Partenariat transpacifique : le premier ministre Harper doit préserver intégralement la gestion de l'offre
ROBERVAL, QC, le 27 juill. 2015 /CNW Telbec/ - À l'occasion d'un rassemblement à Roberval devant le bureau de circonscription du ministre de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales, président du Conseil privé et ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, Denis Lebel, des centaines d'agriculteurs de la région et d'ailleurs au Québec lui ont demandé de rappeler au premier ministre du Canada, Stephen Harper, qu'il s'est engagé à préserver intégralement la gestion de l'offre dans les négociations en cours du Partenariat transpacifique (PTP), et qu'ils s'attendent à ce qu'il tienne cet engagement.
Rappelons que la négociation multilatérale de libre-échange du PTP, dans laquelle le Canada est activement engagé depuis 2012 avec l'Australie, le Brunei, le Chili, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam, pourrait être conclue très prochainement. Les négociateurs en chefs des 12 pays terminent aujourd'hui une nouvelle ronde de négociations. Du 28 au 31 juillet, les ministres du Commerce se réuniront à leur tour à Hawaï pour tenter de finaliser l'entente.
« Le gouvernement fédéral répète qu'il défendra la gestion de l'offre, mais la pression exercée par les autres pays préoccupe fortement les producteurs de lait, d'œufs et de volailles ainsi que leurs partenaires. Si le Canada accepte de nouvelles concessions, les conséquences pourraient être désastreuses pour nos entreprises et pour nos régions. Des milliers d'emplois sont en jeu, tant au Québec qu'ailleurs Canada » a déclaré le premier vice-président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Pierre Lemieux.
« Les producteurs ne sont pas rassurés par les engagements du gouvernement fédéral. Rappelons que c'est ce même gouvernement qui a concédé, à la dernière heure, un accès supplémentaire de 17 700 tonnes de fromages lourdement subventionnés aux Européens afin de conclure un accord dans la négociation de l'Accord économique et commercial global en 2013. Cette fois-ci, Ottawa doit résister », a ajouté le vice-président des Producteurs de lait du Québec, Denis Morin.
Le Canada a signé une douzaine d'accords de libre-échange incluant l'ALENA, sans faire de concessions dans les secteurs sous gestion de l'offre, tous les pays ayant des secteurs sensibles à préserver. « La pression sur le gouvernement canadien est importante, surtout des États-Unis. Le gouvernement américain souhaite des accès supplémentaires à nos marchés pour ses produits laitiers, mais, en même temps, il ferme la porte aux produits laitiers de l'Océanie. Il est donc très clair que tous les pays veulent préserver leurs secteurs sensibles. Le Canada n'a donc pas à concéder quoi que ce soit au niveau de la gestion de l'offre », a indiqué le président de l'UPA Saguenay-Lac-Saint-Jean, Yvon Simard. Par ailleurs, rappelons que ces négociations sont d'autant plus injustes pour le secteur agricole qu'elles ne traitent que de hausses d'accès aux marchés, sans toutefois remettre en cause les lourdes subventions que versent plusieurs des pays participants du PTP.
« Les producteurs ne sont pas contre la conclusion d'une entente. Ils sont pour un PTP avec la gestion de l'offre intégralement préservée et sans concession d'accès au marché. Au Saguenay‑Lac‑St‑Jean, la production et la transformation laitières ensemble fournissent 3 400 emplois de qualité et contribuent pour 250 millions de dollars à l'économie. Au Québec, les secteurs laitiers et avicoles rapportent chaque année près de 8,2 milliards de dollars au PIB, génèrent 92 000 emplois et permettent le versement de 1,38 milliard en taxes et impôts. Au niveau canadien, les secteurs sous gestion de l'offre contribuent pour plus de 30 milliards au PIB et génèrent plus de 300 000 emplois de qualité. Sans la gestion de l'offre, il est clair que la majorité de ces retombées et de ces emplois régionaux disparaîtraient », ont indiqué le président des Éleveurs de poulettes du Québec, Carl Bouchard, le président du Syndicat des producteurs de lait du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Daniel Côté, et le deuxième vice-président de la Fédération des producteurs d'œufs du Québec, Nicolas Tremblay.
La Coalition GO5 a lancé en mai dernier une campagne publicitaire et d'affichage sous le thème Forts et unis pour la gestion de l'offre. Afin de rappeler au ministre Lebel les engagements de son gouvernement, les producteurs ont érigé une grande bannière reprenant la thématique de la campagne. « Des centaines d'agriculteurs partout en région affichent cette bannière pour manifester leur détermination à préserver intégralement leur modèle agricole équitable », a conclu le directeur général de la Fromagerie Boivin, Luc Boivin.
Pour plus de renseignements sur la campagne, consultez le site www.fortsetunis.ca.
À propos de la Coalition GO5
La Coalition GO5 rallie de nombreuses personnes et organisations qui croient en une agriculture forte et un secteur alimentaire prospère au Québec. Elle vise le maintien de la gestion de l'offre au terme des différentes négociations commerciales nationales et internationales. Cette gestion de l'offre assure aux Québécois une production locale d'œufs, de volailles et de produits laitiers de grande qualité et aux agriculteurs, un revenu équitable du marché, sans subvention.
SOURCE Union des producteurs agricoles
Patrice Juneau, Conseiller aux affaires publiques, 514 702-8591
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