MONTRÉAL, le 14 mars 2018 /CNW Telbec/ - Après le bois d'œuvre et le papier surcalandré, c'est au tour du papier journal et d'autres papiers d'impression de passer dans le tordeur du protectionnisme américain. Ces nouveaux tarifs pénaliseront non seulement des entreprises d'ici, mais aussi les consommateurs américains.
« Les tarifs sur le bois d'œuvre et le papier surcalandré font déjà mal à l'industrie. L'ajout de droits antidumping sur le papier journal sera particulièrement dommageable pour les entreprises qui fabriquent les trois produits », souligne Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l'IEDM.
En effet, après avoir annoncé en janvier des droits préliminaires compensatoires variant entre 0,65 % et 9,93 %, Washington ajoute maintenant des droits antidumping de 22,16 % sur l'ensemble du secteur, à l'exception de deux producteurs.
Le département du Commerce impose déjà depuis un an des tarifs sur le bois d'œuvre canadien, ce qui a fragilisé le secteur des pâtes et papiers au pays. Résultat : les consommateurs américains payent aujourd'hui beaucoup plus cher pour le bois d'œuvre.
« Ce sera la même chose avec le papier journal! Nos entreprises, mais également les consommateurs américains, feront les frais de ces mesures protectionnistes. Au sud de la frontière, les éditeurs et imprimeurs qui utilisent notre papier vont devoir payer plus cher et risquent de procéder à des mises à pied pour compenser ces coûts », explique Alexandre Moreau.
Le secteur forestier canadien éprouve déjà des difficultés depuis plusieurs années. En effet, nos exportations sont en baisse constante, et l'imposition d'un tarif additionnel ne fera qu'accentuer cette tendance.
« Cela illustre bien la logique du protectionnisme. Un petit groupe engrange un bénéfice net supplémentaire grâce à leurs efforts de lobbying, mais ceci au détriment de la vaste majorité, qui est grandement perdante », ajoute Alexandre Moreau.
Notons qu'en 2017, plus de 60 % des exportations canadiennes dans le secteur des pâtes et papiers étaient destinées au marché américain. Au total, le secteur ajoute 8,5 milliards $ à l'activité économique du pays et 54 000 emplois, dont la majorité est située au Québec et en Ontario.
L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM. Tél. : 514-273-0969 p. 2233, Cell. 514-502-6757, courriel : [email protected]
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