Où iront les femmes et les enfants victimes de violence conjugale ?
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Alliance des maisons d'hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale22 mars, 2019, 10:50 ET
MONTRÉAL, le 22 mars 2019 /CNW Telbec/ - Après avoir enfin obtenu en 2018 une bonification des services de soutien pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale, c'est la douche froide : aucun développement de nouvelles maisons n'est prévu au budget. Les sommes allouées au logement social québécois pour les 5 ans à venir ne feront que palier aux dépassements de budgets et retards de projets non livrés depuis 10 ans, sans aucune planification de nouveaux projets, donc pas de budget pour de nouvelles places d'hébergement pour femmes.
Les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants refusent chaque jour des femmes pour manque de place, tant dans les refuges d'urgence (1e étape) que dans les maisons de transition (2e étape). On estime que 8% des femmes qui sortent des refuges d'urgence ont besoin d'un séjour en maison de 2e étape pour échapper à la dangerosité du conjoint qui déploie diverses stratégies de violence postséparation.
Le Programme d'amélioration des maisons d'hébergement quant à lui est généreusement doté d'un million par an pendant 2 ans pour réhabiliter 140 logements, soit 14,200$ par logement. Compléter les procédures ubuesques pour les obtenir en coutera déjà le tiers, cela n'est pas sérieux.
Au Québec une femme est tuée par son conjoint violent chaque mois. Les maisons de 2e étape les mettent à l'abri avec leurs enfants, les accompagnent dans la reconquête de leurs capacités d'agir et de choisir leur vie. Les femmes y sont admises selon le niveau de dangerosité du conjoint pour elles, et pour leurs enfants Les financements fédéraux disponibles pour les femmes canadiennes ne le sont pas pour les québécoises, l'entente entre les deux gouvernements sur la stratégie nationale logement tarde depuis 3 ans. Les femmes qui fuient l'agression quotidienne à la maison, les enfants terrés au fond des salles de bain n'ont que faire des arguties constitutionnelles !
Le Québec a pourtant le ratio le plus faible du Canada quant au nombre de lits de refuge par population :
Province |
Lits refuges femmes |
Population |
moyenne lit/pop |
Québec |
1,118 |
8,164,361 |
7,302 |
Ontario |
2,291 |
13,448,494 |
5,870 |
Alberta |
1,032 |
4,067,175 |
3,941 |
British Columbia |
994 |
4,648,055 |
4,676 |
CANADA |
6,873 |
35,151,728 |
|
moyenne canadienne |
5,114 |
||
médiane canadienne |
3,821 |
||
(source: States Canada, recensement 2016) |
Actuellement 5 régions du Québec n'ont aucun service en 2e étape : Abitibi Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Centre et Nord du Québec; 2 régions ont une couverture totalement inadéquate : 2 appartements en Mauricie, 8 sur la Cote Nord, toutes au même endroit pour les 1200 km qui longent le fleuve; et Montréal aurait besoin de doubler sa capacité.
Les québécoises ont le droit d'exiger que l'État assure leur sécurité et celle de leurs enfants.
L'Alliance des maisons d'hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale regroupe 20 maisons réparties dans 10 régions du Québec.
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SOURCE Alliance des maisons d'hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale
Mme Gaëlle Fedida, 514.706.9939, [email protected]
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