MONTRÉAL, le 17 juill. 2013 /CNW Telbec/ - Les premiers papillons monarques arrivent généralement au Québec à la mi-juin. Cette année, les experts et les nombreux participants aux initiatives de science citoyenne faisant le suivi des populations de monarque constatent une diminution estimée à plus de 90% de la population de monarques pour l'ensemble de l'Est du Canada. Du jamais vu. Partout sur le continent, les scientifiques et les amateurs de papillons s'inquiètent et l'équipe de l'Insectarium de Montréal fait écho à leurs craintes et à leurs questionnements : la migration des monarques de l'est de l'Amérique du Nord est-elle menacée de disparition?
Situation difficile depuis quelques saisons
Chaque année, les monarques passent l'hiver au Mexique, puis le printemps venu remontent petit à petit vers le nord en traversant les États-Unis pour finalement arriver au Québec. En 2012, tout au long de leur parcours, leur taux de reproduction a dramatiquement diminué, car ils ont du composer avec des températures extrêmes, une sécheresse record, des fleurs vides de nectar ainsi que des asclépiades (leur plante-hôte) beaucoup moins abondantes. Le retour vers le Mexique, à l'automne, fut tout aussi difficile. Durant l'hiver 2012-2013, les chercheurs ont constaté que l'aire d'hivernage des monarques couvrait seulement 1,19 hectare de forêt, une baisse de 60 % par rapport à la superficie de l'an dernier, qui était déjà nettement plus petite que la moyenne annuelle de 7 hectares. Comme si ce n'était pas suffisant, le printemps 2013 a été marqué par des températures froides et des records de pluie. La reproduction des monarques qui reprenaient alors le chemin du nord a donc été grandement diminuée.
Les conditions exceptionnellement favorables aux papillons, incluant le monarque, l'an dernier au Québec n'auront pas suffit à contrer les effets négatifs observés chez les populations du reste du continent. La situation actuelle du monarque est un exemple frappant de l'impact des changements climatiques sur la biodiversité. Les phénomènes extrêmes associés aux changements climatiques et la perte d'habitats naturels sont de plus en plus fréquents. Les papillons sont habituellement des « champions » de l'adaptation. Les observations actuelles sont d'autant plus inquiétantes. Bien qu'il ne soit pas impossible de voir les populations se stabiliser dans le futur, l'équipe de l'Insectarium à Espace pour la vie demeure vigilante et observera de près l'évolution des populations au cours des prochaines années. Elle rappelle aussi l'importance de développer une vision à l'échelle du continent pour mieux identifier les facteurs qui menacent les monarques tout au long de leur parcours migratoire afin de mieux les protéger. Entre temps, grâce au jardinage et aux technologies, nous pouvons tous poser des gestes concrets pour aider les monarques.
Comment donner un coup de pouce aux papillons?
Voici deux façons simples de contribuer au maintien de la population de monarques :
1) | Construire une oasis à monarques dans votre jardin ou sur votre balcon. Vous aiderez les monarques à se reproduire et à faire le plein d'énergie pour leur migration automnale. http://espacepourlavie.ca/oasis-pour-les-monarques |
2) | Partager vos observations de monarques sur iPapillon.ca. Les données accumulées aideront les chercheurs à mieux documenter l'impact des changements climatiques sur le nombre et la répartition des papillons. http://www.ipapillon.ca/#&panel1-2 |
Ouvrez l'œil, les observateurs annoncent l'arrivée prochaine des quelques papillons comptabilisés en chemin vers le Québec!
Maxim Larrivée, chef de section — Collections entomologiques et recherche de l'Insectarium de Montréal / Espace pour la vie et spécialiste des changements climatiques et des papillons est disponible pour des entrevues.
SOURCE : Espace pour la vie
Karine Jalbert, chargée de communication
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Marie-Joëlle Filion, chargée de communication
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