Ouverture du 34e Congrès du Conseil central du Montréal métropolitain
(CCMM-CSN)
MONTRÉAL, le 17 mai /CNW Telbec/ - C'est avec un : "On manque pas de fronts !" bien senti, que Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, a ouvert ce matin, en présence de Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, le 34e congrès de l'organisation syndicale. Le congrès se déroule jusqu'au 21 mai, au Palais des congrès de Montréal.
"Nous venons de vivre l'une des pires crises économiques depuis la Grande Dépression, des milliers de travailleuses et de travailleurs ont perdu leur emploi. À ce chapitre, c'est la grande région de Montréal qui a enregistré le plus grand nombre de pertes. On a vu le taux de chômage grimper à 12 %, alors qu'un an auparavant il était de 8 %. Les gouvernements au Québec, au Canada et aux États-Unis ont dû injecter des capitaux pour le sauvetage financier de plusieurs entreprises. Nous avons aussi été choqués par les pertes plus que considérables, à la hauteur de 30 milliards de dollars de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Pour nous, cette crise, "leur" crise, est encore la conséquence de la recherche du profit à tous crins, c'est le résultat du capitalisme sauvage. Et c'est ce modèle économique dévastateur que nous voulons combattre. En ce sens, il nous faudra du front sur plusieurs fronts pour atteindre nos objectifs." C'est en ces termes que Gaétan Châteauneuf a jeté les bases des orientations que le conseil central souhaite voir adopter par ses quelque 400 délégué-es réunis à Montréal.
Au-delà des conventions collectives
Bien que l'amélioration des conditions de travail, par la négociation de bonnes conventions collectives, soit une priorité pour le CCMM-CSN, celui-ci recherche aussi l'amélioration des conditions de vie de toute la population. "Le thème On manque pas de fronts ! annonce donc très clairement l'étendue des luttes que nous comptons mener", a déclaré monsieur Châteauneuf.
Afin de promouvoir et défendre ses positions sur, entre autres, le front de la lutte à la pauvreté, celui de l'environnement et du développement durable, celui de la préservation des services publics ou encore celui de l'atteinte de l'égalité entre les femmes et les hommes, le conseil central entend bien être encore plus présent sur la place publique et plus mordant dans ses revendications et ses actions au cours des trois prochaines années. De plus, en cette Journée internationale contre l'homophobie : Parler du silence, l'homophobie dans le monde du sport (thème pour 2010), le CCMM-CSN réitère son engagement à soutenir activement les syndicats dans leur lutte pour des milieux de travail exempts de toute forme de discrimination, incluant celle vécue par les lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres.
Se rappeler Michel Chartrand
Le conseil central rendra hommage à Michel Chartrand, et ce, à l'occasion de plusieurs événements tout au long du congrès. Décédé le 12 avril dernier, il a dirigé les destinées du conseil central de 1968 à 1979 et il aura été un visage marquant du syndicalisme au Québec. Pour lui, l'unité et la solidarité de toutes les forces populaires étaient le moteur de nos luttes et c'est ce que le conseil central désire perpétuer en sa mémoire. "Ne cherchons pas l'individu qui, à lui seul, va nous mener à la victoire. Je crois que ceux qui nous ont précédés et qui ont bâti notre organisation syndicale, comme Michel Chartrand, nous ont laissé en héritage des milliers de militantes et de militants qui, comme vous, chaque jour s'impliquent dans leur milieu de travail et de vie pour que l'on accède à une société juste et égalitaire. Nous croyons encore et toujours que c'est le seul moyen pour faire reculer nos adversaires", de conclure Gaétan Châteauneuf.
Le pacte social québécois
Lors de son allocution, Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, a vigoureusement dénoncé le récent budget du gouvernement Charest. Elle a, entre autres, déploré le fait qu'au lieu de mettre en œuvre des mesures progressives fidèles aux valeurs et aux choix de société des Québécoises et des Québécois, le gouvernement a préféré s'attaquer à la classe moyenne. "Ce budget est loin d'être un parti pris pour le bien commun, la majorité des contribuables croulera sous des mesures hautement régressives, comme la hausse de tarif du bloc patrimonial d'électricité, l'introduction d'une contribution santé et d'un ticket modérateur et l'augmentation des droits de scolarité universitaires. Les particuliers les mieux nantis et les entreprises sont pratiquement épargnés. En agissant ainsi, le gouvernement a en quelque sorte rompu le pacte social québécois."
"Alors qu'il aurait fallu de l'audace pour être véritablement porteur d'un projet de société, on nous sert des recettes éculées de coupes dans les dépenses de l'État dont nous connaissons bien les effets délétères sur les services publics. Alors qu'il aurait fallu de l'imagination pour penser autrement l'organisation et le financement de l'État, c'est la pensée unique coincée et le mantra empesé de quatre économistes de l'apocalypse qui obtiennent la faveur du gouvernement de Jean Charest. Bref, alors qu'il aurait fallu de l'envergure, c'est à un exercice comptable ratatiné, déprimant et à courte vue que s'est livré ce gouvernement qui naguère conviait le Québec à prendre son essor. Et bien, il s'agit, à n'en pas douter, d'un décollage magistralement raté !", a conclut la présidente la CSN.
Le Conseil central du Montréal métropolitain est un organisme régional affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il regroupe près de 94 000 membres du secteur public et du secteur privé, répartis au sein de 400 syndicats sur le territoire des régions administratives de Montréal, de Laval et du Grand Nord.
Renseignements: Anne Leblanc, conseillère syndicale responsable des communications, Conseil central du Montréal métropolitain - CSN, (514) 771-0933; Source: Conseil central du Montréal métropolitain-CSN
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