Pas de réussite éducative sans psychologues scolaires
MONTRÉAL, le 29 mars 2018 /CNW Telbec/ - « Une fois de plus, Québec annonce des ressources additionnelles pour accompagner les élèves, mais continue à évacuer les psychologues scolaires des écoles. » a décrié M. Charles Roy, président de l'Association des psychologues du Québec. Entre 2005 et 2015 l'effectif psychologue a diminué de 8% alors que pour la même période les effectifs de toutes les autres catégories de professionnel augmentaient considérablement (orthophonistes 63%; ergothérapeutes 160%; orthopédagogues 60%; psychoéducateurs 57%).
N'allez pas croire que la situation ait changé depuis 2015, car les exemples sont malheureusement encore récents. En effet, selon les plans d'effectifs 2017-2018, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) prévoyait une augmentation de seulement 1 poste de psychologue pour cette période de temps. À titre de comparaison, dans le même plan d'effectifs, on y prévoyait 27 psychoéducateurs de plus et 76 éducateurs spécialisés. La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) ne faisait guère mieux avec l'annonce de ses 3 postes de psychologues.
Une telle situation est pour nous tout aussi injuste qu'inadmissible. Les besoins des élèves sont de plus en plus criants, les délais pour consulter un psychologue scolaire sont de plus en plus longs et les effets sur la réussite éducative sont documentés. Les intervenants sont à risque de «travailler à l'aveugle» n'ayant pas accès à la situation globale des difficultés de l'élève.
La quasi-absence de services psychologiques dans les écoles ne fait que rendre le milieu plus démuni encore. Plus les services de psychologie sont évacués des écoles, plus les élèves se trouvent marginalisés. Les possibilités qu'ils demeurent dans les classes régulières se trouvent compromises. Livrés à eux-mêmes avec leur enfant en difficulté, les parents n'ont le choix que de se tourner vers le privé pour les services psychologiques. Nous sommes bien loin des recommandations de l'Ordre des psychologues du Québec dans son mémoire publié l'automne dernier sur la réussite éducative qui préconise d'offrir un service en psychologie à l'intérieur d'un mois de la demande!!
Les exemples se multiplient pour prouver que le ministère de L'Éducation ne considère pas les psychologues comme une ressource essentielle. À titre d'exemple : en 2012, face à un problème d'attraction et de rétention des psychologues, le ministère de la Santé ajoutait une prime salariale pour ajuster le revenu de ceux-ci. Au même moment, alors que le ministère de l'Éducation se retrouvait devant les mêmes difficultés, ce dernier a décidé de ne pas accorder cette même prime. Face à la fuite des psychologues du milieu scolaire peu attractif comparé au secteur de la santé et au privé, les décideurs ont préféré convertir les postes des psychologues non comblés en d'autres types d'emploi et réduire ainsi plus leur nombre dans ses écoles.
On a préféré transformer les postes psychologue en un autre type d'emploi et réduire leur nombre dans ses écoles. On a tellement abandonné la présence des psychologues scolaires dans nos écoles alors que les besoins sont criants que le ministère de la Santé a procédé à l'embauche de plus d'une centaine de psychologues dans les Centres jeunesse. Décidément le ministre Barrette semble passer son temps à tenter de réparer les erreurs du ministre Proulx.
De nouveaux plans d'effectifs scolaires seront bientôt déposés et nous nous demandons toujours quelle sera la place des psychologues scolaires dans la réussite éducative de nos jeunes. De notre côté, nous croyons que nous en sommes un élément essentiel, nous croyons fermement que dans nos écoles « un psy n'est pas un luxe » et nous nous attendons à des mesures convaincantes et des correctifs pour démontrer la volonté du gouvernement d'attirer les psychologues vers le milieu de l'éducation afin de prévenir la recrudescence du décrochage et des problèmes de santé mentale.
SOURCE Association des psychologues du Québec
Pour plus d'information ou demandes d'entrevues : Jonathan Valois, responsable des relations avec les médias, APQ, 514-914-0597, [email protected]
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