qui sépareront maintenant les patients du laboratoire serveur qui analysera leurs échantillons. Dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, pour qu'un échantillon prélevé à l'Hôpital de Chandler atteigne le laboratoire serveur, situé à l'Hôpital régional de Rimouski, il devra parcourir 400 kilomètres. De l'Hôpital de Gaspé, ce sera 500 kilomètres. De l'Hôpital Hôtel-Dieu d'Amos au CUSM, son laboratoire serveur, 600 km. Dans certaines régions les distances sont telles que le temps de transport devient un enjeu. « Les distances sont parfois délirantes quand on sait que plus on déplace un échantillon, plus on risque de l'endommager, précise Carolle Dubé. À Montréal et à Québec, les distances sont certes plus courtes, mais il faudra franchir l'obstacle des cônes orange et du trafic. »
Déjà, les exemples d'erreurs et de manipulations inappropriées se multiplient. À Val-d'Or, on a dû recommencer un lavement pulmonaire parce que l'échantillon était resté sur le comptoir après le transport. À Rouyn-Noranda, une ponction de moelle osseuse a dû être reprise parce qu'elle a été perdue dans le transfert, tandis qu'au CUSM, les échantillons sont entreposés dans le garage, dans des conditions inadéquates.
Selon des informations obtenues par l'APTS, le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a confié à une équipe de chercheurs universitaires en 2013 le mandat de « planifier les routes et les exigences de transport requises pour résoudre les problèmes reliés au transport des échantillons de biologie médicale dans la province de Québec ». L'APTS demande au ministre Barrette de rendre ce rapport public avant le 1er avril. « Qu'il cesse de cacher de l'information et fasse enfin preuve de transparence. La qualité des services à la population est en jeu, s'indigne la présidente de l'APTS. On ne joue pas avec ça. »
Forte de l'appui de 20 000 signataires d'une pétition, de nombreux médecins spécialistes et de plus d'une centaine de municipalités et de MRC, l'APTS réclame un moratoire pour le projet OPTILAB. « Nous demandons maintenant aux citoyens d'écrire à leur député afin qu'il fasse pression sur Gaétan Barrette pour qu'il entende enfin les voix discordantes et consulte nos membres », de conclure Carolle Dubé.
Pour écrire à son député : AlerteOPTILAB.APTSQ.ORG.
À propos de l'APTS
Avec 32 000 membres, l'APTS est un syndicat indispensable du réseau public de la santé et des services sociaux. Elle représente plus d'une centaine de titres d'emploi distincts parmi le personnel professionnel et technique dans les domaines du diagnostic, de la réadaptation, de la nutrition, de l'intervention psychosociale, du soutien clinique et de la prévention.
SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Francis Boucher, conseiller en communication, Téléphone : 514.609.2906 (cell.)
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